La Tribu
Sur les courbes de terres indigènes,
Où les taupes se terrent sous la peau de Mère pour échapper aux frères,
Nous irons s'en aairier un,
Sur la plus haute branche d'un pommier,
Un jour prochain fait de nos os âgés,
Qui auront pris la poussière avec l'âge,
Et qui deviendront le lit des verts âges.
Cela sera notre héritage,
De nous ; les déserteurs.
Si les anglais nous reprennent nos contrées,
On répandra nos semences ailleurs pour nous créer un nouveau petit coin de Paradis,
Où on cultivera du calumet,
Où on prêchera le péché luxueux,
Où nous mangerons tous le même pain, et boirons la même liqueur,
Et où les bouchées seront toutes égales.
Un petit jardin d'Eden,
Où nous deviendrons tous des animaux libertins,
Sans cafouillis à y spéculer.
Un pied où y devint une patte,
Une main où y mute en une serre,
Un nez qui y vire en museau ou en long bec,
Une âme qui y demeure divine.
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