Chapitre IV
Soudain, son amie revient avec son carquois, ses flèches et son arc.
- Je peux te prêter mon arsenal d'amazonne.
- Hein?! s'exclame Dario.
- Deux! réplique-t-elle.
- Mais... tu venais de dire que tu allais enfreindre une loi! Je ne suis même pas sûr de pouvoir m'en servir!
- Ne pas prêter son arsenal... je devais mettre hors d'état de nuire cette meute de loups-garous or avec mon épaule, je suis plutôt une cible. Je participe en quelque sorte,.... et puis, quelqu'un qui est capable de créer des armes et de les utiliser... mérite au moins de ressortir vivant d'une mission.
- D'accord, cède Dario, à moitié convaincu.
Lamia lui sourit puis lui remet son arsenal en main propre. L'inventeur tressaille quand il touche l'arc. Celui-ci est fait à partir d'un bois très clair et très souple. D'étranges motifs sont gravés dessus.
- Comment comptes-tu te rendre à la cathédrale? À pied, tu en as pour deux semaines, trop long! à cheval pourquoi pas mais je pense qu'il ne va pas apprécier...
- Laisse-moi faire, la coupe Dario. J'ai un début d'invention! Toi, reste là en attendant le guérisseur, s'il te plaît!
- Je suis le genre de personne qui déteste recevoir des ordres!
L'inventeur se dirige vers la porte d'entrée:
- Je vais chercher un médecin!
Il ignore le regard de Lamia et sort. Quand il revient une dizaine de minutes plus tard, elle n'a pas bouger de place, à son plus grand soulagement.
- Docteur, je vous présente Lamia! présente Dario. Lamia, voici le docteur Philipp.
- Enchanté! dit celui-ci.
- Bonjour! répond-elle en retour.
- Je vous laisse, déclare l'inventeur. Une invention me trotte en tête et je risque de l'oublier si je ne la dessine et construit pas au plus vite.
Ses deux amis acquiesent. Pendant que le docteur Philippe soigne Lamia, Dario dessine les plans et construit une inventin avec le matériel qu'il a dans son atelier. Il s'active tant que lorsque le docteur vient le voir pour lui dire que la consultation est terminée, il lui reste à accrocher les roues et amménager l'intérieur.
- Qu’est-ce que c’est que ꞔa ? s’étonne Philipp. Un bateau volant avec des roues ?
- C’est un aérosta, lui explique l’inventeur. Il vole, flotte et roule.
- Mais à quoi cela sert-il donc ? se questionne le docteur.
- À voyager, répond son ami.
- Intéressant, tu l’as déjà essayé ? Se serait pratique pour pouvoir se déplacer vers mes patients... ajoute Philipp d’un ton rêveur.
- C’est vrai, approuve Dario. Faut-il que ꞔa fonctionne !
Les deux amis restent songeurs un instant puis l’inventeur prend une bourse dans l’un des meubles de son atelier et demande :
- Je te dois combien pour la consultation ?
- 2 pièces.
- Tiens, dit-il en les lui tendant.
Le docteur empoche l’argent et son ami le raccompagne jusqu’au portail du jardin de la maison.
- Je reviendrai dans deux semaines. Il lui faudra un cataplasme fait à partir de menthe et de tilleul, lui annonce Philipp.
- Je suivrai tes recommandations, le rassure Dario.
Son ami part au moment où le soleil se couche et que le ciel se pare de reflets dorés, violets et roses.
-Il est rare que le crépuscule ait de telles couleurs ! s’exclame soudain une voix dans le dos de l’inventeur.
Celui-ci se retourne surprit et constate que Lamia se tient sur le seuil de la porte.
- J’ai observé ton invention, elle semble efficace, continue-t-elle. Tu comptes partir quand ?
- Je ne sais pas encore, lui avoue Dario.
- Il vaut mieux que tu te prépares minutieusement, peut-être demain midi... pour être sûr de tout avoir sur toi et de ne rien oublier comme tu n'as pas l'habitude, lui conseille l’amazonne.
- Bien vu, lâche l’inventeur.
Il suivit le conseil de son amie. Durant la soirée, une partie de la nuit et la journée du lendemain, Dario construit, amménage et vérifie tout de A à Z.
Puis le grand jour arrive finalement. Dario est déjà levé alors que l’aube commence seulement à poindre. Il marmonne :
- Lanterne, c’est fait. Allumettes, c’est fait. Boîte à outils, elle est déjà dans la cabine..., etc.
Quand il finit cette vérification finale, il se rend compte qu’il doit y aller. Il sort son aérosta et s’apprête à monter quand :
- Tu ne veux pas prendre une boussole, par hasard ? l’interroge une voix familière derrière lui.
- Une boussole ? répète l’inventeur.
Il se retourne et sourit à Lamia.
- J’ai oublié de la marquer sur ma tablette à craie ! Je pense qu’elle me sera utile, répond-il à l’amazonne.
- Heureusement que j’y ai pensé alors, renchérit-elle en la lui tendant avec un sourire malicieux.
Dario range la boussole et commence à faire fonctionner son aérosta.
- Bonne chance, lui souhaite Lamia.
- J’en aurai sûrement besoin, approuve-t-il en retour.
Son invention volante s’ébranle puis décolle. L’inventeur se retourne vers son amie et lui fait signe. Elle fait de même.
Au fur à mesure qu’il s’élève dans le ciel, Dario voit la ville d’Athènes rapetisser. Avec un pincement au coeur, il met son aérosta en direction du mont Pélion. Même avec son invention, d’après ses calculs, il lui faudra 4 jours de vol.
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