Chapitre VIII : Tursil Kranor

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 Les jours passèrent à Windskeep. D’un commun accord, Arion et Paflos s'étaient décidés à rester auprès des Halfelin quelque temps. Arion, bien que déterminé a continué sa route, s’était laissé convaincre que sa blessure devait être soignée. Ainsi les deux hommes, contre la volonté du plus vieux qui aurait préféré dormir auprès des sinistrés de la vallée, avaient bénéficié d’un traitement de faveur et couchaient dans une chambre attenante à l'officine du soigneur de la forteresse. Leur lit était à taille de halfelin, et avait dû être complété d’un tabouret recouvert d’un traversin pour permettre aux deux hommes de ne pas dormir à moitié assis. C’était un vieil halfelin facétieux prénommé Garleac. Il portait sur les yeux une paire de binocles, semblable à deux culs-de-bouteilles, qui lui donnait un air encore plus débonnaire. Malgré les premiers abords, le gouverneur du fort n’avait pas menti : Garleac était un excellent soigneur. Chaque jour, le vieil halfelin administra un onguent sur les plaies du jeune sorcier. Cette pâte jaunâtre dégageait une odeur infecte et donnait des sensations de brûlure horrible à Arion. Pourtant il fallait reconnaître son efficacité, car en quelque jour la plaie se referma comme si de rien n’était.


–Qui a-t-il dans cette pâte ? demanda un jour Arion.

–Ça, my boy, c’est mon petit bagage. répondit l’intéressé, d’une voix aussi marquée par son accent que par son ton facétieux. C’est une recette que je tiens de mon maître. Que cet ald fool repose en paix.

–Vous l’utilisez souvent ?

–Malheureusement, oui, et de plus en plus… Les partisans du Tyran Rouge s'agitent sur le versant oriental de la passe, depuis Liosmór. Je ne compte plus le nombre de paysans mutilés qui arrivent à Windskeep. À croire que Xatarsès continuera à hanter les sept royaumes même après sa mort…


 Arion regarda alors le soigneur d’un air étonné. C’était qui Xatarsès ? C’était quoi Xatarsès ? Avant qu’il ne puisse lui demander, Garleac, comme regrettant ce qu’il venait de dire, se referma un peu, et se détourna du jeune sorcier. Comme pour changer de sujet, le halfelin bredouilla, dos à son interlocuteur :


–Je ne vous retiens pas davantage. Je dois aller m’occuper des paysans blessés. Repassez demain, je pense que vous serez fin prêt à repartir.


 Puis, sans rien ajouter de plus, il saisit sa sacoche, et quitta l’officine, laissant Arion seul avec ses questions. Bon sang pourquoi personne ne voulait jamais rien lui dire ? Le jeune sorcier quitta alors la pièce à son tour et se rendit sur les remparts de la forteresse. Le temps était maussade.. Arion perdit son regard sur la cour du château. Garleac était en train d'ausculter un nouvel arrivage de blessé. Paflos était en train de s'entraîner avec la garnison du château. Il avait repris les entraînements dès le lendemain de leur arrivée. A croire qu’un guerrier ne s’offrait jamais de repos…

 Doucement, le regard du jeune sorcier traversa la cour, parcourut les aspérités de la montagne dominant le fort, puis se lança sur les vastes plaines à l'est. Les funestes forêts de Liosmór s’étendaient presque jusqu'à l'horizon. Combien de fanatiques du Tyran Rouge comme ceux de l’ex-manchot grouillaient sous cet immense tapis de verdure ? Et ce Xatarsès, était-ce le vrai nom du Tyran ? Pourquoi ne l’avait-il jamais entendu ? Pourquoi semblait-il être aussi tabou ? Et par tous les dieux, pourquoi personne ne lui disait jamais rien ?! Arion sentit alors ses doigts le démanger, ses cheveux crépiter. Son souffle accéléra. Sérieusement, pourquoi personne ne voulait rien lui dire ? Il n’était pas un putain d’enfant, encore moins débile. Il saisit alors un cailloux à ses pieds et le jeta aussi loin qu’il pouvait vers la vallée. Puis il déchargea toute cette colère de son doigt vers la pierre, qu’il pulvérisa. Doucement, il se sentit s'apaiser, alors que ses yeux revenaient à leur couleur rubis.

 Dans le ciel, d’épais nuages voilaient les rayons du soleil, qui ne perçaient çà-et-là qu'à quelques endroits, dans de magnifiques puits de lumières. Arion les regarda en soupirant. Il pensa à ses nuages intérieurs, à ses puits de lumières. A ce voile, au fond duquel luisait ce symbole, ces souffrances, ces hommes aux yeux rouges… L’ex-Manchot, avant de perdre son bras ? Ou bien… Le Tyran Rouge ? Xatarsès ? Tant de questions auxquelles il espérait bientôt avoir de réponse. Garleac lui avait assuré qu’il pourrait repartir dès demain pour Silverberg. En espérant que la ville lui apporte des réponses.


 Paflos vidait une pleine tasse d’eau bien fraîche. Son entraînement avait été intense, et l’avait lessivé. S’il s’était réhabitué depuis son arrivée aux exercices de garnison, c’était surtout la chaleur moite de cette fin d’été qui l’avait fatigué. Le temps était à l'orage, ce genre d’orage dont la pluie ne rafraichissait même pas, tant l’atmosphère était lourde. Du coin de l'œil, l’homme d’armes pouvait voir son ami sur le rempart, appuyé aux créneaux. Après avoir fini son verre, il monta le rejoindre, et s’installa à côté de lui, s’accoudant au merlon le plus proche de son ami. En le voyant arrivé du coin de l’oeil, Arion le regarda, sourit, puis ramena ses yeux sur la plaine, avant de demander :


–Paflos… C’est qui, Xatarsès ?


 L’homme d’arme se tendit a ce nom, regardant rapidement autours de lui, avant de s’approcher de son ami, pour lui demander tout bas :


–Où as-tu entendu ce nom ?

–Ça ne répond pas à ma question. répliqua Arion.

–Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’en parler…

–Je t’en prie Paflos. soupira le jeune homme. Arrête pour une fois de me voir comme un enfant qui ne comprend rien à rien…

–Arion–…

–...Et je crois qu’après l’épisode de la forêt on se doit de parler de tout ça. Je veux dire, j’ai été attaqué comme toi par ces fanatiques, je ne suis pas de leur côté, tu l’as bien vu…

–Arion, laisse–...

–...Et de toute manière si tu t’obstine à refuser de me parler de ce genre de choses, alors retourne à Alpénas, car tu ne me serait plus d’aucune utilité.


 Paflos soupira en dodelinant, sous l'œil inquiet d’Arion. Une part de lui, irrationnel, craignait que l’homme d’arme s’obstine et retourne, seul, à Alpénas. C’était ridicule, mais… Paflos s’était toujours refusé à lui parler de ça, sans jamais expliquer pourquoi. Peut être que ses vrais raisons étaient tellement impérieuses que même de telles menaces ne lui ferait changer d’avis. Pourtant le jeune homme avait raison. Paflos n’avait plus aucune raison de ne pas parler à son ami de tout cela. Il venait de voir la mort de près –ce qui n’est jamais bon pour la stabilité émotionnelle d’une personne, même à l'esprit solide– et avait été attaqué par ceux qui, d’après Paflos, avait une chance d'être ses alliés. Doucement, l’homme d’arme se tourna vers la plaine et, s’appuyant sur le merlon, répondit a son ami :


–Il était… Un magicien. Un très grand magicien.

–Il, Xatarsès ?

Paflos se crispa, avant de rectifier son ami :

–S’il te plaît, Arion. N’utilise pas ce nom… Ça porte malheur.

–Pourquoi ?

–Laisse-moi finir. Il était donc un très grand magicien. Un homme capable de faire des choses incroyables. Merveilleuses, splendides, terribles… on dit qu’il avait tant de maîtrise qu’il avait trompé la mort elle-même. Lorsque j'étais jeune, il était sorcier de la cour des Rois-Lige, depuis des siècles. Lorsque je devais avoir vingt ans, il… Il s'est emparé du trône dans un coup d’Etat terrible. Je ne sais pas bien pourquoi. Certains disent que c’est par jalousie, d’autre par égo ou par obsession de l’ordre… Il régna pendant dix ans.

–Ça ne me dit pas pourquoi ce nom porte malheur…


 Paflos se tourna alors vers son ami. Ses yeux, toujours chargés de douceur pour son ami, était chargé d’une crainte étrange, celle des hommes pour les cataclysmes, les dieux et la mort.


–Tu n’as aucune idée d'à quel point ces dix ans furent terribles. Les crimes que nous avons vu en venant, le long de la rivière, n'auraient paru que pour de simples amusements de ses fanatiques. Des villes entières furent rasées dans sa folie. Le peuple des gobelins a frôlé l’extinction totale. Nous devions l’appeler par son titre : le Roi Écarlate. Toute mention de son nom était passible de peines pires que la mort. Le prononcer simplement attirait sur toi son attention à l’instant même ou tes lèvres s’étaient refermées.

–Et son surnom de Tyran Rouge ?

–Un sobriquet. Il était d’abord utilisé sous le manteau, par la résistance. Puis on a tous commencé à l’utiliser, quand son empire à commencé à vaciller.

–Et comment ça s'est fini ?

Paflos souffla du nez, puis dodelina.

–La lignée des Roi-Lige à été restaurée, et le tyran aurait été tué. Mais ça n'est pas fini. Ses fanatiques continuent à faire régner la terreur dans les sept royaumes. La loyauté même de certains d’entre eux n’est pas acquise au roi Elrik. Et puis… Des rumeurs circulent. On dit que le Tyran vit toujours, que son âme aurait réussi à rester dans le monde des vivants, et qu’elle attend patiemment son heure là bas, à Tursil Kranor. La Tour Noir…



*****



 D’épais nuages entouraient la sombre tour du Tyran Rouge. L'immense édifice, de pierre plus noir que les ténèbres, était fait d’arc boutant et de pinacles, et s'élançait haut dans le ciel. A ses abords, un homme encapé de noir venait de descendre de cheval. D’un geste de sa main mécanique, il fit signe aux trois ombres de rester en arrière. Puis, sans un mot, il s’approcha à grand train de la tour, traversant la citadelle sombre qui l’encerclait. Le bruit de ses bottes résonnait sur le pavé des rues désertes de la ville en ruine. A mesure que les portes de la tour s'approchaient, l’homme commença à réciter une formule entre ses dents. “Ezhel fel udah… Ezhel fel udah…”. L’homme serrait les poings. Combien avaient raté leur incantation et péris dans ces flammes de ténèbres ? Alors qu’il marchait, il se sentit soudain retenu, comme s’il traversait un rideau de mélasse. Avec plus d’entrain, il psalmodia : “Ezhel fel udah, ezel fel udah…”. Cette horrible sensation passa aussi vite qu’elle l’avait pris. Il avait réussi à passer la Barrière. D’un geste de tête, il se retourna. Rien ne la distinguait, si ce n’est ce tracé noir au sol, qui délimitait le périmètre de la tour. Il reprit alors son chemin, pénétrant dans l’édifice, le cœur et le poing serré.

 Après une longue ascension, l’homme était arrivé dans une antichambre, au sommet de la tour. Il faisait les cents pas devant une lourde porte d’obsidienne, cherchant à oublier les raisons de sa présence. Il détestait venir ici. Il détestait cette forteresse. Ses murs noirs, ses peintures décrépites, ses tapis élimés, ses meubles vermoulu… Tout ici puait la mort, l’abandon, le déclin d’un règne qui fut si grandiose. Tout ici le rebutait. Mais il avait fauté, il devait faire amende honorable au Maître. Il devait s’expliquer. De sa main de chair, il faisait tourner son index autour de son pouce. La lourde porte semblait n’attendre qu’une chose, s’ouvrir pour l’avaler.

 L’attente paru être des heures avant que la porte ne s’ouvre, dévoilant une nouvelle volée de marches. L’homme toisa l’ouverture de longue seconde, comme un enfant craignant l’obscurité d’un couloir. Finalement, serrant son poing mécanique, il passa la porte et monta. La salle s’offrant à lui était une grande pièce circulaire, bordée par des arcades donnant sur une galerie cerclant complètement le sommet de la tour. Le mur extérieur de cette coursive était enchanté, la transformant en une loggia offrant une vue extrêmement précise sur l’ensemble des sept royaumes. C’était depuis cette pièce que le Maître pouvait surveiller les moindres agissements de son ancien domaine. C’est ce qui avait donné à cette salle le surnom de chambre Panoptique.

 L’homme s’était avancé vers le centre de la salle, regardant les arcades de la loggia, le plafond en ogive, le tapis garance à ses pieds… Il faisait tout pour ne pas le regarder, il ne voulait pas, ne pouvait pas…


–Regarde-moi ! ordonna une voix d’outre-tombe.


 L’homme se crispa, et leva finalement le regard. Devant lui se dressait un voile de brume grise, presque opaque, duquel seuls deux points écarlates perçaient. Le Magicien fixa difficilement ces deux points, craignant leur courroux. La voix d'outre-tombe, qui émanait de cette brume, demanda :


–Où est le garçon ?

–Je l’ai perdu sur la route de Windskeep… Bredouilla l’homme.

–Fi de l’endroit où tu l’as perdu, je veux savoir si tu sais où le retrouver. siffla la voix, raisonnant comme un crissement de métal à l'oreille de son interlocuteur.

–Eh… Eh bien il doit être à Windeskeep, du moins… je suppose…


 Un corps de brume se matérialisa alors devant l’homme, et commença à lui tourner autour, tel un professeur jugeant son plus mauvais élève. La voix repris, sur un ton condescendant :


–“Il doit être”. “Je suppose”. Cesse de chercher des manières plus acceptables de m’avouer ton impuissance. Je voulais que tu sois le meilleur d’entre eux. Mais tu n’es qu'à peine bon à te pavaner comme un paon.

–Maître, je–...

–Fait silence ! Je sais pour cette stupide fête du solstice, pour ces épreuves que j’excecre au plus haut point.

–Je devais tester cet homme d’armes, ce Paflos qui le suit comme son ombre… arriva à articuler l’homme, malgré la peur.

–Sans ce magnifique bras que je t’ai si gracieusement fait offrir ?

–Je ne devais pas attirer outre-mesure leur attention.

–Foutaise ! Tu voulais juste que je ne te vois pas descendre aussi bas, que je ne te vois pas chercher à briller dans ces épreuves immondes. Toute cette brutalité paysanne, cette animosité populaire. Tu t’es roulé dans la fange avec ces porcs, te rends-tu seulement compte de ma déception ? Le meilleur d’entre tous. Tu m’as déçu, une fois de plus. Je ne suis pas sûre que tu le mérites encore.


 L’homme sentit alors son bras mécanique se mouvoir seul, et forcer vers l’avant, comme attirer par la brume. Le magicien tenta de retenir son bras, qui forcait si puissamment sur son corps qu’il avait l’impression que tout son torse allait se déchirer. Pris par cette énergie, il tomba à genoux. Le bras finit par cesser quelques instants ses mouvements, laissant son propriétaire souffler. De son autre main, machinalement, il frotta ce membre incontrôlable. Son cœur allait bondir hors de sa poitrine.


–A moins que je ne me montre moins clément qu'à l'accoutumé… ajouta la voix sur un ton faussement compatissant. Après tout, tu m’as déçu plus que je ne l’ai jamais permis.


 Le bras reprit alors ses mouvements, et vint se poser sur le cœur du magicien, toute griffe dehors, prêt à le lui arracher. Pris de panique, l’homme tenta de son autre main d’arreter cette patte folle. Mais la magie de son Maître, qui hantait la prothèse, était si puissante qu’il peinait à la retenir. Il sentit les larmes de cette fichue main s’enfoncer dans ses vêtements, leur froideur métallique se coller contre son torse, et forcer, forcer sur sa peau pour en extraire le précieux organe qui se cachait dessous. Son autre main glissait le long de l’avant bras de fer, ne parvenant pas à la retenir. Les lames venaient de passer la peau, et griffèrent ses côtes. L’homme poussa un hurlement de douleur, laissa sa main glisser jusqu’au coude de la prothèse, et força à nouveau, porté par l’adrénaline de la dernière chance. Le bras bougea légèrement, mais ne faisait que entailler le torse de l’homme.


–Supplie moi ! tonna la voix. Supplie moi de t'épargner, de te laisser une chance, une dernière chance !


 Pris par le désespoir, l’homme, les larmes aux yeux, parvint à balbutier :


–Maître… Pitié, pitié… Je saurai me racheter… Pitié…


 La prothèse se calma, retournant au contrôle de son propriétaire. Ce dernier baissa la tête. Ses yeux, d’un rouge pur, étaient passés au pourpre. Des larmes glissaient sur son masque de velours, et se mêlait au sang que sa prothèse avait répandu au sol. Doucement, l’ombre se mit à hauteur de l’homme, qui sentit sur ses épaules le poids de cette brume presque solide. La voix devint doucereuse, presque enivrante.


–Je te laisse une chance, une dernière chance. Tu es mon préféré. Tu es ma Main. Ne l’oublie jamais.

–Je ne vous décevrai plus, Maître.


 Un pas rapide se fit alors entendre dans l’escalier menant à la chambre panoptique. Aussitôt, la Main se releva, alors que l’ombre s’éloignait de lui. Une femme parru. Elle ressemblait à une sorcière de cours, à la fois élégante et mystérieuse. Ses cheveux, aussi noir que ses vêtements, étaient si cours et ne cachait aucunement les multiples et récentes cicatrices qui constellaient son visage. Ses boucles d’oreilles, d’émeraude, s’accordaient avec ses yeux. En voyant le magicien, elle sourit. Ce sourire méprisant, supérieur, que le Maître reprochait si souvent à sa Main. Elle s'arrêta quelque seconde devant lui, fixant cette blessure qui cerclait son cœur, et souffla du nez. Honteux, l’homme cacha sa plaie dans les pans de sa cape. La femme repris son chemin. En arrivant à hauteur du voile de brume, elle se prosterna. La voix repris.


–Astria. J’ai une mission de la plus haute importance à te confier.

–Maître, je suis la plus fidèle de vos obligés.

–Retrouve ce garçon qui se fait appeler Arion, et je verrai si ta loyauté est aussi forte que tu le prétends. répondit simplement la voix.


 La Main, surpris, regarda tour a tour la jeune femme, puis le rideau de brume. Qu’est ce que voulais dire cette mascarade ?


–Seul le sage sait pardonner, mais seul le fou redonne aveuglément sa confiance. répliqua Xatarsès, sur un ton mielleux. Tu m’as beaucoup déçus. Astria t’aidera à retrouver le garçon.

–Maître, je vous assure que je ne vous décevrez pas à nouveau… souffla la Main.

–Il suffit. Ainsi ai-je parler.


 Le magicien, blessé dans son orgueil, baissa les yeux, se forçant à ravaler sa fierté au nom du Maître. Astria, pour sa part, dégaina l’une des lames qui pendait a sa ceinture, et d’un coup sec, s’entailla la main gauche. Puis d’un geste assuré, elle laissa couler son sang sur le tapis, face à son maître, à l'endroit où gisait déjà le sang de la Main. Ce dernier retint de venir égorger cette détestable créature, qui de son côté lui lança un regard furtif, comme pour lui faire comprendre l’aspect prémédité de son acte, avant de rendre son entière concentration au Maître.


–Je vous servirai jusqu’au tombeau, Maître.

–Et au delà de la mort je serai votre serviteur… souffla la Main.

–Par trois fois mon nom fut prononcé à Windskeep, aujourd’hui. Le garçon s’y trouve forcément. Sa curiosité lui coûtera cher. Trouver vers quelle destination il compte se rendre, et ramener le moi. Ramenez ce “Arion”. Ramenez mon Parfait.

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