Chapitre XII: Les Délices de Kerda
Arion et Paflos étaient installés sur un long canapé en chintz rouge élimé, au milieu d’un vaste salon décoré avec beaucoup de pompes. Face à eux se trouvait un escalier, desservant deux étages de mezzanine au-dessus d’eux longeant les quatre murs de la pièce et desquelles pendaient de long rideau rouge. Le bras du plus jeune était entre les mains d’une humaine, qui étalait doucement un onguent sur ses plaies. La jeune félidée qui les avait conduit dans cette pièce s’était vite éclipsée, sans plus d’explications. Autour d’eux, un groupe essentiellement féminin composé d’une multitude de races entouraient les deux hommes. Seul un elfe, aux airs particulièrement efféminé, dénotait au milieu de ces femmes. Toutes discutaient à voix basse, en langue naine, dans des positions plus ou moins lascives.
–Ça devrait faire l’affaire… fit la jeune femme au bras d’Arion, avant de s’éloigner.
–Merci infiniment… répondit doucement le jeune homme. Vous pouvez nous dire où nous sommes ?
–Vous êtes aux Délices de Kerda. répondit la femme.
–Au quoi ?
–Une maison de passe. Répondit Paflos, en dévisageant l’une des femmes semblant être un peu trop intéressée tant par sa virilité que par sa bourse.
–Nous préférons le terme de maison close, ou de Lupanar. corrigea la jeune femme en rangeant son onguent.
–Un bordel reste un bordel. Trancha Paflos.
–Vous pourriez vous montrer courtois envers ceux qui vous sauvent les miches. Question de principe. apostropha alors la félidée, accoudé à la mezzanine du premier étage. J’ai parlé à la patronne de votre problème, elle veut vous causer dans son bureau.
Les deux hommes se levèrent alors et, repoussant leur assistance, gagnèrent l’escalier. Paflos boitait un peu, à cause du sort que le Manchot lui avait envoyé. Mais il avait refusé d'être ausculté, prétextant que cette douleur n’était pas grave. Une fois sur la mezzanine, la félidée leur indiqua un couloir prolongeant l’une des coursives, et leur dit :
–La porte au bout du couloir.
Paflos fit un rapide signe de tête, et s'avança vers le fond de ce dernier. Arion, lui, répondit a la jeune femme :
–Merci infiniment… Ne vous formalisez pas pour mon ami, il est pas méchant…
–T’en fais pas, je formalise que dalle. Allez, va pas laisser ton pote seul avec la patronne, il risquerait de dire une connerie. répondit la femme avant de laisser qu’Arion filer.
Le jeune homme courut presque derrière son ami au travers du couloir, le rejoignant lorsque ce dernier passa la porte indiquée par la félidée. Les deux entrèrent dans une pièce rectangulaire aux murs recouverts de tentures rouges. En son centre, juste devant une grande fenêtre circulaire, trônait un bureau en bois sombre auquel travaillait une vieille naine. C’était une femme habillé sobrement, dans une robe noire dépourvu de fantasie mais agrémenté de bijoux qu’elle portrait au cou et aux mains, ainsi qu’une broche accroché contre son cœur. Ses cheveux d’argent étaient tirés en chignon et ses yeux se dissimulaient derrière de petits binocles en demi-lune. En entendant ses visiteurs entrer, elle releva légèrement la tête, et leur fit signe de prendre place sur les deux tabourets face à son bureau, avant de retourner à son travail. Circonspect, les deux hommes gardèrent le silence face à leur hôte. Finalement, au bout de quelques secondes et sans avoir relevé la tête de son travail, la naine rompit le silence :
–On peut dire que vous avez fait du grabuge. Cela risque d'être fort dommageable pour mes affaires, cette histoire.
–Nous en sommes vraiment désolés… Répondit Arion, avant d’etre coupé par la femme.
–J’ai peur que vos excuses ne compensent en rien les pertes causées en conséquence de vos “amusements”. Le roi a ordonné la fermeture du quartier tant que vos “amis” n’ont pas été retrouvés.
Paflos soupira. Le roi des nains, bien sûr. C'était lui qui commandait le régiment les ayant sauvé. Il se disait bien que ce nain tout à l'heure lui disait quelque chose. La Tenancière continua :
–Nous avons de la chance, une partie de nos clients viennent de ce quartier, nous allons donc sans doute pouvoir tourner malgré le couvre feu. Cependant j’ai pris soin de calculer le potentiel manque-à-gagner journalier pour mes filles et moi, par votre faute. se contenta de continuer la maquerelle.
A ces mots, la naine se saisit du bout de parchemin sur lequel elle était en train d’écrire et le tendit à Paflos. Ce dernier se saisit alors du papier, avant de prendre une mine plus que circonspecte. Arion, curieux, jeta également un œil aux calculs de la matrone, avant de hoqueter de surprises :
–Combien ?!
–C’est abjecte, c’est le prix d’une semaine dans la meilleure auberge de la ville ! s’outra Paflos en écho aux paroles de son ami.
–Nous sommes une maison réputée à Silverberg, nos prix nous permettent de tenir un standing digne de notre clientèle. Mais si vous etes incapable de rembourser l’argent que vous etes en train de me faire perdre, nous pouvons nous arranger autrement.
–J’ai peur que vous deveniez abjecte mais nous vous écoutons... Grogna l’homme d’armes en serrant le parchemin entre ses poings.
–Je doute que qui que ce soit parmi mes clients réclament quelqu’un comme vous, sans vouloir vous froisser. Cependant, votre petit ami à tout pour plaire. Je suis persuadée qu’il fera un malheur parmi certains de nos clients… De ce penchant.
–Pardon ?! sursauta l’intéressé.
–C’est tout bonnement hors de question !
–Allons, n’en faites pas une pareille crise de jalousie, ce ne sera que pour le travail. Vous aurez tout le loisir de le voir en dehors de ses heures, je ne suis pas un monstre. Et votre ami est mignon comme tout. En quoi… Deux ou trois ans, il m’aura remboursé.
–Ce n’est pas une question de jalousie, c'est une question de principe ! s’énerva Paflos. Je ne vais pas accepter de vendre mon ami à une marchande de cul !
–Je vous en prie, ne soyez pas insultant. temporisa la tenancière. Nous allons, j’en suis sûr, trouver un terrain d’entente. Je tiens également à dire que l’intéressé ne nous a pas encore donné son avis sur la question.
–Mais c’est tout réfléchi ! répondit aussitôt Arion.
–Ne soyez pas aussi catégorique, je suis sûr que vous rencontrerez un succès immense entre ses murs. Je disais deux ou trois ans, mais avec de la volonté, vous m’aurez remboursé en un. Il vous suffira juste de le vouloir et de mettre en avant vos attributs.
–Là n’est pas la question ! Je refuse de vendre mon derrière au premier venu !
–Pourtant nous devrons bien trouver une solution à notre affaire, vous en conviendrez.
Arion prit doucement sa tête entre ses mains. Cette proposition était absurde. Dans quelle panade s’étaient-ils fourrés, tous les deux… Jamais il n'accepterait de se vendre, même pour une noble raison, au premier venu. Il n’était même pas sûr d’avoir déjà couché avec qui que ce soit, et il était hors de question de potentiellement inaugurer ce rapport à son corps de cette manière.
–Ecoutez, fini par dire Paflos, j’ai des connaissances à Tursil Ansar. Ils payeront la somme, je peux vous l’assurer.
–Des amis à Tursil Ansar ? Ma chère, c’est formidable. Vous savez, nous avons tous des amis à Tursil Ansar. Mais au risque de vous surprendre, nous ne sommes pas à Tursil Ansar. ironisa la maquerelle.
–Alors menez-nous la bas, ils vous paieront le moment venu, insista Paflos.
–C’est hors de question. Je ne vais pas me plier à vos propositions aussi fantasques que nébuleuses alors que j’ai en face de moi une divine créature qui saura me rembourser bien mieux que vos soi-disant amis.
–Vous ne toucherez pas à un cheveux d’Arion ! s’énerva alors Paflos.
L’homme d’armes se leva alors brusquement, faisant voler dans son élan une partie de la paperasse entassée sur le bureau, ainsi que sursauter Arion. La naine, elle, se contenta de fixer dignement son interlocuteur, ne laissant paraître aucun signe d’inquiétude ou d’énervement, et continua :
–Ce n’est pas moi qui toucherez au cheveux de votre petit-ami, ni au reste. Comprenez que je ne fais pas cela par gaieté de coeur, mais les affaires sont les affaires.
–Je vous savait maquerelle, mais pas marchande d'esclaves. grogna avec mépris Paflos en mettant la main sur son épée. Je ne sais pas ce qui me retient de vous couper en deux dans le sens de la longueur…
–Ne m’obligez pas à appeler la garde pour vous faire emmener loin de ce respectable établissement. répondit calmement la souteneuse.
–Vous n'êtes en rien respectable, vous êtes ce qui se fait de pire dans ces sept royaumes. Vous ne faites pas que profiter de la misère sexuelle et affective de vos clients, vous profitez aussi de la misère sociale de vos filles. On devrait pendre des crapules comme vous.
–Paflos, je t’en prie, calme toi… Fini par dire Arion, les yeux bas.
–Arion, je-...
–Ne faites pas ça, madame. le coupa Arion en relevant son regard sur la naine.
Malgré ses yeux se chargeant de Vermeil, et à l’inverse de son ami, le jeune sorcier restait aussi calme que possible. La naine lui sourit avec intérêt, et lui demanda :
–Et pourquoi donc ? Tu as l’air d’un drôle d’oiseau, mais au regret de te le dire tu ne me fait pas vraiment peur.
–Moi peut-être, mais eux, sans doute.
–Eux ?
–Nos poursuivants.
–Ces voyous de la plus basse extraction ? A mes regrets, trésor, je crois que tu te trompes. Je n’ai pas peur de ces avortons. Que vont-ils faire s’ils viennent ici ? A peine auront-ils le temps de rayer mes miroirs, de déranger mes clients et accessoirement de divertir mes filles que la garde m’en débarrassera.
–Mais moi, vous ne me trompez pas. répondit aussitôt le jeune homme, son regard devenait de plus en plus ardent malgré son calme apparent. Vous savez très bien qui ils sont, vous savez très bien de quoi ils sont capables, et vous savez aussi bien que moi qu’ils ne tarderons pas à me retrouver si vous me gardez ici. Croyez-vous qu’ils se contenteront d'abîmer votre décoration ?
La naine semblait écouter attentivement Arion, le visage neutre mais le regard interrogateur, semblable à celui d’un joueur de carte suspectant son adversaire d’avoir une main bien supérieure à la sienne. Pas à un seul moment elle ne le coupa.
–Nous avons vu des choses depuis le début de notre voyage, et vous avez dû en entendre des plus horribles encore. Vous voulez vraiment risquer votre vie et celle de vos pensionnaires pour quelques jours de pertes ?
–Ce que vous dites n’a aucun sens. souffla la naine, dont le sourire crispé masquait à peine sa terreur.
–Cessez de jouer. Vous savez que je ne me trompe pas. Vous savez de quoi ils sont capables. Vous savez de quoi Xat-...
–Je vous interdit de dire ce nom sous mon toit ! S’emporta la naine en se levant.
Arion resta aussi stoïque que possible. Face au regard incendiaire de la naine, il déglutit. Un lourd silence s’empara de la table pendant d’interminables secondes. Même Paflos semblait craindre de prononcer le moindre mot. Finalement, au bout de ce qui semblait être une éternité, la maquerelle soupira, baissa les yeux, et se rendit à sa fenêtre. Elle semblait réfléchir, perdre son regard sur les toits-terrasse de son quartier. A moins qu’elle ne s’assure qu’aucun individu suspect ne s’approche de son établissement. Finalement, elle soupira :
–Helvate… Soit, ne parlons plus du prêt des attributs de votre compagnon. Nous vous emmènerons à Tursil Ansar, si vous me promettez que vous m’y rembourserez.
–Eh bien, je pense que c’est une affaire correcte. parvint à dire un Paflos comme sonné.
–Non, non ce n’est pas une affaire correcte. rectifia sèchement la naine. C’est loin d'être une affaire correcte. Mais je crois que c’est la seule affaire qui nous permette à vous comme à moi d’éviter une catastrophe. Vous partirez demain, Fleure d'Épine vous indiquera où passer la nuit. Maintenant sortez.
Sans un mot de plus, les deux hommes se levèrent et quittèrent en silence la pièce, laissant la naine à sa fenêtre. Arion tremblait encore sous l’effet de l’adrénaline. Plus le temps passait, plus il prenait compte du danger que représentaient le Tyran Rouge et ses fanatiques. Mais plus que ces derniers, c’était leur façon de terroriser le monde entier qui l’effrayait. Paflos, qui semblait tout aussi sonné, posa sa main sur l’épaule de son ami, alors que les deux descendaient doucement l’escalier de la mezzanine vers le salon central. Autour d’eux, les filles se hâtaient pour préparer leur service, caracolant à droite et à gauche et s'échangeant vêtements et accessoires. Les voyant perdu au milieu de cette agitation, la félidée se contorsionna entre les jets de boa de plumes et de robes de chambre en satin pour leur dire :
–On dirait deux chiens dans un jeu de quille. Que vous a dit la patronne ?
–Qu’on lui devait une somme que je n’ai même pas envie de dire à haute voix. répondit Paflos.
Aussitôt, les filles s'arrêtèrent de remuer, comme si elles avaient entendu une très mauvaise nouvelle, et se tournèrent toutes d’un seul mouvement vers les deux hommes. Comme attristé, la félidée demanda :
–Et ?
–Et on lui a dit qu’on lui paierait une fois qu'elle nous aura fait amener à Tursil Ansar.
–Elle a accepté ?
–Il semblerait, oui. Nous partons demain.
Comme d’un seul souffle, toutes les filles soupirent de soulagement, laissant même pour certaines échapper un rire nerveux. Malgré son étonnement, Arion demanda à son interlocutrice :
–Vous connaissez une Fleure d’Epine ?
–Vous l’avez en face de vous. répondit la félidée. Pourquoi ?
–Votre patronne nous a dit que vous nous indiquerez ou nous pourrons passer la nuit.
–Mh, bien sûr. Je crois qu'à l'étage du dortoir on a une chambre avec une vieille paillasse qui devrait faire l’affaire. Vous… Êtes ensemble ?
–Si par la vous nous demander si dormir dans le même lit nous dérange, la réponse est non, cela ne nous dérange pas. soupira entre ses dents Paflos.
–Bien, alors suivez moi. Fit la félidé, avant de se tourner vers les filles. Allez on arrête de bailler aux stalactites, on ouvre dans une heure ! J’en vois encore qui ont l’air de sortir du plumard alors on se dépêche !
Les filles repartirent alors se préparer au triple galop, alors que Fleure d'Épine conduisait les deux hommes jusqu’au dernier étage de la bâtisse. Sur le trajet, Arion sentit depuis la mezzanine un regard sur lui. Du coin de l’oeil, il distingua vaguement une ombre habillé de noir. Sans doute la patronne regrettait-elle déjà d’avoir raté un si prometteur pensionnaire…
*****
La nuit devait être tomber sur les montages de Silverberg. Dans les étages inférieurs, l’activité battait son plein, si bien qu’il était difficile de croire que le couvre feu avait eu un quelconque impact sur les affaires de la maison. Au dernier étage, dans une sorte de cagibi au fond duquel était jeté une vieille paillasse, Arion et Paflos tentaient vainement de se reposer, ou du moins, de faire semblant de ne pas entendre les bruits qui émanaient des murs et du plancher. Arion, allongé sur le lit, perdait son regard sur les plaies qui lacéraient son bras. Son ami, assis quant à lui juste à côté, inspectait pour sa part le tranchant de son épée en fredonnant un air que le plus jeune avait fini par connaitre par cœur.
Cette journée avait été éreintante, tant physiquement que mentalement. Mais plus que toutes les émotions passées, c’était l’angoisse des jours à venir qui lui pesaient le plus. Il avait évité de peu de devenir le tributaire, pour ne pas dire l’esclave, d’une mère maquerelle sans scrupule. Mais son ami s’était en échange engagé à aller à Tursil Ansar. Sans doute les disciples du tyran les cueilleraient sur le chemin. Et même si ce n’était pas le cas, que feraient-ils après ? Arion n’avait toujours aucune réponse, et était incapable de ne serai-ce qu’en percevoir une… Doucement, il se recroquevilla sur son lit, basculant sur le côté, et demanda à Paflos :
–Qu’est ce qu’on va faire, maintenant ?
–Eh bien pour le moment, reposons nous. Demain, nous prendrons la route de Tursil Ansar.
–Et… Et après ?
Palfos abandonna alors sa lame, et se tourna vers son ami, avant de lui offrir un sourire doux et rassurant.
–Nous n’avons pas trouvé de réponses ici, mais je suis sûr que la capitale des sept royaumes t’apportera au moins un début de quelque chose.
–Et si tu te trompais ?
–Je ne sais pas quoi faire, à part espérer pour toi.
–Je ne suis même pas sûr d’avoir envie, Paflos… Je suis si fatigué…
A ses mots, à peine murmurés, le jeune homme se recroquevilla sur lui-même et tourna dos à son ami, alors que ses yeux s’empourpraient . Ce n’était pas juste la fatigue qui parlait. Bientôt un an qu’il s’était réveillé un jour sans savoir qui il était, d'où il venait. Pourquoi son passé, qu’il avait pourtant oublié, continuait à le torturer ainsi ? Chaque jour était une souffrance, celle de ne pas pouvoir faire tomber ce voile. Chaque nuit en était une autre, celle de voir au travers de ce voile les ombres de ce passé brutal, écoeurant, inhumain…
Soudain, quelque chose se posa sur l’épaule d’Arion, faisant se retourner en sursaut l’intéressé. Paflos, sa main posée sur son ami, le regardait avec tendresse et affection. Paflos… Où le jeune homme pourrait-il bien être aujourd’hui si son ami n’avait pas été là ? Jamais Arion n’aurait supporté de vivre sans sa présence, autant intellectuelle que physique. Jamais il ne pourra lui dire à quel point il était reconnaissant de s'être ainsi occupé de lui. Mais s’il ne pouvait le dire, il essayerait de le lui montrer par d'autres moyens. Lui n’arrivait plus à croire que quoi que ce soit ne l’aide. Il n’était même plus sûr de souhaiter voir tomber le voile de son esprit. Mais pour Paflos, il était prêt à continuer, il était prêt à chercher, même sans espoir, un moyen de le faire tomber.
Doucement, les deux hommes échangèrent un sourire tendre. Arion plongea son regard devenu presque mauve dans le bleu des yeux de Paflos. Il croyait être face à deux lacs, perchés dans les vallées entourant Alpénas, dont l’eau si pure reflétait la beauté du ciel. Doucement, ces deux lacs se rapprochèrent, avant de s'arrêter à quelques centimètres du visage d’Arion. Restant figés ainsi, comme attendant quelque chose, ils finirent par disparaître au creux des paupières du plus vieux, qui retourna à sa place. Le jeune sorcier resta figé, mettant quelques secondes avant de réaliser ce qu’il s’était passé, et baissa à son tour le regard, avant de retourner s’allonger dos à son ami, sans dire un mot. Il ne mis pas longtemps à s'endormir, épuisé par cette journée tant remplie d’émotion qu’il ne prêta pas même une attention à son cœur tambourinant de toutes ses forces dans sa poitrine.
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