Chapitre 7 : Les liens du sang

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DOCINI


Tout va bien. Tout ira bien.

Elle se suspendait dans l’instant présent. Au sein des murs lambrissés de sa chambre régnait une chaleur apaisante grâce au feu crépitant dans l’âtre. À côté du guéridon calé sur le coin, sur lequel trônait une bougie parfumée, le large lit les accueillait. Docini et Édelle étaient étendues sous une épaisse couverture en laine, avec davantage à admirer que le dallage opalin.

Combien de temps avons-nous passé ici ? Le soleil s’est déjà levé depuis un moment.

À peine la cheffe s’était-elle orientée vers les vitres concaves qu’une main lui caressa la nuque. Des frissons l’emplirent face à l’insistance de sa partenaire.

— Malgré le manque d’expérience, songea-t-elle, tu fais bien l’amour.

Ce fut si soudain que Docini s’empourpra. Après quoi elle cajola pleinement Édelle, frémissant à la douceur de sa peau et de ses mèches comme sa bien-aimée palpait ses abdominaux. Blotties l’une contre l’autre, elles s’embrassèrent, chérirent leur contact d’un gémissement de plaisir. Dire que je me suis refoulée pendant si longtemps…

— Est-ce qu’on se glisse des mots tendres ? demanda Édelle.

— Je préfère le silence, admit Docini.

Trop maladroite pour les compliments. La cheffe goûta de nouveau les délicieuses lèvres de sa compagne, un baiser dont elles profitèrent avant de s’enlacer. Elles s’abandonnèrent dans la profondeur de leur regard. Personne ne peut nous importuner. Personne ne peut nous juger. Et si j’arrêtais de m’infliger autant d’angoisse ? Je dois mener ma vie sans crainte. Mais alors que Docini déposa sa paume sur la joue d’Édelle, elle se déroba aussitôt qu’une intruse pensée la lancina.

— Même lorsque nous sommes entre nous, déplora-t-elle, mon esprit ne s’apaise pas totalement.

— Tu as beaucoup de responsabilités. Je ne t’en veux pas d’être inquiète.

— Merci de ta sollicitude, ma chérie. Je dois juste me focaliser. Trop d’inquiétude m’empêche d’être efficace.

— Nous avons bien mérité un peu de répit après avoir délivré Zech et Janya. Nous reprendrons la lutte plus en forme que jamais.

— Et nous serons au-delà des simples escarmouches. Vendri l’a bien annoncé : la guerre est à nos portes. La question n’est pas de savoir si elle peut être empêchée, mais plutôt comment elle peut s’achever le plus tôt possible…

Un poing brandi contre l’adversité, plaqué sur sa poitrine. Un triomphe à accomplir en dépit des risques. Tant de baume devrait emplir le cœur de Docini grâce au soutien d’Édelle, toutefois n’était-t-elle pas soulagée. Ce n’est pas sa faute. Elle a peur, elle aussi. Seule la vue des flammes les détendait un tant fût peu.

— Docini ! cria Vendri en frappant à la porte. Ouvrez, c’est urgent !

Leur cœur cogna contre la poitrine comme elles soubresautèrent. Docini et Édelle bondirent de leur lit à brûle-pourpoint, se vêtirent et se chaussèrent encore plus vite. Sa partenaire n’avait pas encore enfilé ses guêtres que la cheffe tira sur la poignée. Derrière le seuil se présentait la garde d’une raideur excessive, dont les dents et les mains tremblèrent, alors que son nez était devenu érubescent.

— Que se passe-t-il ? s’enquit Docini. Tu…

— Oui, fit Vendri, j’ai encore bu. Comment je suis censée me débrouiller sans mes meilleurs amis ?

— Tu dois te ressaisir. Tu as d’autres compagnons, non ? Dirnilla, Taarek et Saulen te soutiennent, plus Janya et Zech maintenant !

— Ça ne suffit pas ! Hormis Dirnilla, personne ne comprend le lien qui m’unissait avec Jawine et Fliberth. Et je suis contente qu’elle soit là pour moi, crois-moi. Mais ce n’est pas le sujet, de toute façon. Assez de mes états d’âme, je suis venue pour une autre raison.

— Laquelle ?

— Godéra Mohild s’est installée à deux kilomètres au sud d’ici. Elle aimerait s’entretenir avec vous.

Sa voix s’étrangla au blêmissement de son teint. Même si Édelle avait enroulé son bras autour du sien, rien ne ralentissait les tressaillements de Docini. Tout ce temps, j’aurais juste retardé l’inévitable. Paupières closes et lentes inspirations l’aidèrent à mieux endurer la nouvelle.

— J’ai besoin de plus d’informations, dit-elle. Pourquoi est-elle là ? Est-elle accompagnée ?

— D’après leur éclaireur, clarifia Vendri, elle vient en pourparlers. Elle aimerait négocier un accord de paix. Accompagnée d’une centaine d’inquisiteurs pour éviter les troubles, évidemment !

— Une paix ? s’étonna Édelle. Difficile à croire ! Ça ne ressemble pas à Godéra.

— Autant en avoir le cœur net, non ? proposa la cheffe.

— Tu parlais de tes frayeurs…

— Le jour où je devrais revoir mon aînée devait arriver tôt ou tard. La peur, elle ne se fuit pas, elle se combat.

Édelle acquiesça au nom d’une résolution nouvelle. De quoi insuffler une once de courage à Docini tandis qu’elle s’accordait à ses propos, entreprenant de cheminer au mépris du danger. Avant d’abandonner ce couloir, néanmoins, la cheffe gratifia la garde d’un hochement déterminé.

— N’hésite pas à demander de l’aide, suggéra-t-elle. Rien d’humiliant là-dedans. Seulement lorsque tu te sentiras mieux, tu pourras nous accompagner. Prends le temps nécessaire.

Vendri s’échina à répondre mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Bras ballants, des cernes creusant sa figure, elle resta immobile au contraire de ses interlocutrices qui bifurquèrent du couloir attenant à leur chambre, juste après avoir éteint le feu de leur chambre.

Elle a raison, je ne peux pas la comprendre, car je n’ai connu ni Fliberth ni Jawine. Tout ce que je sais, c’est que l’inquisition radicale est responsable du mal infligé à mes nouveaux alliés. Il est de mon devoir de les aider.

Dans les artères de cette base vivait une population hétéroclite. Il ne s’agissait plus uniquement des inquisiteurs modérés : mages et gardes s’adjoignaient au nom de leurs principes et leurs objectifs. Descendant de l’escalier en colimaçon, marchant entre les murs en vétuste moellon, Docini et Édelle rallièrent ces gens vers la tangible menace. Ils abandonnèrent chambres et salles à manger sous la même bannière, bientôt conglomérés en une centaine d’individus, parmi lesquels Zech, Taarek, Janya, Saulen et Dirnilla répondirent présent.

Des douves slalomaient entre les contours de leur forteresse dont les ramifications s’allongeaient jusqu’au marais. Les édifices abandonnés trouvent toujours leur utilité. Même la densité de l’aulnaie échouait à endiguer l’odeur nauséabonde. Nul ne s’attarda cependant sur les lentilles d’eau d’un vert éclatant, au lieu de quoi tous s’engagèrent sur la pente que suivait malaisément la route.

Plus Docini s’approchait de l’être tant redouté, et plus des gouttes de sueur perlaient sur son front. Sitôt qu’Édelle lui flanqua une œillade, elle lui tint la main et Docini s’en sentit décontractée. Elle lutte contre ses peurs. À présent, c’est à mon tour. Bientôt l’adversité se profila à l’orée d’un bosquet et le choix s’imposa naturellement.

Godéra Mohild restait fidèle à elle-même. Des mèches dorés noués en chignons permettaient de mieux détailler sa figure ronde et satinée aux rudes traits. Luisaient ses yeux de plein azur, impressionnaient les marques striant ses joues et ses tempes. Naturellement, sa taille et sa musculature faisaient trémuler quiconque n’était préparé. Des peintures écarlates décoraient son armure intégrale en acier : brassard, jambières, gantelets, gorgerin et spallières la fortifiaient. Jamais se séparait-elle de sa longue épée par surcroît. Une déclaration de paix avec cet équipement ?

Docini s’érigea en tête des siens, s’assura que nul n’était pétrifié, mais déjà Dirnilla avait échoué. Pas seulement Godéra ne se dressait par-devers eux, mais aussi plus d’une centaine d’inquisiteurs radicaux. Des surcots aux multiples nuances surmontaient leur cotte de maille, et par-dessus leur pantalon en velours serti de genouillères en fer ceignait leur épaisse ceinture avec leur lame battant leur flanc. Hommes et femmes de tout âge, mais surtout moyen, ils dévisagèrent leurs adversaires sans daigner les attaquer.

Deux hommes constituaient la garde rapprochée de Godéra. À sa gauche, presque aussi grand qu’elle, un homme à la complexion brunâtre s’imposait par sa forte carrure. Une queue de cheval nouait sa longue chevelure de jais et dévoilait un menton et front proéminent sur sa figure carrée. À sa droite, un homme à la peau ivoirine était plus svelte. Son crâne rasé accentuait l’inclémence de son regard alors qu’un sourire pendait à ses lèvres. Il portait des épaulières dorées à l’instar de son homologue, ce qui le rendait d’autant plus reconnaissable.

Il semblerait que ma chère sœur a vite remplacé Adelam.

Au besoin, il faudra les décapiter aussi.

Fort de l’approbation de sa supérieure, l’inquisiteur de droite s’avança un peu, quitte à subir les foudres de ses ennemis. Il n’en eut cure et s’autorisa même un coup d’œil arrogant à l’intention de Docini et Édelle, lesquelles ne bronchèrent aucunement.

— Avant tout, dit-il d’une voix suave, présentons-nous. Je suis Meribald Eisen, premier bras droit de Godéra Mohild, meneuse incontestée de la véritable inquisition. Le deuxième juste à ses côtés est Soverak Lishur. Un ami précieux… et loyal.

— La relation est réciproque, confirma Soverak. Ensemble contre le mal persistant qui gangrène nos terres.

— Tu en représentes une certaine incarnation, Docini. Comment te sens-tu à l’idée d’être une traîtresse ?

— Godéra, tu deviens prévisible ! provoqua Docini. J’ai triomphé d’Adelam, et je dois affronter des gens si ressemblants ? Il m’en faut davantage pour me terroriser.

— Tu es bien devenue outrecuidante, la jeunotte ! Tu nous représentes comme l’incarnation du mal, ainsi tu pourras mieux dormir la nuit après avoir lacéré tes anciens frères et sœurs ? Nous avons une bonne raison de nous battre.

— N’étions-nous pas censés négocier un accord de paix ?

Du sang monta au visage de Meribald pour qui ce fut la bravade superfétatoire. Susceptible, en plus ? Il était paré à défourailler, à déclencher un combat en dépit des intentions de tout un chacun. Alors Godéra serra le poing vers le haut tout en se rapprochant de sa cadette. Ne pas trembler, ne pas trembler… Une grimace déparait l’éclat de son faciès.

— Garde ton sang-froid, Meribald ! exigea-t-elle. Docini manque encore de maturité, et n’en acquerra jamais pour des raisons évidentes. Laisse-moi m’adresser à elle, je saurai la dompter comme il le faut. Comme lors de notre dernière rencontre, n’est-ce pas ?

Docini ferma brièvement les yeux en réprimant des frissons. Face à face avec son aînée, des réminiscences de ce sinistre jour la lancinaient comme de juste. C’était grâce à l’appui de sa compagne, contre laquelle Godéra pestait, et de ses autres alliés, qu’elle résistait. Je leur ferais honte si je m’inclinais devant ma sœur.

— L’époque de la peur est révolue, déclara-t-elle, tête relevée. Affirme-le maintenant ou jamais : souhaites-tu vraiment discuter de paix ? Si tel est le cas, nous ne cèderons pas sur la condition des mages. Plus de persécution.

Alliant le geste à la parole, Docini fléchit un genou et foudroya sa sœur du regard. Futile peut-être. Godéra s’en tordit, plaqua ses mains contre son plastron dans son élan, bientôt suivie par ses subordonnés. Je m’en doutais. Mais ce n’est pas son rire qui est le plus menaçant.

— La paix est impossible ! s’écria-t-elle en déployant ses bras. Tu n’as pas été assez naïve pour croire qu’il s’agissait de la véritable raison de ma venue, quand même ?

— Bien sûr que non, confirma Docini. Je souhaitais juste être certaine. Je ne suis pas à une déception de plus.

— Expliquez-vous donc ! tonna Janya. Comment vous nous avez-trouvés ? Les gardes à la frontière vous ont laissé passer ?

— Ou peut-être qu’ils ont massacré les gardes, redouta Taarek.

— Les deux hypothèses ne me plaisent pas, fit Saulen.

Un sourire narquois étendit les lèvres de Godéra. À bonne distance, elle toisait chacun de ses opposants, garantit sa mainmise sur la conversation. Il lui suffisait de marcher perpendiculairement à eux pour qu’ils dussent refouler des tressaillements. Fidèle à elle-même. Peut-elle clarifier sa position, qu’on en finisse ? Docini était mieux préparée à lui faire face à force de résister à son dédain.

— Je leur ai transmis le même message, expliqua Godéra. Une volonté de paix, bien sûr impossible… Un avertissement, en revanche, est envisageable.

— Nous connaissons vos méthodes, répliqua Zech. Le meurtre, la torture, la trahison. Vous ne viendriez pas ici sans des intentions bien précises. D’ailleurs, je suis même surpris que vous n’ayez pas encore ordonné l’assaut.

Des étincelles jaillirent des yeux légèrement plissés de Godéra. Zech demeurait sa cible favorite, vers lequel ses convoitises s’orientaient et jamais ne s’amenuisaient

— Je n’ai pas amené assez de subordonnés, dit-elle. Bientôt, cela changera. Et je ne commettrai plus l’erreur de laisser une de mes bases sans surveillance. À défaut d’avoir réussi à extraire Hatris de ta tête, j’aurais dû te faire exécuter. Il n’est peut-être pas encore trop tard.

Subitement, Janya dégaina son épée, et Meribald l’imita en conséquence. Non, nous devons éviter la violence ! Suivrait un mouvement généralisé sans l’injonction des meneuses respectives, qui élevèrent la voix en vue d’apaiser les tensions. Toutefois Janya garda la main sur sa poignée, serrant les dents, de durs plis striant son faciès.

— Qu’attendez-vous donc ? rugit-elle. Vous nous avez attaqués comme une fourbe à de nombreuses reprises, et maintenant vous vous débinez ?

— Contrairement à vous, riposta Soverak, nous ne sommes pas des barbares.

— Vous plaisantez ? Godéra s’est servie d’un mage comme bouclier humain pour assaillir un de nos repaires !

— Et elle a décapité mon père alors qu’il s’était rendu, ajouta Saulen avec une pointe de chagrin.

Et j’ai manqué tout cela… Menant mon propre combat, loin, si loin de leur douloureux conflit. Docini déglutit en songeant aux souffrances mentionnées, contrairement à son aînée qui s’en gaussa. Au-delà d’un groupe accroché au moment s’élevait cette cheffe si retorse et si inaccessible. Une force contre laquelle arme et magie paraissaient inefficaces nonobstant les tentatives.

Godéra s’octroya le temps nécessaire pour dévisager l’ensemble de ses adversaires.

— Je plaide coupable, affirma-t-elle avec résolution. Après tout, il faut être vraiment cruelle pour trancher la langue d’une jeune femme gémissante et la tête d’un vieil homme impuissant. J’ai failli à mes alliés : Adelam, Vatuk et Nerben nourrissent les vers pendant que je discoure. Soit mes alliés périssent, soit ils se retournent contre moi. Je m’adresse à toi, Zech. Et à toi, Taarek. Et à vous aussi, Édelle et Docini.

— Nous sommes toujours là, rectifia Meribald. Et nous ne faillirons pas.

— J’espère bien. Mais vous êtes l’exception davantage que la règle. Il n’empêche que l’idée de devoir vous affronter me brise le cœur.

— Menteuse, assena Édelle. Vous aimez nous faire souffrir. Docini m’a raconté comment vous la traitiez lors de votre jeunesse.

Godéra s’arrêta brusquement. Un silence s’étendit parmi chaque camp, lors duquel les deux sœurs se fixèrent presque par accident. Guère d’éternité à l’intensification des regards comme frappèrent les âpres réminiscences. Une source commune entre deux inquisitrices opposées, désormais au centre d’une confrontation. Il n’existe qu’une seule issue possible et elle le sait. Seule Édelle empêchait sa compagne de serrer davantage le poing, s’interposant entre l’aînée et la cadette.

— Tu lui as tout raconté ? gronda-t-elle. Docini, j’ai essayé d’être tolérante. Certes tu me dégoûtes rien qu’à l’idée de t’imaginer partager son lit, mais je peux passer outre tes choix douteux. Mais lui déballer notre vie privée ? Personne ne peut comprendre comment c’était !

— Père nous terrorisait toutes les deux, rappela Docini.

— Mais ce n’est pas toi qu’il cognait. Seulement mère et moi. Il aurait été injuste que tu en réchappes. C’était pour ton bien, Docini ! Pour que tu deviennes plus forte. Maintenant je réalise que certaines choses échappent à mon contrôle. Que certaines quêtes sont vouées à l’échec.

— Tout aurait pu être différent. Nous aurions dû résister à notre père. Et maintenant, nous sommes en guerre l’une contre l’autre…

Un nouveau rire, presque hystérique, détonna dans les environs. Déjà Godéra avait reculé, pas à cause de la sévérité du regard d’Édelle, plutôt car elle cherchait encore à s’adresser à tout un chacun. Qu’a-t-elle encore à ajouter ? Ce serait presque une perte de temps. Elle se plaça à hauteur de ses seconds vers qui elle opina avant de retourner vers ses ennemis. Inopinément, ses yeux s’humectèrent un peu, bien que ce fût à peine perceptible.

— Le destin est d’une suprême ironie, déclara-t-elle. Mon cœur m’annonce que tout touchera bientôt à sa fin. Et lorsque d’épouvantables sorts pleuvront, quand l’acier tintera entre les giclées de sang, qui sera ma principale adversaire ? Ma propre sœur ! Et pourtant, je refuse de croire qu’il s’agisse d’une affaire personnelle. Les enjeux vont bien au-delà !

— Où souhaites-tu en venir ? interrompit Docini.

— Quand nous étions petites, je m’en fichais des mages. Et c’est en découvrant la société dans toutes ses facettes que j’ai découvert leur importance. Leur destin sera lié au nôtre. Puisque l’Enthelian se borne à les couvrir, à les accueillir comme réfugiés, il n’existe qu’une seule solution. Il n’y aura pas deux dirigeants comme Vatuk Locthor. C’est pourquoi j’ai obtenu l’accord des souverains de Belurdie pour que nous déclarions la guerre à l’Enthelian ! Avec l’aide de l’Empire Myrrhéen, ce devrait être rondement mené.

— C’est ce que nous craignions…

— Prévisible ? Peut-être, mais je suis bonne joueuse ! Vous aurez le temps de vous préparer, ainsi vous ne pourrez pas blâmer votre défaite sur l’effet de surprise, cette fois-ci. Des villes ravagées et des innocents tués. C’est triste, mais puisque vous refusez la reddition, vous ne nous laissez pas d’autre choix. Mon conseil : renforcez les contrôles aux frontières. C’était notre dernière rencontre amicale.

Les inquisiteurs radicaux s’en furent sur cette réplique. Sitôt que Godéra eut inspiré, elle héla ses subordonnés et tous se replièrent sans hésiter. Ils cheminèrent avec synchronisation et disparurent en haut de la déclive par-delà le marécage.

Beaucoup parmi les inquisiteurs modérés, gardes et mages brûlaient à l’idée de les traquer, pour celles et ceux dont la frayeur ne le submergeait pas. Docini se positionna cependant devant eux, raide et déterminée, afin d’atermoyer le jour où les violences reprendraient de plus belle. S’effaçaient les pernicieuses ombres comme la cheffe grinça des dents et soupira. De nouveau, contempler sa partenaire constituait son unique soulagement.

Nous y sommes, n’est-ce pas ?

Je dois contacter l’armée enthelianaise au plus vite.

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