La mère, assise dans une liseuse dans la lumière déclinante d'une après-midi d'automne, regarde tendrement le bambin sur ses genoux, qui, concentré sur sa tâche, aligne les mots joyeux et dansants du bout de sa plume magique.

Petite Lilas absorbée ignore les duvets bleues et les étincelles dorées voletant dans la lueur qui se glisse par le carreau. Elle reçoit le savoir. Elle veut apprendre. "Pour être comme maman."

La transmission de cette culture sera son trésor pour les années à venir. Chaque lettre n'est pas dénuée de sens. Elle est un outil, plus précieux encore que cette aigrette légère.

Cette instruction qu'elle accueille sérieusement en gouttelettes intarissables d'ichor délicat lui permettront demain d'exprimer ses idées. Elle donnera à son tour, consciente de son rôle.

Belle image qui emplit doucement mon coeur à la pensée qu'un jour ce sera moi cette maman, qui dispensera cette richesse recueillit dans le doux brun des prunelles de celle qui m'éleva, toujours plus haut vers le ciel.

Je souris, pénétrée de la joliesse de ce tableau dont la métaphore me parle.

Héritière, je serai dispensatrice. Je serai mère.