Chapitre XXXXI : Le retour de la Reine, Partie 2

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 Je me souvenais de l'ennui que j'avais vécu lorsque Tne' et Evi' m'avaient forcée à les suivre sur ces chemins de campagne interminables, je me rappelais que j'avais pu jouer avec les pierres qui jonchaient les sentiers de terre battue. Mais dans cet escalier sans fin, je m'impatientais et trépignais, à devoir supporter les regards figés de cette folle narcissique, qui recouvraient tous les murs encadrant cet assemblage de marche.

 Je ne pouvais en plus ne me blâmer que moi, j'étais celle qui avait érigé ce bâtiment, mais qu'importe. Ce manque cruel d'activité allait bien vite laisser place à de l'action. Nous avions brandi nos armes avec Evi', tandis que nous étions en train de fouler le tapis ignoble qui masquait le sol en pierre, et face à nous trois, la double porte de la salle dans laquelle se terrait Irasandre, trônait et n'attendait qu'une chose...

 Que je la démolisse avec fracas. Je tenais tout de même à soigner mon entrée, c'était le moment de bien faire les choses. J'empoignais mon sabre d'une main que je dissimulais derrière mon dos, et toquais fermement contre le bois sombre.


 « Ira... Je me reprenais. Dame Irasandre, j'amène votre thé. La réponse ne me parvenait pas immédiatement.

– Je n'ai rien demandé, qu'on me laisse tranquille. Me répondait-elle finalement, sa voix étouffée par l'obstacle en bois.

– Tant pis ! »


 J'assénai un coup puissant de la paume de ma main disponible et, comme je le désirais quelques instants plus tôt, fracassais la porte qui s'envola en miettes. J'avançais sereinement, derrière le nuage de débris, tandis qu’apparaissait la fameuse Irasandre qui venait de sursauter, son visage subitement déformé par la surprise ; l'usurpatrice était accompagnée d'une jeune femme évanouie, qui par des liens magiques était retenue et maintenue en lévitation.

Les yeux furieux de la Reine n'avaient pour l'instant croisé que mon regard, Evialg se dissimulant derrière moi, et Tne' devant sûrement encore être voilé par le nuage de poussière. Je constatais que son visage était caractérisé par les mêmes perles que celles d'Evi, luisant d’un éclat pâle, tandis que le contour de ces dernières était terni et ridé par la rage.


 « Je dérange, j'imagine ? Gloussais-je. J'aurais bien voulu annoncer ma présence autrement qu'en défonçant la porte, mais dans cette horreur esthétique qu'est le mobilier de l'étage, il n'y a pas de cloche. Quelle idée, de ne pas fournir le moyen de s’annoncer ? Puis si j'avais envoyé un pigeon depuis le rez-de-chaussée, il se serait sûrement arrêté au palier où tous les gardes roupillent, entre pigeons... Vous comprenez.

– Oh, je ne sais pas pour qui tu te prends, gamine, mais oui tu me déranges. Mais cette déplaisante plaisanterie va vite cesser. Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas non plus comment tu es arrivée jusqu'ici, et je ne veux même pas le savoir. Une aura mauve l'entourait à présent. Je te...

– Teu, teu, teu. Je la coupais. C'est marrant quand même de pouvoir se sentir chez soi, quand on est seulement une arnaqueuse de premier rang, une escroc capable de voler une ville entière, et d'en usurper le trône. Bonjour la conscience.

– Non mais tu ne sais pas à qui tu causes toi... S’indignait la Reine Sombre.

– N'inverse pas les rôles. Je l'interrompais à nouveau. Irasandre, fille d'Hérylisandre la Sombre et mère d'Evialg. Moi, je sais très bien qui tu es, Usurpatrice. À mes mots sa posture se modifiait, et la stupeur rampait sur sa face. Allez, jouons aux devinettes toutes les deux, nous avons tant de temps à rattraper ! Je vais te donner des indices pour essayer de deviner qui je suis. Le premier : je suis accompagné d'une teigne de petite taille, mais ça ne va pas beaucoup t'aider, je suppose. Tne' me rejoignait en maugréant, cela ne déclenchait chez Irasandre aucune réaction. Je t'en donne un second : je fais jouir ta fille au moins deux fois par jour, dans des positions étranges, et j’en suis amoureuse. Evialg, à son tour prenait place à mes côtés, cette fois-ci, décimant l'expression faciale de la Reine. Bon, vue ta tête, ça ne doit pas te suffire ça non plus. Le dernier sera le bon, j'en suis sûre. Je brandissais face à moi Masamune. Dernier indice, donc : c'est moi qui ai tué ta mère.

– Teïnelyore ?! Hurlait-elle. Mais c'est impossible. Les prêtres du temple devaient...

– Me sceller à tout jamais dans une vieille bâtisse en ruine, au fin fond du désert ? Oh, je crains qu'ils aient rencontré un léger contretemps.

– Puis toi ! Elle dévisageait désormais Evialg. Je croyais m'être débarrassée de toi une bonne fois pour toute !

– Et bien non, Mère. Le visage pâle d'Evialg rougissait et ses yeux vides laissaient s'échapper des larmes de colère et de tristesse, engendrées par la cruauté dont Irasandre faisait preuve. Je crains que vous n’ayez raté votre coup, une fois encore.

– Pourtant ce sortilège devait t'amener à la mort !

– Et il l'a fait. Il m'a ramenée à l'endroit où je suis morte pour la première fois. Mais ça, vous n'en saviez rien. Trop d'années ont dû passer entre le moment où vous m'avez livrée à vos propres soldats, pour qu'ils me souillent et me rendent folle, comme si je devais vous ressembler. Elle sanglotait, déchirée entre tristesse et haine. Sauf qu’à votre différence, je n'avais pas assez de force pour supporter d'être devenue un monstre. Vous m'avez fait tuer des milliers d'innocents dans l'espoir que je devienne aussi pourrie de l'intérieur que vous ne l'êtes ! Elle pleurait, reprenait son souffle et poursuivait. Sauf qu’après ça, j'ai préféré mettre fin à mes jours, plutôt que de devoir me supporter, plutôt que d’avoir à vivre avec tant de regrets.

– Il est clair, que nous ne gérons pas tous la folie de la même manière. Pouffait Tne’. Certains la reconnaissent, d’autres y sombrent. C’est votre cas, non ? Reine Sombre.

– Je ne suis pas folle ! Venait de crier Irasandre en faisant voler parchemins, feuilles et flasques d'une brassée furieuse. Tu n'as juste pas compris quel était le dessein qui t'était destiné !

– Servir de cobaye pour essayer d'atteindre la vie éternelle ? Être sacrifiée dans le but de vous faire gagner quelques années de vie ? L'interrogeais-je. Si tu ne te penses pas folle, c'est que tu l'es encore plus que tu ne veux l'entendre. Moi qui me croyais bête, je me rends bien compte que je le suis bien moins que tu ne peux l’être.

– Je me souviens de toi maintenant Teïnelyore. Je me souviens de ton impétuosité. La première fois que je t'ai vue, tu es arrivée accompagnée de cette maudite fouineuse d'Hul, le jour où nous allions enfin avec Mère réussir à obtenir ce que nous convoitions. Après ça, nous avons perdu la confiance des habitants de notre ville qui l’ont incendiée. Tout ça c'est de ta faute, et celle de cette stupide déesse à plumes !

– Tout ça est de votre simple fait, à vous et vous seule. Venait de lâcher Tne' d'un ton sec. Vous commettez le pire des crimes et souhaiteriez ne pas en payer le prix, vous devriez vous sentir heureuse de ne pas déjà avoir été pendue pour cette ignominie. Moi qui ne suis pas belliqueux de nature, je ne vois pourtant pas d’autre solution afin d’éradiquer la source purulente de pestilence que vous incarnez. Vous n'êtes qu'un déchet vivant, vous n’avez aucun respect pour la vie.

Misérables. Vous êtes tous les trois pires que moi, vous oubliez que je suis maintenant plus forte qu'une Déesse. Cet affront vous coûtera à tous la vie. Elle exécutait rapidement un mouvement de main, déclenchant un hurlement strident chez la femme jusque-là évanouie, tandis que des flux noirs quittaient le corps envoûté pour rejoindre Irasandre, dont l'aura magenta virait subitement au rouge. Si vous êtes les derniers à oser me défier, je mettrais alors fin aujourd'hui même aux dernières sources de résistance que Mithreïlid peut m'opposer, le chaos sera la lumière de ce continent ! »

La Reine Sombre chuchotait quelque chose tandis que deux miroirs apparaissaient face à Evialg et Tnemesnap, desquels un double de chacun d'eux jaillit, leur seule différence étant l'éclat pourpre et mauve qui en émanait. Le même éclat qui brillait le jour où Evialg avait pris l'apparence d'un dragon. Une fois les copies maléfiques complètement matérialisées, les glaces chutaient au sol et se fracassaient en milliers de bouts tranchants.

  Les jumeaux pourpres se jetèrent à l'assaut de Tne' et d'Evi' ; moi, je ne perdais pas un instant et me dirigeais droit vers Irasandre, lame tirée, tandis que cette dernière venait de faire apparaître une paire d'ailes desquelles provenait un son épouvantable, et dans ses mains, à l’instar d’Hérylisandre, prenait place une faux qu'elle faisait tournoyer à grande vitesse autour d'elle. Je stoppais ma charge, m’entaillai la main sur la lame de Masamune, et sans avoir à me concentrer, mon dos s'ouvrit, duquel jaillirent deux ailes griffues et écailleuses.

 Nous fonçâmes l'une sur l'autre, mon arme bloquant le mouvement et le sifflement de la sienne, créant chez elle un moment de panique, je profitais de l'occasion pour attraper et envoyer mon opposante en direction du plafond qu'elle traversa dans un vacarme assourdissant. D'une impulsion maladroite, mes ailes toutes neuves me propulsèrent puissamment dans les airs, je ratais le jour créé par la projection d’Irasandre, et briser à mon tour la charpente. Je me hissais sur le toit face à l'usurpatrice qui se relevait elle aussi. Au-dessus de nous, l'orage ensommeillé se mit à gronder, tandis que nous surplombions toute la cité, perchées à même les tuiles du sommet de la tour.


 « Allez ma vieille, ta vie va bientôt s'achever, tu as plutôt intérêt à tout donner si tu ne veux pas finir en bouillie sous Masamune. Pouffais-je.

– Je ne sais pas ce qui te rend si sereine que ça. Comme si tu pensais être mon égale.

– Tu as tout à fait raison, Irasandre. Je ne suis pas ton égale. Je pouffais. Je te suis bien nettement supérieure.

– J'aimerai bien voir ça.

– Tu ne vas pas le voir, mais tu vas le sentir ma vieille, je te le promets. On ne t’a jamais dit que le talent sautait toujours une génération ? »


 Sans prévenir elle m'attaqua en faisant tournoyer sa faux bien plus vite que dans la pièce, elle tenta tout d'abord des assauts frontaux mais je la repoussai sans aucun effort, elle essaya ensuite de s'approcher de moi en disparaissant dans des nuages sombres qu'elle invoqua rapidement. Malgré sa ruse, je décelai à chaque fois ses mouvements, trop affairée à viser mes angles morts, elle oublia de maintenir sa garde.

 D'une brutale et faste frappe verticale qu'elle para maladroitement, je lui fis retraverser le plafond, mais dans l'autre sens cette fois-ci, cela entraîna l'effondrement du toit déjà vacillant sous notre affrontement. Nous nous écrasâmes dans une pièce voisine à la précédente. Je ne lui laissai aucun répit et à l'aide d'un coup de coude, l'éjectai assez fort pour faire voler en éclats le mur l’amortissant, elle s’envolait avant de ne choir. J'allais la poursuivre, mais constatais du sang coulant dans ma manche, sauf que c'était le mien et pas le sien ; elle devait avoir la peau dure la vieille.

 Si sa stratégie était de me faire saigner, c'était une bien mauvaise idée. À la vue et au goût de ces quelques gouttes, dont je me repaissais actuellement, je me sentais encore plus déterminée que quelques secondes plus tôt.


 Je fis alors trois pas en arrière et me mis à courir en direction du trou tout juste fait dans le mur de pierre, je sautai tête la première et déployai subitement mes ailes. La sensation de l'air courant sur mon visage fit intensément grimper mon adrénaline, tandis que le vent me brassa sans que je ne sache comment me maintenir droite.

 Irasandre se tenait sur le rebord de la corniche, et tandis que je profitais de ce ressenti unique pour m’adonner à quelques involontaires acrobaties aériennes au gré du vent, mon adversaire faisait pleuvoir la foudre en ma direction. J'esquivais les crocs célestes les uns après les autres, tournant dans les cieux sans m'arrêter. Il me fallait de préciser, qu’à cet instant même, je ne savais surtout pas comment me diriger en vol, ou même me stopper. Mes déplacements anarchiques ne permettaient cependant pas à mon adversaire de deviner ma trajectoire. Nous étions donc deux à ne pas savoir ce qu’il se passait actuellement. Peut-être devais-je simplement arrêter de frénétiquement agiter mes ailes. C'était comme apprendre à se servir d'un nouveau membre, mais dans le ciel.

 Ayant suffisamment de vitesse, je me laissai alors planer, me dirigeant en usant de mon corps, puis lentement, je compris comment adapter le battement de mes ailes. Après avoir rencontré quelques problèmes de coordination, je fusai désormais en traversant la mer de cumulonimbus ; si bien qu’après avoir atteint une certaine hauteur, je plongeai en piqué à l'aveugle vers l'endroit où Irasandre s'était postée auparavant. La brume ténébreuse fut soufflée par ma vitesse, ma proie tenta une fois de plus de me viser pour me couper net dans mon élan, mais sans résultat. Elle parait mon assaut, et s’envola à son tour, afin de ne pas être entraînée par le toit s’effondrant sous la violence de l’impact.


 Sûrement plus entraînée aux déplacements aériens que moi, j’avais plus de difficulté à la poursuivre et à pouvoir efficacement la viser. Irasandre s’embourba dans la nue obscurcie, et finit par réapparaitre plongeant droit vers moi, fauchant l’air vigoureusement. Nous nous percutions, je profitais alors de ce corps-à-corps pour l’empoigner et la précipiter en direction de la tour. Quelques mètres avant d’atteindre la maigre partie de toit encore restante, je l’y projetai, et profitais de ma vitesse pour lui asséner un coup terrible, cisaillant sa faux et un de ses bras au passage, laissant une gerbe de sang violette en jaillir. Irasandre était cette fois-ci contrainte de suivre l’effondrement de la toiture. Je tirai profit de ma rapidité, et lui fondis une nouvelle fois dessus. Sa main valide opposa une maigre résistance, cette dernière munie d'une rapière qu'elle dut avoir invoqué pour essayer de se protéger, qui à l’instar du précédent membre fut rapidement démise de son tronc.

 Irasandre était affalée, j’ouvris en grand mes ailes, et d’un battement plus méticuleux, m’élevai à la verticale et retombai immédiatement dans la direction de la Reine Sombre, la lame tendue vers elle. Les hautes salles de la tour tremblèrent sous le poids de mon assaut, tandis que dans un fracas assourdissant, Irasandre et moi détruisîmes deux planchers consécutifs avant que notre descente précipitée ne soit contenue. Je retirai mon arme des lattes de bois puis de son corps brisé, puis me reculai de quelques pas de la Reine.


 Sa bouche était grande ouverte, elle agonisait, tandis qu'un épais liquide mauve fuyait abondamment de ses moignons. Elle vacillait.

 « Il m'aura sûrement fallu deux vies pour le comprendre ma vieille. Mais les magiciens, ont tous un point faible. Gloussais-je. Pas de bras, pas d'abracadabra.

– Et tu te crois maline ? Tu as pensé à tes compagnons ? S’ils ne s'en étaient pas sortis ?

– Oh euh... Je n'y avais pas pensé, absorbée par mon combat.

– Et bien. Je ne m'étais jamais battu auparavant, mais en fait c'était surfait ; ce n'était pas si difficile que ça finalement. Lançait Tne', je levais alors la tête, apercevant deux étages au-dessus, son visage dépassant du trou percé à même les planches.

– Tu ne vas pas le croire Gnas ! La douce voix d'Evialg me parvenait aussi aux oreilles. C'est Tne' qui m'a aidée à vaincre mon double. Et... Attention derrière toi ! »

 Sans m'en rendre compte, une lame s'était formée à partir de la flaque mauve et m'avait perforée l'abdomen de part en part. Je me retournais vers Irasandre qui souriait narquoisement. Je laissais tomber mon sabre, mes ailes disparaissaient, puis je m’affaissais au-dessus de la Reine Sombre, qui elle, était toujours dos au sol, riant de sa réussite. Je feignais d'être à bout, rapprochant mon visage du sien. Je lui assénai alors une dizaine de frappe, heurtant violemment mon front contre le sien, suffisamment pour qu'enfin j'entende un craquement sinistre provenant de son crâne.


 « Tu commets exactement la même erreur que ta mère, il y a bien longtemps. Me percer le ventre, ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je relevais les yeux. Tne' ! Insecte ! Hurlais-je.

– Quoi !? Tu n'as pas autre chose à faire que de m'insulter, là tout de suite !?

– Mais non !! Idiot ! Envoie-moi un insecte !

– Ah, oui ! »


 Quelques instants après, une flasque dégringolait du plafond, je la récupérais avant qu'elle n’heurte le sol. Je me hissais et récupérais mon sabre. Je contemplais cette maudite Irasandre, dont le sort allait bientôt être décidé.


 « Franchement, décimer tout un continent pour la vie éternelle. Tu ne crois pas que c'est stupide ? De toute manière, tu n'en aurais pas été digne. Tu as un dernier mot à dire ? Soupirais-je.

– Ils... Ils sont réveillés... Ils sont réveillés. Elle peinait à parler. Si je... Si je ne peux pas semer le chaos, ils le feront. Suffoquait-elle.

– C'est bien ce que je me disais, recevoir des coups de tête, ça n'arrange pas ton cas ma pauvre.

– Les forêts... Les forêts brûlées, les ont réveillés Désormais... Désormais c'est trop tard pour vous.

– Ces pauvres forêts ne seront pas les seules à brûler aujourd'hui, alors. Adieu, vieille folle.

– Quoi ?! »

 D'un bond, je rejoignais l'étage supérieur, puis d'un second, celui où se trouvaient Tne' et Evi', je me retournais et constatais que la Reine Sombre tentait, presque morte, de se reconstituer tant bien que mal, tout en pataugeant dans le limon violet. Je lançais la fiole contenant l'insecte de feu droit sur le parquet.

 La pièce fut rapidement inondée par la déflagration et les hurlements de douleur de l'usurpatrice. Comme si son corps était fait d'une matière hautement inflammable, une gerbe ardente ronfla puissamment, les flammes dévoraient à présent le cadavre de cet être putride et rongeaient promptement planches et parquets, poutres et armoires. Par la large fente dans le toit, nous pouvions entre-apercevoir le ciel bleu dont les nuages obscurs venaient de s'évanouir, laissant place à un soleil matinal radieux.

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