Chapitre XXXXIII : Putride dessein, Partie 2

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 Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis qu'Eruxul nous avait quitté, nous nous étions servis d'un porte-voix magique relié à tout un système d'enceintes dont était pourvu les avenues et boulevards d'Ilyohelm, cela afin d'annoncer aux habitants le lieu de rendez-vous nous où nous allions expliquer la situation actuelle.

 Se faire entendre et comprendre s'avérait sûrement compliqué, mais Gnas semblait plus confiante que jamais. Nous avions assemblé une estrade sur un des angles de l'immense place, et la cohue qui agrémentait toutes les viscères de la cité, s'était rassemblée et empaquetée face à nous trois, tandis que nous nous tenions sur la scénette, contemplant cette marée humaine qui submergeait le peu d'espace restant, débordant désormais dans les rues aux alentours.

 je rappelais à Gnas de bien se présenter, pour que tout le monde puisse comprendre qui était-elle, et ainsi pouvoir mesurer l'ampleur et la gravité des choses. Nous attendions quelques instants de plus et enfin Gnas se lançait, rompant le brouhaha ambiant.

 « Bonjour à tous, Ilyohelmiens. Je me présente, je m'appelle Teïnelyore, je suis la Déesse de l'Amour, fondatrice et première souveraine de cette cité, Ilyohelm.

– Longue vie à la Déesse. Scandait le public.

– Accompagnée de mes deux amis, présents avec moi. Elle nous désignait de ses mains. Evialg et Tnemesnap, nous avons défait la reine tyrannique Irasandre, qui, plusieurs sur-cycles auparavant, avec l'aide de sa mère Hérylisandre, feu Déesse de la Justice, s’étaient emparées de cette cité, avaient usurpé mon trône, et modifié le nom de la ville.

– À mort les sorcières ! À mort les usurpatrices ! Hurlait la masse humaine.

– Vous n'êtes pas sans savoir qu'elles pratiquaient toutes les deux des rituels occultes, d'où la noirceur malsaine qui empêchait le soleil et les lunes, d'illuminer, jour et nuit vos vies. Irasandre n'étant plus de ce monde, plus jamais votre ciel ne sera obstrué par ces nuages sombres. La foule venait de pousser des cris de joie, nous applaudissant. Cependant, si la situation ici s'est améliorée, ce n'est pas le cas dans le reste du continent, et la menace qui ronge Mithreïlid pourrait bientôt, nous atteindre à notre tour. Les bruits joviaux venaient de laisser place à un silence morose. Nous faisons actuellement face à un Mal, qui fait pourrir la vie, qui ronge les végétaux et qui provoque des maladies fatales à quiconque y est exposé ; à cause de cela, notre Terre pourrait s'en retrouver affectée à tout jamais, et la Vie, elle-même pourrait s'éteindre. Elle terminait sa phrase lourdement mais rebondissait avec enthousiasme. Mais cela n'est pas ce que nous souhaitons, et j'ai pour cela plusieurs requêtes à vous adresser.

 La première, est de redonner vie aux abords de la cité. Les landes qui entourent Ilyohelm ont souffert de la magie sombre que pratiquait Irasandre, cette dernière noircissant le ciel et désolant les sols. Le soleil brillant à nouveau, je souhaite que tous ceux qui possèdent des graines, aillent les semer dans les plus brefs délais, et que tous les magiciens de la terre et de la nature, participent afin d'améliorer la vitesse de pousse et entretiennent la fertilité des terres, il faudra par ailleurs aller prêter main forte aux villages voisins qui ont grandement subi les pillages et rapts de la Reine Sombre. Gnas reprenait son souffle.

 Il nous faut agir vite. Ensuite, je vous demande à tous, de bien vouloir pardonner les soldats et miliciens qui ont dû obéir aveuglément aux ordres que promulguait Irasandre, nous n'avons pas le temps de nous quereller ; notre union sera notre plus grande force face aux nombreux dangers qui vont se présenter à la cité.

 Je souhaite donc que les habitants anciennement soldats reforment des bataillons et patrouillent dans la région, afin d'éradiquer les espèces putréfiées et ainsi prévenir des risques de contagion, la pourriture doit absolument être jugulée avant que des civils ne soient touchés par cette maladie terrible. Si des cas devaient se déclarer, je demande aux guérisseurs de les isoler et de travailler sur un remède, cela sera notre troisième priorité ; dès lors que nous aurons trouvé un antidote palliant à cette infection, il faudra le distribuer au plus grand nombre possible de citoyens de Mithreïlid. Nous ne pouvons plus penser seulement à nous-même, il nous faut donc voir grand, car cette infection ne fera aucun discernement. Je vous le rappelle : tout ce qui vit, est sa cible.

 Je sais que vous imaginiez autrement la fin du règne d'Irasandre, que la paix reviendrait immédiatement, malheureusement, cette dernière a cherché à déclencher un cataclysme continental, et elle a réussi ; nous mettant tous en danger. Mes amis et moi ne savons pas encore par où débuter nos recherches afin de calmer les éléments et le climat qui, un peu partout, se déchaînent eux aussi. Comme nous, vous constatez que les problèmes qui nous concernent tous, sont multiples et qu’il faut s'attendre au pire... Comme ce qu’ont vécu vos ancêtres lors du sur-cycle de la Grande Nuit. Vous trouverez cependant, une nouvelle bibliothèque là où avant se trouvait le bureau des confiscations, répondant à toutes vos interrogations sur le passé de Mithreïlid et d'Ilyohelm.

 Le savoir va redevenir une liberté et un droit. Notre monde est vaste et magnifique, et bientôt vous découvrirez que durant le règne d'Irasandre, on vous a empêchés de croire en l'espoir et la vie. Mais cette période est révolue, et rien de ce que vous avez subi ou pu vivre, que cela soit la peur, la noirceur, la famine, les vols, la corruption, les guerres ou la barbarie... Rien de cela ne fera irruption dans vos vies à nouveau. Mithreïlid toute entière, connaîtra bientôt la paix. Les habitants semblaient conquis par ce discours, et applaudissaient une fois de plus. Enfin, je voulais vous dire un mot me concernant.

 Bien que je fusse la première reine et la fondatrice de cette ville, il y a de cela plus de quatre cent cycles, j'ai péri en tuant la mère d'Irasandre afin de mettre un terme au sur-cycle de la Grande Nuit ; et si mes souvenirs de cette époque commencent à refaire surface, le goût de gouverner ne m'est pas revenu. J'aime plus que tout voyager et si ma présence ailleurs qu'ici, peut permettre de rendre Mithreïlid meilleur, je ne resterais pas assise sur un trône, en haut de ma tour, à voir notre Continent se laisser submerger par une catastrophe.

 Si vous, mes citoyens, me le permettez, je souhaite récupérer mon titre de Reine et donner la responsabilité de subvenir aux besoins de la ville, à un conseil composé de treize membres, venant de tous les horizons sociaux de la cité, afin qu'aucune inégalité ne naisse. Je ne désire qu'une chose, que tout le monde vive dans de bonnes conditions, sans se soucier de perdre ses enfants, ses proches, sans ne jamais plus avoir faim, sans craindre de représailles, sans avoir à faire la guerre. J’ai cependant besoin de savoir si c’est aussi votre souhait ?

– Oui !! Parvenait à l'unanimité de tous ces habitants, qui semblaient avoir retrouvé une chose précieuse : l'espoir.

– J'aimerais que les maîtres de chaque artisanat se réunissent et décident ensemble d'un membre les représentant, c'est-à-dire : un couturier, un fermier, un forgeron, un cordonnier, un menuisier, un tailleur de pierre, un tisseur. Je désire que le conseil compte aussi dans ses rangs : un guérisseur, un instructeur, un soldat, un maître guerrier, un économiste, ainsi qu'un bibliothécaire ou un sage. Comme je vous le disais, nous n'avons que peu de temps, je rencontrerai donc ces personnes cet après-midi, à la tour de commandement. Nous devons agir très vite, je compte sur vous pour vous réunir de ce pas. Gnas levait la main au ciel, en signe de salut, nous accompagnions son geste.

– Longue vie à Teïnelyore ! Longue vie à la Reine ! Longue vie aux sauveurs ! Scandait en réponse la foule.

– Alors là, je dois dire, Gnas. Tne' se rapprochait d'elle. Tu m'as surpris. Pour quelqu'un qui d'habitude a la langue qui fourche tous les dix mots, un tel discours, c'était impressionnant. Je crois même n'en avoir jamais entendu pareil !

– Tu as tellement assuré ! Je la serrais contre moi et l'embrassais. C'était incroyable, tu as su captiver tout le monde ! J'en suis certaine !

– J'espère bien... Cela m'a épuisée, plus jamais je ne refais ça à froid, hein ! Rigolait-elle. J'espère aussi ne rien avoir oublié...

– Très sincèrement, je ne pense pas. Lui glissais-je. Tu as bien décrit le problème et tu as laissé ton cœur parler, tes mots ont touché tous les habitants, j'en suis certaine. Puis, si tu pensais ne pas être en mesure de gouverner, si tel avait été ton choix, je suis sûre que tu en aurais été capable. Je suis si fière de toi Gnas. Je la pressais encore plus fort contre moi. Toi ce soir, je vais te gâter. Lui murmurais-je, en attrapant ses fesses.

– Evialg a raison. Tu ferais une excellente reine ! Même si secrètement je suis content que nous ne te gardions rien que pour nous un peu plus longtemps ! Piaillait Tne'.

– Ce n'est plus un secret si tu le dis, idiot. Le provoquais-je. J'aurais été triste de devoir repartir à l'aventure sans toi moi aussi, mon Amour. Je la couvrais de baisers. Je sais ce que nous devrions faire là, tout de suite !

– Ah bon ? Demandait Tne'. Vous allez trouver une chambre dans laquelle vous enfermer ?

– Oui ! Elle se reprenait. Enfin ça, plus tard, avant toute chose nous allons manger un festin ! Vous n'avez pas faim, vous ?

– C'est une excellente idée, je suis affamée ! Répondait avec joie Gnas.

– Et moi donc ! Allez, je vous invite ! Surenchérissait Tne'.

– Tu n'as pas peur pour ton argent, toi.

– J'ai rarement peur pour mes bourses, tout à fait. Rétorquait-il vicieusement. Tandis qu'un écran de fumée nous interrompait dans notre conversation.

– Et bien, je ne l'ai pas bien entendu, mais ton discours avait l'air incroyable. Les habitants de cette ville ont rarement dû être autant éblouis. Applaudissait calmement Eruxul, qui venait de nous rejoindre. Bon, j'ai la réponse à nos interrogations, concernant les divers problèmes climatiques sévissant çà et là.

– Dis-nous tout. L'interrogeais-je.

– Teïnelyore avait vu juste. J'ai trouvé un ouvrage traitant de la Mythologie, et il semblerait que chaque Dieu était affilié à une créature divine, possédant elle aussi les attributs de son possesseur. Si l'on s'en réfère à ce livre. Il nous le tendait.

– Voici en résumé les dieux, leurs attributs et leurs léviathans respectifs : Hul la Déesse de la Sagesse, était accompagnée d'un rapace géant de givre, Félicie la Déesse du Partage d'une panthère noire laineuse, Ygneul le Dieu de la Force d'un loup géant rocheux, Zelynor le Dieu du Courage d'un lion géant ardent, Halmcore la Déesse de la Témérité d'un opossum géant de foudre, Galarya la Déesse de la Nature d'un taureau bipède, Herylisandre la Déesse de la Justice d'un serpent boueux, Arcadya le Dieu du Temps d'une araignée nébuleuse, Deyfard le Dieu du Feu d'une tortue géante volcanique, Nautilia la Déesse des Océans d'un serpent draconique cornu, Botesquia le Dieu des Sylves d'un singe géant à trois pattes et trois queues, Cyclion la Déesse des Tempêtes d'une baleine nuageuse volante et enfin, toi, Teïnelyore tu étais accompagnée d'un cerf mort-vivant végétal. J'ai...

– Le cerf ?! Gnas ! Criait Tne', tandis que je ne savais pas de quoi parlait-il.

– Tne', tu crois que c'est le cerf que nous avons vu sur l'île des Hulotes ?

– J'en suis convaincu. Il ne t'aurait pas regardé comme ça ! Il aurait simplement fui.

– Vous pouvez m'expliquer ? Leur demandais-je. Je n'ai vu aucun cerf sur cette île, moi.

– Quand tu étais évanouie, et que Gnas te transportait, nous avons fait une halte en passant près d'une tourbière. Il y avait un cerf immense, à moitié fait d'os et à moitié parasité par des plantes, qui était en train de dévorer une bestiole.

– Je comprends mieux. Il s’agirait donc de ton Léviathan ?

– J'allais dire. Nous coupait Eruxul. J'ai aussi lu, que les léviathans pouvaient survivre sans que leur Dieu ne soit encore en vie. Il semblerait aussi que ces derniers réagissent aux émotions de leur alter ego, et qu'ils étaient naturellement pourvus d'une conscience. Cela expliquerait que la colère de certains des Dieux, ait pu déclencher la furie des léviathans, ou bien qu'ils aient enragé en constatant le désordre causé par Irasandre.

– C'est une hypothèse. Poursuivait Tne'. Néanmoins, si cela explique les catastrophes climatiques, cela ne nous en dit pas plus concernant l'épidémie qui sévit.

– C'est un fait, en effet. La maladie reste une interrogation, mais...

– Mais nous avions prévu d'aller manger, là de suite, et Gnas a donné rendez-vous dans l'après-midi à ses futurs conseillers. Donc, avant que le monde ne coure à sa perte, allons-nous restaurer. Lançais-je.

– C'est bien vrai, ça. Allons-y ! »

 Il ne nous avait pas fallu longtemps pour trouver une auberge sympathique, entièrement boisée, dont le plafond était assez bas, mais l'atmosphère chaleureuse, nous fûmes accueillis en héros. On nous avait installés dans un coin calme, où deux banquettes moelleuses nous attendaient, sans que nous ayons commandé quoi que ce soit, on nous apportait un tonnelet de bière et quatre chopes.

 Ayant les combats et le discours dans les pattes, quelques instants de silence s'imposèrent, tandis que nous sirotions à grandes goulées, la mousse bien fraîche et goûteuse. Enfin, les godets heurtaient le bois épais de la table, nous nous regardions, contents d'avoir enfin accompli quelque chose d'important et surtout, d'avoir réglé un problème d'envergure.

 Bien qu'il nous restait encore énormément de problèmes à traiter en Mithreïlid pour que tout redevienne à la normale, cet événement positif, nous confortait dans la voie que nous avions choisi : sauver le Continent.

 Nous siégions sans dire mot, nous souriions tous, et rien ne pouvait remplacer cette sensation nouvelle. Nous étions heureux. La discussion n'eut pas le temps de commencer, alors que, toujours sans avoir ordonné quoi que ce soit, une des serveuses, arrivait vers nous, les deux mains chargées de plats fumants, l'un rempli de légumes en sauce, l'autre, d'un cochon entier, rôti et brillant.

 Nous remerciions l'hôtesse, qui fut rapidement précédée d'une seconde, nous apportant assiettes, couverts et carafes de vin, les disposant harmonieusement devant nous. Nous nous regardions, toujours cois, surpris de cet assortiment de mets et boissons. Les deux serveuses s'inclinaient et nous souhaitaient un excellent appétit, nous leur rendions leur politesse, et dans le plus grand des calmes, nous nous jetions tous les trois sur la nourriture, en remplissant le plus possible nos assiettes ; cela sous le regard médusé d'Eruxul, qui, pour la deuxième fois, nous observait en train de nous empiffrer, dévorant nos assiettes à toute vitesse, nous resservant, arrachant par poignée acharnée la viande sur les os chauds de la carcasse.

 Alors que nous avions déjà vidé deux de nos gamelles, lui, savourait bouchée après bouchée, manipulant avec distinction ses couverts, prenant le temps de mastiquer légumes et chair. Je saisissais une des carafes translucides, luisant de l'éclat pourpre de la boisson qu'elle contenait, et en partageait le contenu à chacun de nous.

 Je glissais un regard vers Teïnelyore, qui elle, buvait d'une main, tout en amenant une cuisse fumante à sa bouche. J'avais beau l'imaginer d'une quelconque façon, je la trouvais toujours belle et désirable, nos regards se croisaient, elle baissait les yeux, la bouche trop pleine, avalait et m'adressait un sourire charmeur, ses lèvres scintillantes de gras et ses joues couvertes de petits morceaux de viande. Je l'aimais, j'en étais convaincue. Je me remettais à manger.

 Après plusieurs dizaines de minutes, le cochon qui nous était parvenu auparavant, était désormais dépourvu de viande, seuls, restaient les os au fond du plat. Tne' avait les mains sur le ventre et le nez en l'air, trop repu pour se tenir correctement, Teï' était en train de récurer la sauce à l'aide d'une épaisse tranche de pain, amenant le morceau dégoulinant à sa bouche, puis après s'être léchée les doigts pour les nettoyer, rotait bruyamment. Eruxul et moi relevions à peine son incorrection, trop concentrés à finir un énième verre de vin, tout autant avachis que notre compagnon ailé.

 Le patron du lieu, vint lui-même récupérer les restes, nous saluant par là-même, heureux d'avoir pu servir les libérateurs de la ville. Tne', farfouilla dans sa besace pour en sortir une petite bourse, mais il fut interrompu par le refus catégorique de notre hôte, qui ne souhaita pas que nous le payions. Nous restions assis quelques minutes de plus, puis en après regardé la clepsydre et constaté l’heure qu’il était, nous décidions de repartir pour la Tour.

 Notre vénérable comparse nous informa qu'il allait retourner prévenir la Grande Prêtresse que nous étions sains et saufs, nous demandant de le rejoindre dès que nous le pouvions dans la forêt des féliciennes ; Tne' en avait profité pour récupérer le livre sur la Mythologie afin de l'étudier à son tour. Dans un nuage de brume, il disparut, tandis que nous nous mettions en marche, traversant la marée humaine qui abondait encore dans les rues et boulevards de la désormais libérée Ilyohelm.

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