13 (ou la revanche du 12)
J’étais toujours fagotée dans la relique en mal de lessive du papy. Faire du glamour avec ça, c’était, comment dire… pas gagné. Mais soit.
J’attrapai le grand chapeau et les lunettes de soleil posées sur la commode de l’entrée et remontai le col d’un imperméable imaginaire. Regardant mon bellâtre par la bande entre la monture de mes lunettes et la visière de ma capeline, je détachai la bandelette qui me servait de ceinture tout en croisant les bras fermement devant moi, serrant les volets du vêtement au plus près de mon corps, tel un exhibitionniste se préparant à faire une entrée fracassante dans une cour d’école.
J’enfilai mes plus beaux talons aiguilles et, d’une démarche féline, me mis à tournoyer devant Etienne, ouvrant alternativement chaque pan de mon imperméable imaginaire pour les refermer aussitôt, dévoilant alternativement les flancs de mon corps nu et pointant mes seins en alerte en direction de mon amant alléché dont les mains baladeuses étaient nonchalamment venues glisser à l’abri des regards sous la casquette de golf.
Après avoir paradé ainsi et découvert mon anatomie par parties selon différents angles, je lançai :
- Alexa ! Mets la playlist « Jeu d’Ycart » !
Les notes de guitare sèche retentirent instantanément. J’ajoutai, à l’adresse de mon amant :
- J’aime qu’on m’obéisse au doigt et à l’œil. tout en initiant de petits pas rythmés en direction de la salle de bain, laissant doucement mon déshabillé couler en direction du sol.
Au moment où les chevaliers du ciel commencèrent à chanter « je te prendrai nue dans la cinqua mille », je lâchai définitivement ma pelure et m’enfilai sous la douche, accompagnée.
https://www.youtube.com/watch?v=BKLV7kc03mc
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