Une enfance mouvementée
Je suis né dans le Gers, en 2000. Plus précisément à Auch, la capitale de la Gascogne. J’adore parler de ce département, parce que j’y ai toujours été attaché. Et c’est normal, parce que c’est là où j’ai passé une partie de mon enfance. J’ai vécu dans un village avec, selon l’endroit où l’on se positionne, une superbe belle vue sur la chaîne des Pyrénées et où l’on voit un autre village environnant qui est sur une colline. Cette période de ma vie a été très belle, parce que c’était la vie à la campagne, une vie calme, tranquille, bref ce qui fait tout le charme de nombreux départements du Sud-Ouest.
Je suis rentré à l’école primaire quand j’avais 5 ans, en Grande Section. Je n'ai pas pleuré quand je suis rentré parce que j’étais persuadé que j’allais y rester juste la journée. J’ai fondu en larmes à la fin de la semaine quand j’ai compris que c’était fini les lundis à accompagner mes grands-parents au marché et les sorties en semaine. Cela dit, je n'ai eu aucun problème pendant cette première partie de la primaire. École de campagne oblige, c’était une école où il y a trois instituteurs qui géraient deux niveaux. Par exemple, mon institutrice gérait les Grandes Section et le CP. C’était une période heureuse parce qu’on passait énormément de temps ensemble, même après les cours. Beaucoup d’entre nous allaient au catéchisme à la fin des cours, et ceux qui ne venait pas au caté, on les retrouvait au judo.
On a souvent fait des petites sorties scolaires avec nos instituteurs. Je trouve ça encore très bien de nous avoir fait bouger dans le département, dans les Pyrénées et sur la côte landaise pour aller voir des choses. De temps en temps, on nous faisait regarder un film sur une cassette VHS dans une salle qui appartenait aux anciens appartements du directeur. On a vu Jumanji avec Robin Williams, un film qui était sur l’univers de Star Wars et un film japonais qui s’appelle Les Aventures de Chatran. Ce dernier film m’a particulièrement marqué, parce que j’ai toujours eu comme animaux de compagnie des chats, mais surtout à cause de sa musique.Ce film raconte les aventures d'un petit chat qui après une partie de cache-cache avec un chien fini par se retrouver loin de sa famille et à survivre au milieu des animaux de la forêt. Je l’ai revu récemment, j’ai fondu en larmes. Je crois que j’ai pleuré parce qu’il me rappelait trop mon enfance, ça me rappelait trop ces moments que je ne pourrais plus jamais revivre.
J’ai eu une enfance plutôt calme, en compagnie de mes grands-parents qui habitaient avec nous. Ils se sont toujours occupés de moi. Je les en remercie encore une fois. Ma grand-mère était d’origine belge, mon grand-père d’origine italienne mais natif de Gap, dans les Hautes-Alpes. Tous les deux ont été résistants pendant la Seconde Guerre Mondiale, dans les Hautes-Pyrénées où ils ont passé une grande partie de leur jeunesse. Cependant, en 2008, l’entreprise de mon père a eu quelques problèmes et il a décidé de quitter la boîte pour travailler dans une autre, cette fois à Lille. Mon père avait le choix entre soit une entreprise en région parisienne, mais ma mère a refusée, car ils avaient vécu là-bas avant ma naissance et ma mère en a gardé un très mauvais souvenir.
Après quelques petits problèmes familiaux, mes grands-parents sont partis avec ma cousine dans l’Hérault, du côté de Béziers. De mon côté, c’était le tout premier déménagement que je faisais. Étais-je excité de ce départ ? Oui, parce que je n’avais aucune idée de ce qu’était la vie en ville. La vie urbaine, je la voyais uniquement dans des reportages à la télé sur ce qui se faisait ailleurs en France, dans des petites villes ou dans des plus grandes comme Paris, Marseille ou encore Bordeaux. Le TGV, je l’ai vu la première fois à la gare de Tarbes en allant accompagner mon père qui remontait dans le Nord. Les autoroutes, ben la première dont je me souviens réellement, c’était l’autoroute A20 entre Montauban et Limoges, où nous avons passé la nuit avant de reprendre la route le lendemain.
Forcément, à 8 ans, tout nous émerveille : le TGV qu’on entend siffler sur une autoroute même avec les fenêtres baissées, l’Airbus A340 qui est en approche de Roissy, la vue du Château de Versailles, les poids-lourds sur les autoroutes. En écrivant ces lignes, je me rends compte que j’ai toujours gardé cet émerveillement les moyens techniques. Bon, il est vrai que ça fait quelques années que j’ai perdu mon engouement pour les camions, mais par contre j’ai toujours gardé celui pour les avions. Et ça, c’est quelque chose qui reviendra de façon très récurrente dans ce texte.
Et c’est là où l’histoire ne s’invente pas, c’est que je suis arrivé à Armentières le 8 août 2008. 08/08/08. Ce jour-ci commençait les fameux Jeux Olympiques de Pékin. Si le nom d’Armentières ne vous dit rien, c’est normal, car il s’agit d’une petite ville située dans la banlieue lilloise. Elle est connue pour être la ville natale de Dany Boon, mais aussi pour être la ville mentionnée dans Ladies from Armentières qui est une chanson de soldats australiens pendant la Première Guerre Mondiale qui l’ont écrite après que l’un d’eux ait touchés les fesses d’une armentièroise.
Les premiers jours n’ont pas été du tout facile pour ma famille et moi, parce qu’on recommençait une nouvelle vie ailleurs. Mon frère et ma sœur étaient au collège, ils ont laissé derrière eux tous leurs amis de collège et moi, tous mes amis de primaire. En ce mois d’août, il fallait que ma mère s’occupe de nous inscrire dans une école primaire et dans un collège. Le collège privé où sont allés mon frère et ma sœur était un bahut privé. On va dire qu’il s’appelle St-Paul. J’étais inscrit dans une école publique à une dizaine de minutes à pied de la maison que nous occupions.
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