La 3e: la fin du supplice

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La rentrée 2014/2015 avait une saveur toute particulière pour moi. J’étais vraiment heureux d’en arriver là, c’était enfin la 3e. Dernière année et hop, direction le lycée. Rien de nouveau sous le soleil, j’ai encore était bien embêté par tout le monde, mais ce qui a en plus donné du grain à moudre à beaucoup de personnes, c’est que mes notes avaient sensiblement baissées alors forcément, quand mon prof de techno m’a dit « Toi, tu passeras pas en 2nde générale, commence déjà à penser à t’orienter en pro » devant d’autres élèves, ça n’a fait que renforcer chez certains cette volonté de m’humilier.


Par Dieu sait quel miracle, j’ai fini par devenir délégué de classe. J’étais fier de moi parce que chaque année, je candidatais pour devenir délégué de classe, mais sans grand succès. Cependant, le comble du comportement odieux qu’ils avaient, c’est qu’ils m’ont confié avoir voté pour moi uniquement dans le but que je ferme ma gueule. Ca fait plaisir, non ? Et là où ça été le bouquet, c’est quant au cours d’une séance d’EPS j’ai pris un élève qu’un autre chef d’équipe du nom de Teddy voulait prendre, ben ça a fini par ce Teddy qui voulait faire la paix avec moi et qui m’a fait tomber contre un autre élève en me crachant dessus.


Vous vous rappelez de ce prof d’EPS que j’avais en 6e ? Ben lui n’a rien fait pour l’empêcher de sortir et était limite en train de rire de me voir hurler, rouge de colère et qui avait envie de faire la peau à ce Teddy. Beaucoup m’en ont en voulut d’avoir démarré au quart de tour dans la classe, certains ont fait tourner une pétition dans la classe pour la remettre à mon prof principal et au CPE pour me faire destituer de mon rôle de délégué de classe. Ils voulaient Dylan, car « Dylan ne fait pas d’histoires ». Fort heureusement, le prof principal leur a dit que ça ne marchait pas comme ça. Ils n’ont pas été plus calmés que ça, mais au moins, ça a permis qu’ils ne recommencent plus.


Et c’est ainsi qu’on arrive à début 2015. La rentrée de janvier a été marquée par les attentats de Charlie Hebdo à Paris. C’était une situation assez horrible, et j’avais l’intuition que ce n'était que le début. L’avenir m’aura, hélas, donné raison. Au collège, ben forcément tout le monde m’en voulait pour ce qui s’était passé en décembre. Le prof d’EPS m’avait dit d’arrêter d’être « toujours dans la provocation ». Je lui ai répondu « Et tu crois que je ne me fais pas assez emmerder, connard ? ». Par chance, il ne m'a pas entendu ou alors il a fait semblant de ne pas l’entendre. Dans tous les cas, c’était sortit et je ne regrette pas de l’avoir insulté. Des types comme lui aussi méchants, aussi pourris, aussi malsains, ça ne devrait pas travailler avec des jeunes dans un collège ! Si on est victimes de harcèlement, faut compter sur ce genre de profil pour envenimer la situation, ne pas l’apaiser, bien au contraire.


La fin de l’année scolaire a été très éprouvante. Le 12 avril 2015, alors que je rédige mon rapport de stage de découverte, ma mère reçoit un appel de ma grand-mère. Mon grand-père ne bouge plus et ne respire plus. Ca ne veut dire qu’une chose : il est mort. Ma mère appelle mon oncle qui vit avec eux et ne peut, hélas, que confirmer la nouvelle. Mon grand-père avait 89 ans. Mon monde s’est écroulé, j’ai pleuré. Cela dit, le lendemain, je voulais rester dans le déni, donc je suis parti en cours. Certains ont voulu se montrer compatissants, d’autres ont montrés qu’ils en avaient rien à foutre et m’ont embêtés. Je n'arrivais tellement pas à me concentrer que je suis rentré à midi chez moi. Avec ma famille, nous avons dû partir en catastrophe dans le Sud pour retrouver ma grand-mère et faire l’enterrement dans le Gers. Fort heureusement, la semaine suivante, je partais de nouveau en Angleterre avec le même programme de séjour. Ca me permettait de fuir la maison.


Après ça, c’est là où j’ai vraiment commencé à me réveiller. J’ai envoyé chier tout ceux qui m’avaient embêtés pendant 4 ans, je me suis même pris le bec avec le directeur et j’étais fier de moi. Tout ce que je n'avais pas su dire, que je contenais, j’ai tout lâché vers la fin. Ouais, j’avais décidé de ne plus me laisser faire, mais c’était déjà trop tard.

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