Chapitre 5

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Neith

Par sa remarque et le blanc qui s'ensuit, je me sentis tout d'un coup mal à l'aise. Je n'ai pas l'habitude qu'on me complimente, surtout quand c'est adressé à mon physique. Mais voilà que mon ventre crie famine, nous sortant de notre silence. Le garçon regarde mon ventre, mes yeux, et finit par sortir un paquet emballé par quelques grandes feuilles. Après l'avoir ouverte, il me tend le paquet en me montrant le contenu. De la nourriture. Je fixe le paquet, attendant de voir ce qu'il va en faire. Soudain, ma salive ce fut plus abondante, je ressentis ce vide dans mon ventre. Ce manque.

— Sers-toi, dit-il

Je le regarde alors dans les yeux, pris d'un sourire, et prend la nourriture dans sa main. C'étaient des morceaux de viandes séchés. De quel animal ? Je ne saurais dire, mais c'étaient délicieux. Après avoir fini ma bouche, je le remercie, me lève avec comme idée d'aller chercher d'autre viande aux banquets au lieu de tous prendre au garçon.

— D'ailleurs, comment tu t'appelles ?, lui demandais-je à peine après avoir remarqué que je le nomme toujours « garçon ».

— Orion, et toi, c'est Neith, je me trompe ? me demande-t-il en se levant à son tour.

Il a l'air de vouloir me suivre partout celui-là.

— Entre dans ma tête et tu sauras, lui répondis-je avec un sourire plein de malice.

Puis je me mets à marcher au bord de l'eau. Pensant au prénom du garçon. Orion. Aventurier de la conscience. « Là où le soleil se lève » ou encore « lumière du ciel ». Fils de Poséidon, ce qui fait de lui un demi-dieu. Constellation avant d'être chasseur.

Assez drôle quand on décrit le mien. Neith, divinité égyptienne. Déesse de la guerre, du tissage mais aussi de la chasse et dont le prénom signifie « eau ».

Nos prénoms sont liés, mais est-ce que nous, nous serons liés par l'amitié ? Ou par quelque chose plus fort encore ?

Je ne sais pas pourquoi je me demande ça alors que je devrais surtout penser à vite reprendre cette succulente viande. Toujours en train de me suivre quelques pas derrière moi, je change de direction et reviens au feu de camp. Mais une fois arrivé, je fus déçu de constater que les petits plats, avant si nombreux, ne sont plus qu'un souvenir dans ma tête. Je n'ai plus qu'à m'endormir, espérant ne pas trop penser au repas que j'ai loupé, par un mauvais choix de ma part. Orion qui s'était arrêté à côté de moi, me regardait encore. Plus petite, j'ai appris que ceux aux pouvoirs psychiques avaient la capacité de ressentir et éprouvé les émotions d'une personne auquel ils étaient attachés. Mais, pour ça aussi, leurs yeux devenaient chatoyants. Comme pour signifier aux autres que leurs sentiments ne sont qu'une copie des nôtres. Et c'est exactement ce qu'il se passait. Il arborait une tête déçue et ses yeux, normalement sombre, noir, était de nouveaux brillants. Énervé qu'il m'ait suivi, rentré dans ma tête et qu'il copie aussi mes émotions, mais surtout de n'avoir mangé que quelques bouts, me laissant sur ma faim, je le regarde avec une tête vexer et essayer de me téléporter jusque dans ma chambre.

Arrivé dans la pièce, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis la Pixie de tout à l'heure, endormie sur le lit, avec, sur le bureau, des tonnes de feuilles et de livres sur les différents pouvoirs qui réside notre univers. Préférant ne pas vouloir trop m'attarder là-dessus, je tente une nouvelle fois de fermer les yeux et de repenser à tous les objets m'appartenant, laissés dans ma chambre et aux meubles. Mais juste avant de fermer les yeux, une feuille accrochée au mur où le bureau y est collé attira mon attention. Tout ce que j'ai pu y lire avant de retrouver ma chambre était « Fille aux nombreuses auras. Plusieurs pouvoirs. Élément. Nouveau » écrit telle une liste. J'avais déjà été repéré avant même que les cours commencent et mon secret était connu par deux personnes. Une Pixie qui ne m'inspire pas confiance, en plus d'être louche, et un garçon qui n'arrête pas, depuis qu'il m'a vu, de fourrer son nez partout.

Fatigué, j'enlève tous les ornements et accessoires, dépose mes bottes près de mon lit, enfile ma robe de nuit, m'allonge en remontant la couverture de laine sur moi et pense à cette feuille sur le mur. Cette feuille. Feuille. Une denrée rare qu'une simple élève a et use pour n'écrire que quelques mots. C'est anormal.

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