Chapitre 7

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...

J’entendais souvent ma mère pleurer après qu’elle m’ait couché dans mon lit, ou quand elle était seule dans sa chambre. Mais jamais quand j’étais réellement présente.

Elle devait penser qu’il valait mieux pour moi de ne pas être au courant de son malheur. Que ça m’évitera ainsi d’être rongé par le chagrin, moi aussi. Mais je voulais savoir. Je voulais nourrir cette curiosité. Alors, un soir, alors que ma mère allait tomber dans son lit, se noyant sous ses larmes, je suis entrée dans sa chambre et me suis assise près d’elle. Et j’ai posé cette question, qui ne voulait pas sortir de ma tête depuis que j’y avais pensé.

— Où est mon papa ?, ai-je demandé.

Ma mère, qui n’avait même pas stoppé ses larmes alors que j’étais entrée, s’arrêta soudainement face à ma question. J’aurais juré qu’à mon âge, elle m’aurait menti, me balançant des mensonges à l’eau de rose. Pourtant, elle me dit la vérité et me partagea ses doutes et ses craintes.

Je n’avais jamais connu mon père, autre qu'à sa voix me chuchotant des mots doux lorsque j’étais encore dans le ventre de ma mère. Elle m’avait eu très tôt et à ce moment-là, mon père dut partir faire ses quelques années à l’Académie. Ma mère, elle, faisait partie de ces rares personnes à ne pas avoir de pouvoirs, elle n’avait donc pas besoin d’y aller, en plus de sa grossesse. Mais, alors qu’il aurait dû revenir, suivant s’il maîtrisait ses pouvoirs ou non, on apprit par ses lettres que son pouvoir, puissant et destructeur, ne plu pas aux professeurs. Il eut donc été obligé de préparer ses affaires, et partit avec d’autres personnes dans son même cas, quelque part que seuls certaines personnes connaissent.

Ma mère n’a plus jamais eu de nouvelles, et moi, je souhaitais plus que tout en apprendre plus à cette nouvelle. Et c’est ce que je fis. Je faisais du porte-à-porte dans mon village et ailleurs encore.

Ce qui arriva aux oreilles des Hauts-Rang. Par la suite, alors que je me baladais dans de nombreuses rues du village, on me kidnappa, et je me réveillai au milieu de la forêt, en face de quelques inconnus, bien trop habillés pour être d’ici. J’appris alors que ma recherche sur les personnes disparues après être entré à l’Académie était vue de mauvais œils par là-haut, et que, si je ne décidais pas d’arrêter, je me serais vu enfermé. Par conséquent, on m’offrit une possibilité. Je pouvais enquêter sur les personnes aux particularités, mais je devrais directement en informer les Hauts-Rangs.

J’aurais alors peut-être une chance d’un jour, rencontré mon père, relâché, si mes services leurs plaisaient.

Ainsi commença ma vie de traîtresse. J’ai vu bon nombre de personnes, que j’avais suspectées et dont j’en avais alerté les supérieurs, partir sur le même chemin que mon père avait sillonné.

Ma mère, ne se doutant de rien, avait tout de même eu la chance de m’avoir donné le bon prénom, me disant toujours de ne jamais être ce qu’on me nomme involontairement.

Traya.

Une traîtresse.

Et c’est pourtant ce que je suis devenue.

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