Chapitre 8

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Neith

« C'est parce que tu m'obsèdes ».

Cette phrase qu'a prononcé Orion n'arrête pas de résonner dans ma tête. Tout le temps. Malgré son ton plein d'humour, je décelais dans son regard une part de vérité qui fit battre mon cœur bien trop vite. Heureusement, la foule d'élèves nous avait éloignés. J'étais de nouveau loin de lui. Loin de cette tension et de ses sensations qui me manquent mais que je pourrais échanger contre tous.

Suivant le courant, je finis par arriver dans la salle où je prendrai mon repas, seule, pendant une à deux années. Après avoir pris mon plateau sur lequel est posé mon petit-déjeuner, je pars trouver une table et m'assois. Et encore une fois, cette Pixie aux yeux de la couleur du soleil à son éveil s'assoit en face.

Dois-je comprendre que j'ai déjà deux pots-de-colle à mes trousses en cette vraie première journée de cours ? Pourquoi les étoiles s'acharnent-elles sur moi comme ça ? Contre moi, je me force à sourire, lui souhaitant bonjour. Auquel elle n'a pas répondu, pourtant, elle me fixe tout en mangeant ses graines et son yaourt. Résigné, je soupire et mange, ou plutôt dévore ce repas qui a tant manqué à mon estomac vide depuis bien une trentaine d'heures. Une fois fini, je me surpris à déceler des étincelles dans les yeux de la Pixie dont je suis habitué à voir sur Orion. Mais ce n'est pas lui. Et au contraire d'Orion, auquel je ne sais pas pourquoi, mon âme n'a pas peur de lui faire confiance et de tout lui révéler. Pour elle, mon instinct me dit de fuir.

— Tu fais quoi ? lui dis-je sèchement, tentant de comprendre ce qu'elle compte faire en usant de la magie sur moi.

Ma question a dû la surprendre, car je la vois écarquiller les yeux et fuir avec son plateau. Ayant moi aussi fini mon assiette, je pars reposer le plateau, ranger la vaisselle et découvrir le lieu de mon premier cours, à savoir, la maîtrise de l'épée et du tir à l'arc au beau milieu de la forêt de l'île, derrière le bâtiment aux serres remplie de plantes médicinales et poisons.

*

Épuisé, je repense à ce premier cours et aux impressions que j'ai eues, m'asseyant sur le sol en regardant les autres se battre en attendant la sonnerie de fin du cours. Le professeur Scarduzio, n'a certes pas été porté par la Toute-Puissante pour se voir naître sans pouvoirs, c'est tout de même vu heureux d'apprendre à de nouveaux élèves aux maîtrises magiques, l'art du maniement des armes. Avec son air enjoué et aux nombres de blagues qu'il débite, ça pourrait bien être mon professeur préféré, si seulement je n'avais pas eu à suer, à saigner mais aussi à être épuisé dès le matin. Si c'est ça chaque début de semaines, je ne ferais pas long feu. Mais heureusement, après ce cours de trois heures et demie, la pause méridienne vient juste après, me laissant reprendre des forces. Aussi, ayant une pause de deux heures, ça me laisse le temps de me reposer dans ma sinistre chambre au seul lit qui est le mien. Suis-je toujours dépité de ne pas avoir de camarade de chambre ? Je crois bien que oui.

Après avoir salué le professeur en lui souhaitant bon appétit, je cours, puisant dans mes dernières forces pour atteindre ma chambre, et enfin, dormir. User d'un petit tour de magie serait plus rapide mais je n'en ai plus l'énergie, ou alors, j'atterrirais encore dans une autre pièce autre que ma chambre. Comme hier où j'ai atterri dans celle de la Pixie... Avec ses feuilles sur les murs me faisant allusion.

J'aurais bien envie d'y refaire un tour mais ma conscience de gentille fille m'arrête. De plus, ce serait ironique d'entrer dans une pièce intime alors que j'ai grondé hier un garçon entrant dans ma tête.

*

Et pourtant, me voilà dans sa chambre, grignotant un morceau de pain que j'ai récupéré à la cuisine avant de venir ici.

Sa chambre, au numéro 28, est semblable à la mienne. Toutefois, je me sens alourdie, prisonnière d'une sensation malveillante, comme si ce serait dangereux pour moi d'être ici. Je n'avais pas fait attention, hier, aux énergies qui remplissent le lieu. Mais je ne fuis pas, au contraire, je me mets à feuilleter chacune de ses feuilles et livres, entasser sur le bureau. Jusqu'à en découvrir une lettre à l'intention des Hauts-Rangs. Je n'y jette qu'un coup d'œil, mais pile au bon endroit, puisque c'est mon prénom que j'y lis. Malheureusement pour moi, je sentis cette aura, cette force qui rejoignait toujours la petite créature bien trop curieuse et surtout, mystérieuse, à mon goût. Pas le temps de lire la lettre et de faire un choix judicieux, je laisse tout en plan sans rien rangé, abandonnant mon reste de pain que j'avais juste avant déposé sur le bureau, et disparus de la chambre, la lettre avec moi.

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