Chapitre 9
Orion
Assis sur la seule chaise de la pièce, je regarde quelques camardes se faire soigner de leurs blessures, engendré par mon sort. La tête dans les mains, mon corps est pris de tremblement et de sursaut. Des larmes perlent sans s’arrêter sur mes joues et tombent rapidement au sol, pendant que la scène revient encore et encore dans mon esprit. Les blessures ne sont pas si graves, mais beaucoup garderont des cicatrices et des séquelles comme une difficulté à marcher ou à bouger le petit doigt.
Ma mère me répétait souvent que mon don, aussi puissant qu’il est, pourrait grandement servir le peuple, mais je sais maintenant qu’elle avait tort et que ce je peux faire pour le peuple, ne sera que destruction.
Je ne devais que faire léviter quelques manuels empilés les uns sur les autres, et pourtant, c’est le bâtiment tout entier que j’ai fait léviter. J’ai vu comment les autres élèves avaient du mal à mener à bien l’exercice alors que tout petit déjà, j'y arrivais sans faute, mais de là à ce qu'à présent, ma magie s’emporte trop, je ne m’y attendais pas. Je ne le souhaitais pas. Personne ne voudrait se faire soigner devant la personne qui a engendré leurs plaies, alors je me lève, et court dans ma chambre en espérant que des pierres éboulées ne l’aient pas détruite mais j’ai dû vite m’arrêter, en voyant les professeurs refuser l’entrée. Alors, je ne saurais dire pourquoi, je tente de trouver Neith, en espérant que ces cours soient, eux aussi, finis pour l’instant. Heureusement pour moi, c’était le cas. Entrant à petit pas dans le bâtiment des éléments, suivis de Traya, la Pixie, je m’approche de la chambre au numéro 28, persuadé que Neith est à l’intérieur, et pourtant, son énergie si intense avant a disparus d’un coup. Alors, je me remis en quête d’elle, opérant un demi-tour, je croise le regard de Traya, sombre, douteux, mais je m’en fiche et part rejoindre cette fois-ci Neith dans le bâtiment astral.
Une fois arrivé, j’oublie les bonnes manières et entre d’un coup. Je vois alors Neith, une feuille à la main, toute frissonnante, pas si étonné de me voir là. La voir avait apaisé mes craintes et arrêté les quelques tremblements persistants mais la voir aussi agitée me remet dans un état de peur et d’inquiétude. Je m’approche d’elle et lui arrache ce papier, m’assit sur la chaise du bureau et entreprend ma lecture, pendant qu’elle s’assoit sur son lit.
« Bonjour, bien que mon entrée à l’Académie ne vienne que de débuter, j’aimerais vous donner quelques noms.
Elmswood Neith, que je soupçonne avoir plusieurs pouvoirs en plus que de celui qu’elle montre. J’ai observé son aura, et l’ai regardé au loin. Elle a bien plus que ce qu’elle devrait avoir. Je ne sais pas si ce type de profil vous intéresse.
Enfin, Archer Orion. À l’instant même, j’ai entendu dire qu’un élève avait fait léviter le bâtiment psychique tout entier. Pensez-vous que c’est assez puissant pour l'enfermer comme vous avez enfermé mon père ?
Je vous renverrai une lettre si mes suspicions sur mademoiselle Elmswood sont exactes ou bien si je trouve d’autres personnes suspectes.
Mes attentions à vous, membres du Haut-Rang.
Traya Carrie. »
Assez puissant pour m’enfermer ? Qu’est-ce que c’est que ça encore ? Neith me posa soudain cette question que je me posais.
— Tu penses qu’il peut nous arriver quoi si cette lettre atteint les Hauts-Rangs ? Qu’on sera réellement enfermé ? Si elle utilise ce type de papier pour envoyer un message, d’autant plus qu’elle s’adresse aux gouverneurs de notre archipel, alors c’est que c’est sérieux tout ça.
Ne sachant que répondre, je viens m’assoir près d’elle. Son sourire de ce matin avait laissé place à une inquiétude voilant son visage. La chambre, baignée de quelques rayons de soleil, vient réchauffer la chambre. Sa chaleur irradiant de son corps. L’odeur de transpiration se faisant de plus en plus grande.
— Tu pues, lui fis-je sans aucun tact.
Son regard vient alors faire place, par ma remarque, un petit sourire puis elle me balaya d’une petite gifle et part dans la salle de bain se doucher. Pendant que je continue d’examiner cette feuille qui pourrait finir par me perdre.
Mes pouvoirs finiront par me perdre. Autant arrêter de les utiliser, de plus, beaucoup vivent très bien sans.
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