• Driiiing !
• Des bruits de course se font entendre dans le couloir auparavant silencieux d’une petite maison de campagne. Un petit garçon déboule, sa peluche toute rapiécée à la main. Il a sur le visage un immense sourire tandis qu’il se précipite vers la porte d’entrée.
• John, attends moi voyons ! l’appelle vainement sa maman.

L’enfant ne l’entends pas et se rue sur la poignée, ouvrant la porte en grand. Sur le seuil se tient une petite fille à l’air espiègle, un chien en peluche dans son dos.

• Sarah ! s’exclame son ami en la tirant à l’intérieur. Viens, maman veut que je te fasse visiter.

L’attrapant par le poignet, il la guide dans le vestibule, décoré de plusieurs photos de famille. La fillette les observe d’un œil curieux tout en se laissant traîner.

Ils passent devant plusieurs portes fermés avant de déboucher sur un grand salon. Une immense télé trône contre un mur, entourée d’un canapé moelleux. Derrière, un bureau débordant de papiers et de trésors à dénicher. Un grand tapis rond tout doux complète la pièce.

• Là, c’est le salon. J’y suis tout le temps avec papa et maman. Ils me mettent entre eux pour regarder la télé le soir. Comme ça quand je m’endors je tombe pas. Mais le soir c’est pas intéressant, les dessins animés du matin c’est dix fois mieux !

Sarah acquiesce vigoureusement. Oui, les dessins animés sont bien plus intéressants que les drôles de trucs que regardent leurs parents. John se met alors à sautiller jusqu’au canapé, sa peluche tressautant à chaque saut.

• Je fais souvent des cabanes avec les coussins pour faire une maison à Bobo. Comme ça il pourra pas se blesser et maman aura pas à le réparer. Tu sais, il a déjà eu pleins de bobos. Il fait pas très attention. C’est pour ça que je lui fait une maison. Pour qu’il soit à l’abri, explique-t-il d’un air sérieux en montrant sa peluche recousue en de nombreux endroits. Et puis comme ça, maman me voit pas quand je fais une bêtise, finit-il en chuchotant d’un air conspirateur.
• Toujours se cacher pour éviter la punition, approuve la fillette. Après ils oublient et partent faire des choses de grands.
• Ce que les adultes peuvent être bêtes ! lance le petit garçon. Même maman me trouve jamais quand on joue à cache-cache.

Posant sa peluche sur le rebord du canapé, il entraîne à nouveau son amie dans le couloir.

• Y a pleins de cachettes ici, elle pense jamais à me chercher là. L’endroit ou on met les chaussures est génial. Il fait tout noir et y a pas de lumière. Je me cache derrière les manteaux et elle me voit pas. Tu sais, je suis un grand moi, j’ai pas peur de rester ici dans le noir !
• Waouh, tu est tellement courageux, se moque gentiment Sarah. Je suis sûre que tu a encore une veilleuse dans ta chambre.
• Même pas vrai ! proteste l’enfant. Et je vais te le prouver, tu vas voir !

Il part en courant vers le fond du couloir, ne prenant même pas la peine de refermer la porte du placard. C’est la petite fille qui s’en charge avant de tranquillement suivre son ami.