En arrivant au bout, la petite fille tombe sur deux portes. Celle de gauche est fermée tandis que celle de droite est grande ouverte. A l’intérieur, John semble chercher quelque chose sous son lit.

Avançant au centre de la pièce, Sarah détaille la chambre du regard. Plus petite que la sienne, des jouets et des peluches traînant un peu partout et des bonhommes sur le papier peint. Dans un coin vide, des gribouillis discrets s’étalent un peu partout jusque sous la fenêtre.

• John ? Tu fais quoi ? demande-t-elle en se penchant au dessus du garçon.

Il sursaute violemment et se tourne vers elle, les yeux fuyants. Il se relève rapidement, donnant au passage un coup de pied dans une boîte. Un bruit se fait entendre venant de l’intérieur, causant un rougissement sur les joues de John.

Intriguée par le son, Sarah se penche et se saisit de la boîte tandis que son ami recule en rougissant un peu plus.

• J’en étais sûre ! s’exclame la fillette en sortant une veilleuse de la boîte. Tu voulais pas que je la vois hein ! rit-elle.
• Heu... Je...
• Tu est un trouillard ! se moque-t-elle en lui tirant la langue. Ta maman doit encore te lire des histoires pour t’endormir je parie.
• Hé bien oui ! s’énerve John en serrant les poings. Même que les histoires de ma maman sont les meilleures. Elles sont pleines d’aventures, de mystères et de dangers. Ses héros ils cherchent à attraper les méchants pour les mettre en prison. Ils les tuent pas !
• C’est nul si les méchants finissent pas par mourir, ils ont pas vraiment gagner, ronchonne la petite fille.
• T’y connais rien ! Tu seras jamais une princesse qui se fait sauver par son chevalier tout blanc. Ma maman m’a dit que ça existe pas.
• Je veux pas être une princesse, je veux mon héros à moi. Il sera prêt à tout pour moi, même à mourir.
• Pas besoin de mourir pour être un héros. Ceux des histoires de ma maman ils sont souvent blessés, comme Bobo, mais ils gagnent toujours. Les docteurs les soignent et ils repartent à la poursuite de d’autres méchants. Moi je veux soigner les héros quand je serais grand !
• Tu seras pas mon héros alors, ricane Sarah en s’enfuyant de la chambre.

John la regarde partir, vexé. Qu’elle est osée se moquer des histoires de sa maman le met en colère Et puis, elle a vue sa veilleuse. Il faut qu’il arrive à la convaincre de pas en parler à l’école. La pensée que ses camarades puissent se moquer de lui le fait rougir de nouveau.

Ne prenant pas la peine de ramasser la boîte et la veilleuse, tomber négligemment au sol dans la fuite de la fillette, il se lance à sa suite.