Courant dans le couloir, John se précipite d’abord sur le placard. Mais personne derrière les manteaux. Déboulant dans le salon, il parcours la pièce du regard sans rien trouver, que ce soit sous la table ou derrière le canapé. Alors qu’il s’apprête à sortir de la pièce, il se rend compte que Bobo a disparu de l’accoudoir. Sarah a enlever Bobo !

Des voix provenant de l’entrée le sorte de son instant de terreur. Il doit retrouver Bobo. Et pour ça, il va commencer par aller voir d’où viennent ces voix. Longeant discrètement le mur du couloir, retenant sa respiration pour ne pas faire de bruit, il jette un coup d’oeil par le trou de la serrure.

Son papa est devant le plan de travail, occuper à préparer un délicieux gâteau pour le goûter. Assise à la table, les jambes se balançant dans le vide, Sarah babille il ne sais quoi. Mais aucune trace de Bobo, pas plus que de son immonde chien tout moche. Se redressant, John ouvre la porte en donnant un grand coup de pied. Son papa se retourne et Sarah se cache derrière lui.

• Où il est ?
• De quoi est-ce que tu parle fiston ?
• Bobo, où est-ce qu’il est ?
• Tu veux dire que tu l’a encore perdu ? soupire son papa. Hum... Demande à Sarah, je suis persuader qu’elle t’aidera à le retrouver, lui conseille-t-il en tournant le regard vers la fillette.
• Noooon ! C’est elle qui l’a pris, j’en suis sûr. Elle l’a caché et elle est venue pour que tu la protège.
• Même pas vrai, tu dis n’importe quoi !
• Il était sur l’accoudoir et tu la piqué pour m’embêter. Tu voulais encore te moquer de moi, comme avec la veilleuse et les histoires.

Le petit garçon se tient au milieu de la pièce, rouge de colère et des larmes au coin des yeux. Il regarde son papa avec espoir, pour qu’il l’aide à récupérer Bobo. Elle a pas le droit de le lui voler. Bobo est à lui, c’est son ami.

• Arrêtez de vous chamaillez les enfants, lance le papa de John en levant les yeux au ciel. Sarah, inutile de te cacher derrière moi, il ne va pas te manger. Et toi John, tu ne devrais pas accuser sans preuves.
• Mais je sais que c’est elle qui l’a pris. Je te jure que j’ai pas oublié papa, je sais que je l’avais poser sur le canapé ! proteste désespérément l’enfant.

Alors que son papa se prépare à lui répondre, le bruit strident d’un minuteur l’en dissuade. Il se retourne brusquement vers la cuisinière, d'où s’échappe une étrange odeur.

• Ecoutez les enfants, je suis un peu occupé, se dépêche de dire le papa de John. Plus vite les deux jeunes auront quitter la cuisine, plus vite il pourra empêcher son gâteau de brûler. Vous n’avez qu’à chercher Bobo ensemble. Imaginez que c’est une aventure extraordinaire, propose-t-il tout de même.
• Mais papa... tente l’enfant, dépité. Lui qui pensait avoir le soutien de son papa. Mais même lui ne le crois pas.
• Désolé John, mais je dois m’occuper de ça si tu ne veux pas avoir un goûter carbonisé, dit-il sans tourner le regard vers son fils.

Le petit garçon baisse la tête et se tort les mains en jetant des coups d’oeils méfiants à Sarah. La fillette lève les yeux au ciel et lui attrape le poignet, comme lui un peu plus tôt.

• Vous embêtez pas, on va aller le chercher Bobo ! scande-t-elle en entraînant John hors de la cuisine.

La porte refermée derrière eux, elle se tourne vers lui avec un sourire malicieux. L’enfant la regarde d’un air mi-colérique mi-dépité.

• T’en fais pas, il est pas loin, le rassure-t-elle. C’était juste une blague, je savais pas que tu prendrais ça au sérieux. Allez viens, on va le retrouver.

Elle le contourne et lui passe devant, se dirigeant vers une porte proche de l’entrée du salon. Une fois la poignée tournée, la porte dévoile une petite pièce. Au centre, des toilettes, et sur les cotés, sagement poser : Bobo et l’immonde chien en peluche.

John se précipite aussitôt sur son ami et le serre très fort contre lui, sans plus le lâcher. Derrière lui, Sarah récupère tranquillement son chien en souriant.

• On fait quoi maintenant ? demande-t-elle. On a fait le tour de la maison, non ?

Le petit garçon redresse la tête. Semblant réfléchir, Bobo serré contre sa poitrine, il se met à tourner en rond autour de la fillette. A mesure que les tours s’enchaînent, il la voit commencer à s’impatienter et taper du pied. Finalement, sentant qu’elle est sur le point d’exploser, il s’arrête.

• Je t’ai pas encore montrer le jardin, dit-il en se dirigeant vers le salon.
• Enfin ! s’exclame Sarah en le suivant. Il a parler !
• T’es bête, répond-t-il en levant les yeux au ciel.