À supposer que j'évolue
À supposer qu’un jour je puisse faire évoluer mon écriture, qu’elle devienne une écriture du moi 2.0, que mes phrases, que mes mots, que mes vers, trouvent enfin une quelconque profondeur dans les deux dimensions de la feuille plane, alors mes phrases pourront transmettre un message, une émotion, un ressentiment, le lecteur glacial n’aurait plus son regard froid face à la pâleur de l’éclat brisé de mes déraisons, mes mots, enfin, pourront briller, pourront se côtoyer en tant que frères d’armes sur le front phrastique, ils déchaîneront leur puissance et viendront à bout des démons qui hantent mon esprit, mes vers, finalement, auront la puissance de ronger la fine membrane qui sépare mon géni de ma folie afin qu’ils puissent conjointement, main dans la main, gribouiller sur le papier d’albâtre quelque mots d’ébène qui auraient la force du fer, l’aplomb du plomb, qu’ils puissent guider mes pensées, qu’ils puissent bâtir un pont entre mes phrases, mes mots et toi, mon amour, mon soleil, ma lune, mon air, mon eau, ma seule raison d’évoluer, ma seule raison de toujours chercher à me perfectionner afin qu’un jour je puisse apercevoir, sentir, et enfin esquisser une partie infime de ta beauté, de ta perfection et de mon amour pour toi, la poésie.
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