Chapitre 1
Seul, Shin Nishimura, un jeune homme de tout juste dix-huit ans marchait dans le sens du vent, sa queue de cheval basse et assez longue flottait. Seul, il se remémorait être passé par cet allée de cerisier en fleur il y a neuf ans accompagné de Seto, ce frère qu’il estimait tant.
-Shin! Attention, réflexe! S’écria un jeune homme de son âge plein d’entrain. Avec adresse et d’un pas silencieux, le ténébreux, habillé d’une tenue traditionnelle, chassa sur son côté droit. L’agresseur amical trébucha tête la première, le menton poussiéreux il roula sur lui même et se retrouva sur le dos.
-Ton instinct est toujours si impressionnant! Comment savais-tu que j’allais arriver par derrière? Fit alors le jeune garçon répondant au doux nom de Sora. Shin, d’un air désespéré soupira les yeux fermés et reprit sa marche sans aucun signe affectif envers le garçon à terre. N’aimant pas la façon dont Shin se comportait, l’intrépide Sora aux cheveux rouges attrapa un peu de sable et le projeta dans le dos de l’homme face à lui. Il ne réagit pas et continua d’avancer, laissant ainsi le garçon à terre s’énerver, ne comprenant pas pourquoi son « ami » Shin Nishimura était si froid. Leur amitié ne datait pas d’hier, depuis leur plus jeune âge ils se côtoyaient à l’école et, fut un temps, ils étaient les meilleurs amis du monde. Mais un jour, alors que Sora comme à son habitude taquinait son ami de bon matin, Shin l’ignora. Hasard ou pas, c’est depuis cette fameuse et tragique discussion il y a maintenant neuf ans, que ces deux là ne se comprenaient plus.
Shin vivait seul avec le benjamin de la famille répondant au nom d’Akio. C’est à lui qu’était revenu le rôle d’éducateur après la mort de leurs parents mais il était le plus aimable des trois frères et ce rôle l’habillait parfaitement. Ils habitaient une petite maison en périphérie de la ville de Sakura. Très simple, la décoration de la chaumière était impersonnelle.
-Je suis rentré. Indiquait alors le dernier frère, en échangeant sa paire de sandale contre des chaussons d’intérieurs pour ne pas rayer le parquet. Il se dirigea vers le salon où Akio préparait le dîner.
-Comment c’est passée ta journée petit frère? S’intéressait alors le cuisinier.
-Comme toutes les autres. Indiquait alors Shin pensif.
-Tu ne contrôles toujours pas « Ajna » pas vrai? Son grand frère toucha le point sensible mais Shin garda le silence avant de sortir de la pièce, voulant écourter le sujet.
-Dans ce monde, la vie est régie par les sept chakras majeurs. Tout le monde n’est pas en capacité de le développer, tu ne dois pas te surmener Shin. Fit Akio à voix haute. Dans le couloir les indications lui étaient parvenues, il serra les dents en silence refusant de croire qu’il était le seul de sa famille à ne pas pouvoir ouvrir un des sept vortex.
-Quand tu auras trouvé ta voie, tu seras en capacité d’entendre la vérité. Murmurait ensuite Akio le regard anxieux.
La nuit tombée, la fraîcheur installée, Shin observait la nuit étoilée qui le surplombait. Il repensait à cette nuit il y a neuf ans encore et toujours. Trop jeune pour comprendre Akio son frère l’avait toujours écarté de la vérité. Quand à son frère Seto, il avait dès cette nuit de printemps, quitté la maison après avoir été témoin du meurtre de ses parents.
-L’événement de demain te préoccupe au point de ne pas dormir petit frère? Arriva Akio d’une douce voix, en s’asseyant sur le muret près de son frère. Les deux frères en kimonos restèrent muet en observant les étoiles quand enfin une réponse fut donnée.
-Non. Demain est un jour comme les autres, le retour de Seto ne changera rien.
-Ton frère Seto à toujours été un prodige au combat… J’imagine qu’en neuf ans il a dû devenir encore plus fort. Termina le benjamin en rentrant et pourtant Shin resta encore quelques minutes de plus à songer au retour de son frère qui les avaient abandonnés.
Plus tard, sous la pleine lune, Akio, le cadet, sortit se promener au départ sans but, arrivé sur un sentier Akio semblait chercher quelque chose. D’un pas confus il avança en prenant garde à ce que personne ne le voit. Il termina son chemin en haut d’une petite colline voisine où la lune si blanche lui semblait si proche. Il prit une grande inspiration avant de s’adresser au vent.
-Penses-tu vraiment parvenir à le protéger de cette manière, mon frère? Déclara alors Akio, les cheveux au vent. Après seulement un bref instant une brise plus fraîche et plus forte le frôla. Il eu l’espace de quelque secondes un sursaut, une main semblait s’être posée sur son épaule. Il se retourna et comprit qu’il ne s’agissait que de son imagination.
-Pourquoi ne me réponds-tu plus… mon frère… Une larme, pourtant timide, se montra aux coins de ses yeux. Il prit alors le chemin retour et, avant qu’il ne quitte définitivement la colline, un pétale de cerisier, brillant attira l’attention du jeune homme et l’attrapa. Il pu y lire un message, un message qu’Akio promis de réaliser en laissant couler ses larmes devenues un véritable torrent.
Le lendemain, dès l’aube, toute la population était regroupée au centre du village, en leur centre se trouvait, le trente-sixième Shogun du pays, attendant de pied ferme son adversaire, celui qui l’avait défié quelques jours plus tôt dans un combat à mort.
L’attente était longue, Shin ainsi que son frère Akio étaient mêlés à la foule, vêtus de légers kimonos. Ils attendaient en silence la venue de leur frère, qui avait quitté la maison.
Lui aussi venu observer le duel, Sora, le jeune homme aux cheveux flamboyants, tomba sur son ami et se fraya un chemin jusqu’à lui. Les premières secondes furent timides, le jeune arrivant ne sachant pas comment aborder le sujet du combat, il trouva plus simple de s’adresser en premier lieu au frère aîné.
-Je ne m’attendais pas à vous voir ici. Fit-il pour lancer une conversation.
-Lors de ce genre d’événement, le peuple se doit d’être là pour son shogun. Surtout quand l’ennemi est un frère. Confia Akio l’esprit songeur.
-Vous pensez qu’il a changé depuis toutes ces années? Lança ensuite le garçon à Shin qui restait silencieux.
-Ça m’est égal.
-Il arrive.. Glissa froidement Akio, en ressentant un khi d’une puissance écrasante et intimidante.
La foule se mit à chuchoter, plus aucun son ne s’échappait de cette marée humaine. Une grande silhouette aux longs cheveux noirs cachée par un grand manteau suivaient le rythme du vent. Le Shogun en place, portait lui une tenue plus adéquat au combat, une tunique légère ainsi que le Daisho, un ensemble de deux katanas. Arrivant de par sa droite le Shogun corrigea son orientation et lui lança un regard direct. Ce laissant guider par son khi, Seto, avança encore un peu les yeux fermés jusqu’à se trouver à quelques mètres de son adversaire.
-Alors c’est toi qui pense pouvoir prendre ma place? Si j’en crois les rumeurs, Hayato et toi étiez assez proche. Qui aurait cru un jour que celui qu’Hayato - Le précédent Shogun et ami de Seto – estimait comme son petit frère vienne le venger ?
Seto ne répondit pas à la menace de son adversaire, les paroles du Shogun n’atteignaient pas l’aîné des Nishimura.
-Je refuse de croire qu’un énergumène dans ton genre ai vaincu Hayato. Seto ouvrit les yeux et jeta un regard glacial au Shogun, qui comprit que le duel était sur le point de commencer.
-Tu es certain de vouloir mourir de cette façon? Envoya en tremblant l’homme, chef de son pays.
-Je n’abandonnerais pas devant un adversaire de ton rang.
-Tu l’auras voulu! Tu vas rejoindre Hayato! S’écria alors le Shogun en se précipitant sur Seto.
-Pathétique. Déclara le prétendant au titre en ressentant la faible quantité de Khi émanant du trente-sixième Shogun. Prêt à passer à l’offensive, Seto, déplia les doigts de sa main tendue, et leva l’index et le majeur en prononçant « Hyouzan », un iceberg émergea de la terre sous le Shogun, qui fut totalement emporté dans les airs et retomba plus loin, comprenant que Seto finirait belle et bien par le tuer.
Dans le public, des murmures se faisaient entendre, les médiocres techniques du Shogun avait été inefficace au point de choquer certains hommes de la foule estimant dors et déjà que Seto, le prétendant au titre, l’emporterai. Les villageois commencèrent à huer leur Shogun en le voyant incapable de contrer ou même de placer un coup.
-Tu ne me feras pas croire qu’Hayato est mort sous une de tes attaques, comment as-tu agis, escroc?
-Ne me tues pas je t’en supplie! Quémanda alors l’homme, les larmes aux yeux.
D’un calme olympien, le vainqueur approcha du corps de son ennemi un bras recouvert de glace formant une lame menaçante. Il se baissa afin de lui glisser quelques mots à l’oreille.
-Si là haut, tu viens à croiser Hayato… dit lui que je prends la relève…
Et c’est les yeux dans les yeux que Seto mit fin au règne du trente-sixième Shogun.
Les villageois se tournèrent vers Seto, un élan de joie monta à la surface, la vengeance d’Hayato, le précédent Shogun était faite et pour ça, Seto recevait leur remerciement. (on parle de vengeance mais personne ne sait ce qui c’est passé)
Shin et Akio, présent dans la foule, restèrent en retrait, incapable d’approcher leur frère qui semblait si loin d’eux maintenant.
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