L’entraînement finit, Shin traîna dans les ruelles de Sakura, la ville qui l’avait vu grandir. Cette ville réputée pour sa douce odeur de fleur quelle que soit la saison, était plutôt active en cette fin de matinée. Une idée derrière la tête, il prit volontairement les ruelles bondés de monde qu’il aurait habituellement évité. En véritable cohue, les discussions allaient bon train, ici, l’existence d’une vie privée était oubliée. En se frayant un chemin entre tout les passants, Shin pouvait également entendre des artisans hélant les passants de vive voix, de jeunes enfants se chamaillaient en coin de rue. Plusieurs fois au cours de leurs années d’entraînement, Shin et Sora avaient eu l’occasion d’accompagner leur mentor dans cette avenue qui d’après Ginza : « recèle de merveilles ». Écoutant discrètement les conversations des habitants, il espérait obtenir plus d’information sur l’attaque dont avait fait part Asataro. C’est finalement un couple de vieillards faisant la queue devant une épicerie qui lui apportèrent ces réponses.

 -Excusez moi, pourriez-vous m’en dire plus?

 -Tu ne sais pas ce qui c’est passé? Une dizaine d’hommes aurait attaqué le temple du Shogun la nuit dernière! Expliqua le mari.

 -Une dizaine ?… Le jeune ténébreux repensa à la version d’Asataro qui lui, n’avait évoqué que deux hommes.

 -Ils seraient parti du côté de Gajo, vers les montagnes au nord, alors si tu comptais t’y rendre méfie toi. Renchérit la vieille femme avant de se faire servir à l’étalage.

Dans la petite ville de Gajo, le calme habituellement régnant, avait été dissipé par l’arrivé d’une tornade humaine. Les villageois terrorisés se réfugiait chez eux, n’osant même plus jeter un œil par leur fenêtre de peur de devenir la prochaine victime de la-dite tornade. l’ambiance glaciale réjouissait le fauteur de trouble numéro un d’Otsuge. Cependant son acolyte, indifférent à tout ce bruit c’était assit sur un banc de la place public, un livre à la main, en attendant que l’indomptable Nezumi se lasse de son petit jeu. Prétendant être absorbé par sa lecture, Hideaki ne perdait pas pour autant Nezumi de vue. Par irresponsabilité Nezumi vola sur un étalage une pomme juteuse et la croqua à pleine dents après avoir joué avec cette dernière. Le propriétaire eu le malheureux courage d’ouvrir sa fenêtre et de s’écrier : « Vous me devez le prix de la pomme ! ». Le ville de Gajo abritant principalement de pauvres commerçants, l’argent était rare et les habitants ne rigolaient pas avec.

 -Qu’est-ce que t’as dit ? s’arrêta le voleur à l’étalage la tête penchée vers son interlocuteur.

 -La pomme n’est pas gratuite! Bégaya alors le marchand.

 -Eh Hide! t’as entendu? Il croit que je vais payer pour son fruit, l’avare! Le stratège resta assit sur son banc sans donner signe de vie ce qui avait pour don d’énerver Nezumi.

 -Ne m’obligez pas à utiliser la manière forte! Déclara finalement le commerçant.

A l’entente de ces mots, Nezumi saliva et se retourna.

 -Mais qu’ai-je donc entendu ? Serais-ce… des menaces? Se réjouit alors l’homme dérangé en titubant vers sa nouvelle proie.

 -Qui… qui êtes-vous?! Tétanisé il avait laissé Nezumi approcher sa tête de son visage. Les pupilles tremblantes le chef de famille s’écroula, avoir croisé le regard du membre d’Otsuge semblait l’avoir renversé.

 -Nezumi! Cesse donc tes enfantillages et partons. Intervint Hideaki en pleine marche vers son camarade.

 -Déjà ? Je ne faisais que commencer! Pleura-t-il. Décidé à ne pas s’arrêter là il recula pour ne pas se faire attraper par Hideaki.

 -Pourquoi dois-je me coltiner un incapable de son rang… Se murmura alors l’homme à lunettes bien coiffé.

Alors qu’il s’éloignait tel un enfant sur le point de se faire réprimander, Nezumi bouscula un individu au coin d’une rue.

 -Eh fait un peu attention! Agressa le fauteur de trouble alors qu’il était en tord.

Ce même individu ne répondit pas à la provocation et continua son chemin avant de s’arrêter brusquement.

 -Attendez une minute… S’exclama le nouveau venu, cette tenue que vous portez… des gens avec des habits similaires ont été repéré fuyant le palais du Shogun à Sakura!

 -Eh Hide! Ton brouillage de piste il est pas super super… Déclara soudainement Nezumi.

 -Tu n’auras qu’à t’en occuper la prochaine fois! Rétorqua le concerné en approchant.

 -Moi je veux bien mais c’est un peu tard, ce gamin nous a trouvés! Justifia-t-il.

 -En plus de ne pas savoir brouiller vos traces, vous êtes incapable de tuer un seul homme. Interjecta l’inconnu froidement.

 -C’est pas très gentil ça! Si ça ne tenait qu’à moi, on aurait tué ce gringalet!

 -Asataro? Se murmura le jeune homme en comparant les deux hommes mentalement.

 -Eh Hide ! Il ne te rappelle pas Ketsu? On voit la même envie de meurtre dans ses yeux.

 -Je reconnais que l’on peut distinguer quelques similarités entre ce jeune homme et Ketsueki.

 -Eh gamin, ça te dirait pas de venir avec nous? Tu vas voir on s’amuse bien! S’enthousiasma Nezumi.

 -On ne s’amuse pas, on travaille. Corrigea Hideaki le visage impassible.

Spectateur de cette échange, le garçon eu l’air intéressé par la proposition.

 -Quel était votre objectif hier soir?

 -En quoi cela t’intéresse-t-il? Ici, c’est moi qui pose les questions. Affirma Hideaki en avançant d’un pas vers le jeune homme.

 -Répond lui sinon il va me taper dessus. Glissa Nezumi d’une voix timide.

 -Il semblerait que nous ayons un objectif en commun. Aidez moi à me débarrasser du Shogun et je n’interférerais pas dans vos plans.

 -Emballé, c’est pesé! S’exclama Nezumi avant de recevoir un coup derrière la tête provenant d’Hideaki, tu vois, il me tape!

 -Si tu penses avoir ce qu’il faut pour rejoindre Otsuge, suis nous. Conclu l’analyste en réajustant la position de ses lunettes.

D’un commun accord, les trois compères décidèrent de quitter le village de Gajo, dernier sanctuaire avant la périlleuse traversée des montagnes.

 -Au fait, je nous présente, moi c’est Nezumi! Et lui le grand à lunettes c’est Hide!

 -Hideaki.

 -Moi c’est Shin.