Les cerisiers en fleurs, Ginza et Asataro méditaient au dojo. Le soleil encore chaud avait allongé cette fin d’après-midi. ils en avaient profités pour discuter de Shin. de ses motivations à partir et ni l’un, ni l’autre ne trouvait d’explication valable. plusieurs fois Ginza l’avait surpris en train de jurer qu’il deviendrait plus fort que son frère et avait porté un intérêt particulier aux deux hommes qu’Asataro avait rencontré. C’était là les seules pistes qu’ils détenaient.

Sora accompagné de Kaya qui le suivait timidement se présentèrent auprès des deux entraîneurs surpris de les voirs ici à cette heure si tardive.

 -Que nous vaut l’honneur de ta visite? tu souhaites avoir un cours particulier sur le maniement du katana? Intervint Asataro.

 -Peut-être préfères-tu un entraînement supplémentaire sur le contrôle de ton khi? Proposa à son tour Ginza en compétition sur son rôle de maître d’arme.

 -Désolé de vous déranger, je viens pour vous demander une faveur… Sora se mit à raconter sa journée.

Attentif à toute son histoire Asataro et Ginza acceptèrent d'apprendre deux ou trois réflexes à Kaya. Asataro se chargea de lui inculquer les savoirs de base au combat. Ginza, drôlement affecté par son récit réalisa que Sora n’était plus un enfant.

 -Donc tu comptais ramener Shin seul et sans préparation? que t’ai-je donc appris durant ces huits dernières années?!

 -Pardonnez moi maître…

 -Shin est un Nishimura… dans ses veines coule du sang de bushi et contrairement à toi, il se bat pour une raison qui lui est propre bien que nous ignorons la nature de ses motivations.

 -Comment pouvez-vous dire ça! il est mon ami! et votre élève! s’énerva Sora qui ne s’attendait pas à une telle réaction de sa part.

 -Révisons les bases tu veux, cela ne te fera pas de mal de t’exercer.

Sora hocha la tête et se mit en position sans demander son reste.

 -Dans ton corps circule ce que l’on appelle le khi, chaque entité vivante de ce monde en possède un. Il peut être de feu, d’air, de foudre et j’en passe. Nous autre humains avons la formidable capacité de donner forme à ce pouvoir comme tu le fais lorsque tu projettes des flammes. Cependant cette énergie n’est pas infini et entre de mauvaises mains, elle peut devenir dangereuse. Notre main gauche régit la puissance du sort, sans elle impossible de libérer du khi. Quand à ta main droite… elle malaxe, façonne, donne vie à ton sort! Lorsqu’un bushi est assez expérimenté il peut façonner son khi afin de donner divers forme à ses pouvoirs et ainsi surprendre l’adversaire ; regarde moi. Hi no tama! Une boule de feu gonfla au creux de la main gauche de Ginza, de sa main droite il agita sa main droite selon un certain sens et envoya une pluie d’aiguillons enflammée dans les airs.

 -C’est incroyable. Sora resta impressionné par l’enseignement de Ginza.

 -Si tu comptes ramener Shin à la raison… tu devras maitriser cet art. lui expliquait son maître de toujours.

 -Je pense avoir compris! je vous promet de m’entraîner durement!

 -Ce n’est pas tout Sora! Rappela Ginza voyant son élève se déconcentrer puis continua, te souviens tu de ton enseignement sur les chakras?

 -Plus ou moins, se sont des centres d’énergie régissant nos humeurs et émotions. On peut également les appeler “vortex”. Tous les hommes en possède sept mais seulement une poignée d’homme sont capables de les utiliser. Sous actifs, ces chakras sont inexistants, mais actifs ils nous donnent accès à des capacités physiques et psychique incommensurable.

 -Et il va te falloir développer ton premier chakra si tu veux un jour ramener Shin. Lui conseilla alors Ginza le regard très sérieux.

 -En ai-je réellement besoin? posséder de tels pouvoirs entraîne des responsabilités…

 -J’en ai bien peur… je perçoit une véritable tempête dans un futur proche…

De son côté l’initiation au combat de Kaya progressait à vue d’oeil. Asataro impressionné de quelques réflexes lui confiait qu’elle avait l’étoffe de devenir bushi. “ Tes réflexes sont tout bonnement incroyables, des bushis pourtant expérimentés ne dispose pas de tels atouts!” lui avait-il confié en arrêtant l’entraînement.

 -Je vous remercie, tout ça c’est grâce à vous.

Le soleil couchant, les deux maîtres mirent fin à leurs cours particuliers. Ils évoquèrent rapidement leur destination. Asataro indiqua que Shin était parti au nord en direction des montagnes d’après les espions l’ayant pisté plus tôt. les deux jeunes partirent confiants et pleins d’espoirs.

 -Penses-tu qu’il ait l’étoffe pour le ramener? Confia Asataro au doyen à sa gauche.

 -Pour le moment, malgré toute la volonté dont fait preuve Sora… Shin le dépasse.

Au foyer des Takahashi, Kaya resta un moment sur le palier d’un beau pavillon en périphérie de la ville à souffler, elle savait qu’il fallait annoncer à ses parents la nouvelle qui ne serait pas appréciée. Elle trouva le courage d’y aller et exposa son projet à ses parents tranquillement . Décoré avec goût et fleurit, n’importe qui en pénétrant l’enceinte de la résidence comprenait qu’elle était issu d’un milieu supérieur aux autres. Au départ sans réponse, son père tapa du poing une première fois. Sa fille se devait, d’après lui, d’être: “ un médecin de renom “, “ils n’avaient pas payés autant pour que leur fille fasse le choix de partir à l’aventure avec un inconnu”.

 -Je ne vous laisse pas le choix, j’ai enfin l’opportunité de partir en voyage! j’en profiterai pour approfondir mes connaissances en médecine, je vous le promet! Tint-elle tête à son père droit dans les yeux malgré un stress certain.

 -Qui est ce garçon avec qui tu veux partir ma chérie? s’inquiéta premièrement sa mère qui s’enfonçait dans le dossier de son fauteuil.

 -Il s’appelle Sora, Takane Sora maman.

 -Comment?! Et moi qui pensait être débarrassé de cette dangereuse famille à la mort du père… un vrai vaurien! un véritable idiot ce Takane! je t’interdis de partir avec son fils!

 -Vous ne m’en empêcherait pas! s’écria-t-elle en reculant vers la porte d’entrée.

 -Où crois-tu aller comme ça! Le père chargea sa fille à l’aide d’un long bâton en bois voulant la retenir de partir.

 -Ne m’approche pas! Elle sortit de la maison en trébuchant devant Sora qui l’attendait pour le départ.

 -Bah alors, on tient plus sur ses guibolles? Se moqua-t-il avant de voir le père de famille les rattraper.

Celui-ci s’arrêta net en voyant le visage du garçon.

 -Ce grand sourire niais … et ces cheveux rouges… tu es le fils d’Okamoto! Disparais!

La simple présence du garçon horripilait l’homme qui arborait un visage noir à sa vue.

Sora saisit le sabre de son père qu’il portait à la taille.

 -Vous connaissiez mon père? je suis désolé si vous n’étiez pas les meilleurs amis. Lança Sora voulant voir la réponse qu’il allait donner.

 -Toi… ma petite Kaya… pourquoi a-t-il fallu que tu le choisisse lui! l’émotion gagnait le père de famille qui ne retenait maintenant plus ses larmes.

 -Excuse moi papa mais… que c’est-il passé avec son père pour que tu te mettes dans un tel état?

 -Lorsqu’Okamoto était encore en vie… il avait le don pour attirer les ennemis et se retrouver au milieu de sales histoires… un jour ta tante, une de ses amis et bushi elle aussi, s’est retrouvée mêlé dans une de ses nombreuses affaires… et elle n’est jamais revenue! Se livra-t-il en déversant toute sa colère.

 -Je n’en savait rien… Se trouva désolé Kaya qui n’avait que très peu connu sa tante.

 -Je suis désolé pour votre soeur mais soyez certains que mon père a sûrement tout fait pour la sauver à l’époque. il n’aurait jamais sacrifié une vie pour se protéger. Cette idée n’est même pas imaginable. Pour ce qui est de Kaya… je vous fait le serment de la protéger!

Sora trouva les mots justes pour calmer les foudres du père qui se reprit et respira un bon coup.

 -Filez avant que je ne change d’avis une nouvelle fois. quand à toi… Sora… tâche de tenir ta promesse!

 -Chéri? Tu dois oublier ce tragique évènement, ce garçon n’y est pour rien.

 -Je sais… je me suis laissé emporter par la colère.