Chapitre 7 - SHIN
CHAPITRE 7/ SHIN
Debout devant une foule sans voix, le jeune Nishimura ne bougeait plus. La tête basse, il fixait le corps de Sora inerte au sol. La pression était pesante, personne n’osait approcher le corps du blessé. Il fallut attendre quelques secondes pour qu’une jeune femme approche Sora timidement n’osant pas croiser le regard du vainqueur. Contenant ses larmes elle usa de son khi médical pour alléger ses peines. Sora n’allait pas se rétablir dans les minutes qui suivent comme pouvaient le penser la plupart des villageois.
-Nous ne nous connaissons pas mais… écoute moi bien! Quel genre d’ami es-tu pour le blesser de cette façon?! Il ne me raconte que du bien de toi depuis ton départ! Je ne peux pas croire que Sora mente! Où est le Shin de ses souvenirs! Lui cria Kaya en trouvant le courage de s’adresser à Shin. Insolent il lui fit volt-face et lui glissa un “Je te le confie” avant de rejoindre Nezumi et Hideaki restés en retrait. Sans aucune analyse de la part du tacticien les membres d’Otsuge reprirent la route en contournant la foule apeurée. Nezumi ne manqua pas l’occasion de se faire remarquer en agissant tel un enfant devant un rassemblement qui n’était retenu que par la peur.
La journée avait été éprouvante, physiquement Shin peinait à avancer ce qui ravissait Nezumi de voir son “rival” faiblir à vue d’oeil. N’ayant pas reçu de soin suite à son affrontement Hideaki notait la performance physique du jeune Nishimura qui se contentait de serrer les dents afin de ne pas montrer ses faiblesses.
-Dit Hide, je crois que Shin a mal quelque part! s’exclamait le jeune brun en arborant un sourire mesquin.
-Cela tombe à pic, nous allons nous arrêter ici pour aujourd’hui. Annonça le tacticien.
Soulagé par l’annonce du chef de leur petit groupe, Shin se trouva une place au pied d’un arbre. La couleur orangé du ciel l’apaisait. Il ne pouvait pas le cacher, ses pensées étaient pour Sora, lui qui est son ami depuis leur plus tendre enfance.
-Shin? je peux te parler cinq minutes? Proposa Hideaki en replaçant ses lunettes. A peine avait-il eu le temps de répondre que le membre d’Otsuge s'était installé à ses côtés.
-Qu’as-tu ressentis durant ton combat? je mettrais ma main à couper que ce garçon était un de tes amis.
-Rien de particulier.
-Me mentir ne te feras pas avancé. Tu as aujourd’hui fait appel à ton premier chakra. Il est si rare qu’un homme y parviennent sans préparation…
-Ce pouvoir que vous appelez Muladhara… saurais-je le contrôler un jour?
-Je dois t’avouer que tu t’en sors déjà très bien. Tu sembles avoir une maîtrises de ton énergie bien supérieur à la moyenne. Un homme banal mettrai des semaines entières à contrôler cette puissance destructrice.
-Si ce que vous dites est vrai… je me rapproche un peu plus de mon objectif…
-Mais tu ne pourras pas compter que sur ce chakra… Si tu veux devenir fort, tu dois l’être physiquement, tu dois pouvoir rien que par ton khi vaincre quiconque et ça, en faisant abstraction de tout sentiment.
Sur le côté, Nezumi attendait. N’aimant pas la proximité qu’avait Hideaki avec Shin il tentait de les ignorer. il finit même par s’endormir seul sur l’herbe fraîche à deux pas de ses partenaires.
La discussion entre le jeune ténébreux et l’homme à lunette continuait. Le sujet principal était encore le même, le jeune éveil de Muladhara chez Shin. Hideaki venait de proposé à Shin de mettre en place à entraînement nocturne malgré la fatigue accumulé du jeune bushi. d’abord sceptique, il accepta grâce aux motivations d’Hideaki. Actuellement sans sabre Shin entama l’entraînement à mains nus. Plus rapide que le garçon Hideaki se jouait de lui en esquivant toutes les tentatives directs et feintes qu’avait employé le garçon.
-Si j’ai décidé de te faire cet entraînement c’est pour que tu me montres toute tes capacités! Allez! Hideaki trancha sans hésiter quitte à toucher Shin à quelques reprises. Des coulés rouge lui ruisselait le long du visage et d’un bras. En mauvaise posture il ne parvenait pas à reprendre l’avantage contre un adversaire pourtant à dix pourcents de ses capacitées. Il changea de stratégie en invoquant une petite vague qui n’atteint même pas son adversaire.
-Lors d’un duel, la victoire se joue sur les premiers instants. Concentre ton énergie, ton premier chakra se trouve dans le bas de ton dos, c’est ici que tu dois tout canaliser.
Attentif aux conseils, Shin s'exécutait malgrés la fatigue et les blessures, ses pas étaient tremblants, ses mouvements hésitants, son souffle saccadé ; tout était fait pour penser qu’il ne tiendrait pas plus longtemps debout et pourtant une aura rougeâtre l’enveloppa l’espace d’un instant. Il la reconnu, il parvenait à faire appelle à Muladhara avec beaucoup de concentration.
-Lorsque je n’étais encore qu’un adolescent mon maître d’arme ne cessait de répéter que l’on “apprend mieux dans la douleur et la fatigue”. Les efforts que nous fournissons pour notre concentration sont décuplés.
A peine finit, Shin s’écroula de fatigue dans les bras d’Hideaki qui l’installa doucement le long de l’arbre.
-Tu possèdes un grand talent mon garçon. Lui dit-il tout bas à l’oreille lui même sidéré par sa maîtrise si précoce de ce pouvoir.
Le soleil encore timide, le groupe mené par Hideaki avançait toujours en direction du sud. Le tacticien à lunette expliquait qu’à la prochaine ville ils rendraient visite à un orphelinat particulier. Shin d’abord peu touché par l’annonce garda le silence. Nezumi semblait heureux de la nouvelle.
-Onimichi est une petite ville construit aux abords d’un lac sacré, les légendes racontent qu’en plongeant dans l’eau de ce lac, les maux qu’importe leurs natures, finissent par disparaître. Raconta Hideaki à Shin.
-Ce n’est qu’une légende locale, rien ne prouve son efficacité.
-Il est vrai, cependant je te prierai de ne pas frustrer les résidents avec des raisonnements cartésiens. Ordonnait d’un ton presque sec le plus grand des trois hommes.
Les premiers pas dans la cette petite ville se firent très calmement, à la plus grande surprise de Shin, Nezumi se tenait à carreaux. Mené par le même homme depuis le début, le groupe entra dans un grand et vieux bâtiment. Ils atterrirent au beau milieu d’une cour intérieur très accueillante. la végétation sublimait les tristes murs de l’enceinte du bâtiment.
-Regardez! Nezumi est là! S’écria une voix venant du bout de l’espace vert. Une horde d’enfant approcha, ramenant avec eux le bruit et la vie qui manquait jusqu’à présent.
-Ah ah! Attention ou le grand méchant Nezumi va vous manger! Plus que surpris de cette différence de caractère chez son compagnon, Shin resta sans voix, il comprit très vite que cette endroit leurs étaient liés d’une manière ou d’une autre.
-Les enfants s’il vous plaît, ou est dame Akari? Les enfants levèrent hauts leurs têtes afin de pouvoir apercevoir celle d’Hideaki et lui répondre.
-Dame Akane est dans la cuisine! elle prépare le repas de ce midi! s’excitait une petite fillette habillée d’une pauvre robe en toile délavée. Tout en les remerciants il alla dans la direction désigné.
Nezumi jouait doucement avec les enfants, son timbre de voix était différent, il prenait le temps de s’abaisser devant les enfants pour leurs parler. Ils soignaient les bobos, consolait les plus jeunes, les divertissaient sans demander sans se ménager… tout ça sous les yeux de Shin resté en retrait adossé à un pilier poussiéreux.
-S’il vous plaît monsieur… Vous êtes un ami de Nezumi?
Déstabilisé par la question du petit garçon qu’il n’avait pas vu arriver, Shin bégaya. La présence de jeunes enfants ainsi de l’étrange comportement de ses camarades l’avait perturbé.
-Allons Gaku n’embête pas mon ami! Viens plutôt jouer je vais te montrer ma nouvelle super technique! Nezumi avait prêté secours à Shin qui, avec la meilleur volonté du monde, n’aurai pas su comment se comporter avec un enfant. Shin le remercia tout bas sans que le message ne parviennent aux oreilles du concerné. Après quelques minutes les enfants retournèrent jouer plus loin laissant Nezumi enfin seul. Il en profita pour souffler un bon coup.
-C’est vraiment pénibles les gamins… De retour à lui même, il approcha de Shin puis continua son discours. Surtout ne penses pas une seule seconde que ça me fait plaisir de les voir! Je me contente d’aider Akari.
-Tu peux m’expliquer ou nous sommes? et qui est cette Akari?
-Ah bah ouais c’est vrai t’es pas au courant, ici c’est un refuge pour gamin abandonné, et c’est aussi là que j’ai grandi avant de rejoindre Otsuge. Quand à Dame Akari… C’est un peu comme notre grande soeur ici, c’est elle qui veille sur les enfants.
-Je comprends mieux ton changement de caractère soudain, les enfants ont l’air de t’apprécier.
-Ils ont été abandonnés car ils sont handicapés, faibles, et j’en passe... ils sont comme moi… quand ils grandiront ils se rempliront de haine! Et même si cela peut te paraître impensable, je ne veux pas… que ses enfants gâche leurs vie. J’ai rejoint Otsuge pour les protéger.
-Alors dans cette enceinte le Nezumi vicieux et puéril n’existe pas...
-Répète un peu pour voir! Se vexa Nezumi mais qui se retint afin de ne pas attirer les enfants. Le jeune orphelin mit un terme à leurs échange. Il ne portait pas assez Shin dans son coeur pour s’exposer plus auprès de lui.
La porte de la cuisine était ouverte, Hideaki, doucement, tapota à la porte deux fois de suite. Une femme de son âge portant un tablier farineux se retourna alors. Ses cheveux chocolats nattés flottèrent dans le mouvement.
-Que fais-tu ici Hideaki!? Elle lâcha le rouleau à pâtisserie qu’elle tenait. Des paillettes de farines s’éparpillèrent sur le plan de travail usagé.
-Comment vas-tu Akari? En pleine étreinte, la jeune femme mit du temps à répondre. Heureuse de retrouver l’homme qu’elle aimait, elle se contenta de lui souhaiter bon retour et de l’assurer que tout allait bien. Ils restèrent immobile un moment avant qu’Hideaki ne demande “Comment va-t-il?”. Elle passa sa main farineuse sur sa joue avant de le guider dan les couloirs jusqu’à une pièce voisine. La porte grinça légèrement, elle révéla une petite chambre très simple ou un enfant allongé dans un lit attendait. Hideaki se rapprocha du lit d’un pas calme puis s’y assi.
-Bonjour Hidetaro, comment vas-tu? Ses yeux se remplirent d’une émotion puissante.
-Bonjour… grand-frère… L’adolescent très faible ne semblait plus percevoir le moindre mouvement. Touché par cette dégradation, Hideaki se retint de montrer ce triste sentiment devant Akari.Il le savait, il n’avait pas l’autorisation d’être là. Les règles étaient clairs, intégré Otsuge, c’est renoncer à sa famille mais depuis l’arrivé de Shin, il n’avait pas cessé de penser à son frère, un malheureux bushi.
-Hideaki… s’ils apprennent que tu es ici… tu auras des soucis. Je t’en prie, pars! Te savoir en vie est le plus important à mes yeux, ton frère le voudrai aussi. Nous vivons correctement ne t’inquiète plus pour nous. La supplia sa compagne avant que les choses ne s’aggravent.
-Je le sais bien. J’ai été faible et je n’ai pas pu résister à l’envie de vous revoir. Je suis ridicule, je ne fais que répéter aux jeunes qu’ils faut savoir oublier sa famille… et je n’en suis moi même pas capable!
-Hideaki! Ou est passé l’homme que j’aime? Celui qui à prit la décision de rejoindre Otsuge pour sauver sa famille? Nous avons besoin de toi, ils ont besoin de toi.
Les mots d’Akari guérirent les maux d’Hideaki. Il se redressa et d’un geste plus qu’amical, dit au revoir à sa compagne heureuse d’avoir pu l’espace d’une quarts d’heures sentir son odeur. Il retrouva Nezumi et Shin à l’accueil déjà sur le départ. Après un rapide au revoir, ils quittèrent l’enceinte du bâtiment en silence. Hideaki était resté très froids envers ses deux compagnons ce qui n’avait pas échappés à Shin qui se garda de poser des questions.
-Bon maintenant… on va à la planque! J’espère simplement que les autres tarés n’y seront pas! S’exclama Nezumi à nouveau lui même.
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