Chapitre 8 - SHIN
Après de longues journées de marches sous un soleil de plomb, le groupe mené par Hideaki termina finalement son périple. Tous heureux de fouler les pavés de Kyouri, la bonne humeur était au rendez-vous. Les rues, larges, toutes dessinés en direction de l’église situé au centre de la ville. Un calme plat régnait, aucun enfant ne courait, les oiseaux chantaient en coeur. Même Nezumi souvent dissipé gardait le silence. L’étrange tracé des routes menaient systématiquement à l’église. Shin n’osait pas parler alors que moultes questions lui brûlait les lèvres. Ils finirent par rentrer dans la maison de dieu, là, l’homme à lunette déposa une pièce dans une amphore et attrapa un cierge avant de l’allumer et de le poser au pied d’une idole. Après une courte prière. Il fit signe à son groupe d’emprunter la petite porte situé au fond entre les deux bibliothèques. De l’autre côté, un long couloir noir éclairé par quelques torches ici et là les attendaient. Étonné de l’attitude particulière de ses compères, Shin se garda d’intervenir par respect envers eux. Après un énième changement de direction Shin arriva au pied d’un confessionnal, unique point d’entrée visible depuis qu’il est entré dans le souterrain. C’est Hideaki qui brisa le silence pesant.
-Nous voici arrivé à l’entrée du repaire. Derrière cette porte, confesse tes péchés et tout se passera bien. Le jeune ténébreux, obligé de rejoindre Otsuge pour accomplir sa vengeance fit un pas de plus vers son destin.
A l’interieur du confessionnal, la douce voix d’une jeune femme s’éleva.
-Toi qui te présente à moi, absoues tes péchés auprès du Père.
-Mon seul péché est celui de vouloir rendre justice à mes parents.
-Je ressens ta détresse, ton coeur, lui, pleure. Laisse moi te montrer la voie à prendre. En silence, une porte dérobé fut révélé. Elle donnait accès à un jardin luxuriant, l’eau des fontaines murmuraient. Tout bonnement splendide, il fut très vite rejoint par Nezumie et Hideaki.
-Alors? Cette première confession? Pas traumatisé? Nezumi taquina Shin. Son habituel silence n’étonna pas l’homme plus taquin.
-La confession est obligatoire avant de rentrer dans la maison du Père. Tu dois maintenant te présenter à lui.. Nous ne t'accompagneront pas. Hideaki indiqua le chemin à suivre derrière la grand et ancienne porte en bois. Il n’y avait plus de place au doute, Shin avança sous le regard de ses deux camarades. Il savait que passé cette porte, son objectif de vengeance n’avait jamais été aussi proche.
La porte passé et après un nouveau couloir décorée de portrait en tout genre d’un seul et même homme. Le plus choquant aux yeux du garçon était pourtant l’un des plus petits. Il y vit une scène tout droit sortie d’un esprit torturé. Un homme aux cheveux argenté, en tenue d’Adam, était crucifié. La lumière du tableau le sublimait. Sur un autre plus loin, ce même personnage, était à genoux, priant entouré d’un halo de lumière. Tous très sombres, les tableaux reflétaient les mêmes messages de Pureté, de Croyance et de Sacrifices. Le dernier tableau peint au format paysage était situé au-dessus d’une dernière porte, Encore une fois, l’homme d’une cinquantaine d’année, était peint, torse nu ouvrant les bras. Sur cette dernière porte était sculptée: “Acceptez vos péchés et vous vous approcherez de la rédemption, ayez foi en votre Père, ayez foi en moi”. Malgré ses habitudes très calmes, Shin commençait à redouter la confrontation. Il avait comprit, que l’homme peint sur tous les tableaux de cette galerie était celui que l’on appelait: “le Père”. La porte à peine passée une mélodie d’orgue monta aux oreilles du garçon. Il arriva dans une grande pièce assez vide, un homme grand, assez musclé et habillé d’une tunique blanche était assis derrière son bureau.
-Qui ose me déranger? Le cinquantenaire releva la tête de son livre intitulé: “Expiation et pénitence”. D’un pas timide, Shin approcha et se présenta en expliquant la raison de sa venue.
-Donc mon fils Hideaki t’a pris sous son aile? Je le reconnais bien là.Ainsi tu souhaites rejoindre notre paroisse? Tu m’en vois flatté mais permet moi de te demander pourquoi?
-Par simple amour de la religion. Répondit-il d’un ton sarcastique. Suite à sa réponse, le père referma sèchement son livre.
-Ecoute moi bien mon enfant, ici, il n’y a pas de place pour les faux-semblants. Le père finit toujours par savoir. Recadra-t-il avec l’intonation d’un parent déçu. Ici, tu devras trouver ta place au sein d’Otsuge. Laisse moi te compter une vieille légende qui est source de nos convictions. Il y a de ça déjà des milliers d’années, un enfant né d’une belle union, portait en lui l’énergie de notre monde. Cette source inépuisable d’énergie cosmique fit de lui le premier homme à devenir un Dieu. Son pouvoir, inégalable, servis à faire justice jusque par delà l’océan et très vite, il s’était entouré de fidèles le vénérant comme ce qu’il était: un Dieu parmis les hommes. Une fois la paix des royaumes rétablie, son devoir accompli, il se retira et bientôt, les dernières traces de son passage se retrouvait dans des récits et histoires à faire dormir les enfants. Il y a un peu moins de vingt ans, par une splendide nuit étoilée, un éclair s'abattit sur le pic du mont Otto. Lieu du dernier autel où venaient se recueillir les derniers croyants et c’est à ce moment que j’ai su. Je me devais de préparer l’arrivé de Dieu. Voilà le rôle d’Otsuge. Répands ce message autour de toi car telle est ta mission. Lors de son retour tu auras l’immense honneur d’être au service d’un Dieu. Durant ta halte au sein de notre paroisse, tu recevras un enseignement spécifique à l’éveil de tes vortex. Plus un être est capable d’ouvrir ses chakras, plus il se rapproche de Dieu. Tu devras donc souffrir pour devenir plus fort mon fils. Voici la clef de ta chambre et n’oublis pas, accepte tes péchés et tu te rapprocheras de la rédemption, ai foi en ton Père, ai foi en moi.
Accompagné jusqu’à la porte de sortie par le père, Shin prit la direction qui lui était indiqué. Il prit les escaliers au bout du couloir à gauche et s’enfonça dans le sous-sol à peine assez éclairé. Là une unique et très longue galerie l’attendait. De petites portes étaient fixés en décalage l’une des autres. Il rechercha le numéro de porte indiqué sur sa clef, le numéro onze. En passant près de la salle portant le numéro sept, Shin perçut une discussion houleuse entre deux personnes.
-Non mais tu te rends compte Ikaku! Le père m’a demandé de nettoyer le grenier! C’est une véritable offense à ma personne! Si je l’avais pu, je lui aurais répondu!
-Faut pas répondre à Papa Kanade, c’est pas gentils.
-Tss, tu n’as donc rien d’autres comme conseils?
Après ce bout de conversation, Shin continua sa route sans y prêter plus d’attention. Il arriva enfin devant la pièce recherché. Il poussa la porte après l’avoir déverrouillé. La porte cachait une petite chambre très sommaire. Il n’y avait qu’une armoire abimé, deux lits et un lavabo. Le test du matela fu périlleux. Ferme et ancien Shin sentait que les premières nuits allaient être rudes. La présence d’un deuxième lit lui laissait penser qu’un autre membre d’Otsuge vivait ici mais après inspection de la chambre et de la quantitée faramineuse de poussière, il en conclut que personne n’avait mis les pieds ici depuis longtemps. Sur son lit, la même tunique que portent Nezumi et Hideaki l’attendait. Il se débarassa de son kimono et enfila le manteau tout en conservant par dessous sa légère armure de maille. Majoritairement noir avec des reliures jaunes, dans on dos était brodé le symbole d’Otsuge: Une grande roue bleu divisé de moultes rayons. La tunique était longue, elle lui arrivait jusqu’au genoux.
“Ca y est… J’approche enfin de mon objectif! Je te le ferais payer… Seto!” Se murmura le garçon le regard tourné vers ses poings fermés.
-Je vois que tu t’es bien installé, tu as même déjà revêtu notre accoutrement. La voix d’Hideaki ramena Shin à la raison.
-Oui.
-Je suis là pour te donner ceci, tu en auras sûrement besoin au début. L’homme à lunette lui donna une petite bourse remplis de monnaie. Profite en pour t’acheter une arme, je ne vais pas te prêter la mienne à chaque mission que tu auras! Se moqua le tuteur avant de repartir. Généreux, Hideaki venait de donner au garçon ténébreux une somme d’argent plus que respectable.
Le soleil s'était intensifié,Très religieuse, Kyouri était une ville très calme, le taux de délinquance devait être à son plus bas. Jamais Shin n’aurait pas pu trouver le quartier commercial si des panneaux ne le lui avait pas indiqué. Les trois commerçant ne hurlaient pas, ils se tenaient assis derrière leur stand à servir des clients qui faisait la queue en silence sans se bousculer, sans rien réclamer. Une scène presque inimaginable pour Shin qui avait souvenir des rues bondés de monde et du bruit de Sakura. Après une courte attente, il examina quelques sabre à l’étalage.
-Si c’est un katana que vous cherchez sachez qu’en achetant un de mes articles je vous offres un sabre court, un wakizashi que vous pourrez portez discrètement à la ceinture.
-Je vais vous en prendre un.
Shin opta pour le plus beau katana de l’établi. Il était habillé d’une garde en bronze et d’un pommeau bleuté. D’après le commerçant, cette lame aurait été forgé dans un matériau tellement léger qu’elle serait capable de fendre le vent. Peu crédule, Shin acquiesça de la tête absorbant sans réel intérêt les paroles exagéré d’un vendeur. Il reçut comme promis un petit sabre qu’il glissa discrètement sous sa tunique. Au moment des aurevoirs, un bruit de cloche tinta. Etonné par l’absence de réaction de Shin à ce signal, le commerçant se permit de lui faire remarquer un détails important.
-Au vue de votre accoutrement, vous faite partie d’Otsuge! Ce son de cloche indique un regroupement de votre paroisse! Vous devriez vous dépêcher. Le conseil enregistré, Shin prit la direction de l’église, il n’avait qu’à suivre le tracé de la rue.
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