CHAPITRE 9/ SORA

Assis devant un feu vif, Kaya et Fubuki, discutait autour d’une soupe confectionné par le restaurateur du camp. Cela faisait plus d’une journée maintenant qu’ils étaient venus à bout du grizzly et que les infirmières avaient administré le remède à Sora. D’après leur dire, il ne tardera pas à se réveiller. Alors qu’ils discutaient de tout et de rien, les deux compagnons de fortune évoquèrent le cas de leur amis commun Yukio.

-Alors comme ça Yukio n’a jamais parlé de moi?

-On ne se connaît que depuis quelques jours, et je reconnais ne pas avoir pris le temps de discuter avec lui. Confia Kaya à Fubuki.

-Hier son comportement m’était totalement étranger. Il ne semble avoir aucun souvenirs de nous.

-Il se souvenait malgré tout de l’emplacement du village, je ne peux pas t’en dire plus. Peut-être prétend-il n’avoir aucun souvenir… Supposa Kaya en plein doute.

-Du coup quoi? Il est tombé sur la tête? Ironisa Fubuki amèrement.

Sans réponse à lui donner, elle laissa s’éteindre la conversation. “Vous devriez rentrer les jeunes, la nuit tombe vite à cette époque de l’année.” Leur conseilla le cuisinier qui rangeait son matériel.

La nuit était fraîche, le confort sommaire donnait à Kaya: “le pire mal de dos de sa vie”. Le sommeil se faisant rare, elle préféra quitter la chaleur de son lit et couverte d’une épaisse couverture, et s’assit sur un tronc d’arbre qui traînait dans les environs et contempla les étoiles.

- Je me demande ce que ce monde nous réserve… Quand je vois ce que nous avons accomplis en si peu de temps… j’ai des frissons rien que d’y penser!

-C’est ce que j’appelle le frisson de l’aventure! Intervint une voix familière qui provoqua un rire chez la jeune femme.

-Je suis vraiment trop fatiguée… j’entends cet idiot parler! Soupira Kaya amusée en se retournant. A peine son mouvement terminé, elle percuta une personne et trébucha en arrière.

-Toi! Pointa-t-elle du doigt.

-Moi? Se joua la personne.

-Mais depuis quand tu es debout!? Lança-t-elle.

-Moi aussi je suis content de te revoir Kaya… Répondit-il en ignorant la question posée.

-T’es un idiot Sora! S’exclama la jeune blonde tout en arrachant une touffe d’herbe et la lui lançant les larmes aux yeux. Il lui sourit et vint s’asseoir à ses côtés.

-Les infirmières m’ont confié que tu as du trouver une plante plutôt rare pour accélérer ma remise sur pied. Je te remercie.

-Tu peux pas me remercier! On n’a bien failli y laisser notre peau! Mais je suis contente que tu ailles mieux.

-”On”? Tu étais accompagné?

-Tu sais, il c’est passé pas mal de chose depuis notre départ de Sakura. J’ai rencontré Yukio, un garçon assez tête en l’air et énigmatique, il a probablement perdu la mémoire. Il y a aussi Fubuki un grand gaillard qui a volé à notre secours. Sans lui, nous ne serions plus là.

-Tu étais bien entouré dit moi… Répondit Sora avec une pointe de jalousie dans la voix.

-D’ailleurs ce Fubuki est très fort! Il a le même pouvoir que ton ami Shin, cette aura rouge, si je ne me trompe pas, il doit s’agir du premier chakra.

-Sérieusement? Du coup tu crois que je peux le faire aussi?

-Toi tu es blessé, tu n’es pas prêt de retoucher à une épée sans mon autorisation! Et croit moi, je ne suis pas prête de te la donner après la frayeur que tu m’as fait!

-Depuis que nous sommes tout petits, Shin est meilleur que moi. Tout ce qu’on faisait avec Maître Ginza, Shin y arrivait mieux que moi. Je ne peux pas me permettre d’être à la traîne! Je ne sais pas quel est son objectif mais si je veux pouvoir l’aider, je ne dois pas être un poids pour lui.

-Sora… tu seras incapable de l’aider si tu ne te remet pas de tes blessures. Lui rappela la médecin comprenant malgré tout le désir de son ami.

-Trève de bavardages, tu m’as l’air épuisée, allons nous coucher. Proposa le garçon aux yeux bleus.

De nouveau dans son lit, Kaya, comme soulagée, trouva le sommeil qu’elle avait tant cherché plus tôt.

En plein coeur de la matinée, Sora jouait au: “bushi et au ronin” avec des enfants du villages sous le regard amusé de Kaya assise dans l’herbe non loin. Elle lui avait accordé le droit de s’amuser avec les deux petits garçons qui lui avait demandé un peu d’attention alors qu’ils se promenaient. Les deux enfants étaient impressionnés par la dextérité qu’avait Sora avec la branche d’arbre qui lui servait d’arme. Une démonstration de sa technique de la boule de feu les scias.

-Wahou! Un khi de feu! c’est trop rare ici!

-Nous on a tout les deux un khi de glace alors tu es plus fort que nous! S’enjoua le second.

-Oh vous savez… chez moi c’est pas si rare que ça. Répondit Sora très fier d’avoir impressionné deux enfants.

-Attention Sora, je crois que tu ne pourras pas enlever tes chaussures ce soir à ce rythme la! Se moqua gentiment Kaya.

-Je ne vois pas pourquoi tu dis ça… eux au moins, il me reconnaisse à ma juste valeur! S’enflamma le vigoureux garçon.

-Cause toujours… Se murmura-t-elle face à la réaction disproportionné de son ami.

-Dite moi, vous possédez tous un khi de glace ici? S’intéressa Sora.

-Presque mais mon papa il a une tenue super cool, elle peut pas prendre feu! Donc il est plus fort que toi! Se réjouit le plus vieux des deux enfants.

-Une tenue ignifugé? C’est super ça! Et tu crois que je peux aussi avoir un manteau super cool?

-Tu vas voir le monsieur et c’est tout! mais papa il dit que ça coûte très, très chère. Viens je t’y emmène! Se proposa le petit. Sora accepta volontier la proposition du garçonnet. Ils partirent tout les quatre en direction de la tente du tanneur.

La cabane était un peu plus grande que les autres et richement décoré. Dès leurs entré dans la tente, le tanneur salua les nouveaux venus avec la voix javial d’un commerçant.

-Ce monsieur il veut acheter un manteau super cool comme celui de papa! Expliqua l’enfant bien connu du marchand.

-Cet enfant vous à bien conseillé! A ma connaissance, je suis le seul Infuseur de la région! Qu’est-ce qu’y vous plairait?

-Un “Infuseur”? Je n’ai jamais entendu parlé de ça à Sakura! Répéta-t-elle.

-C’est normal, c’est un savoir très ancien que mes ancêtres pratiquaient. Vous savez tous que chaque être vivant de ce monde possède un khi. Le principe est, à l’aide des bons matériaux et de khi, de concevoir un objet infusé de pouvoir. Ainsi on peut créer un sabre invoquant la foudre, un kimono ignifugé, une hallebarde contrôlant les flots et j’en passe!

-C’est un véritable travail d'orfèvre! Complimenta la médecin en voyant Sora, des étoiles dans les yeux.

-Ramenez moi les matériaux et je vous confectionnerais l’arme de vos rêves!

-Désolé monsieur, mais mon arme me convient parfaitement.

-Pourtant elle à l’air d’avoir vécu, son fourreau est dans un sal état! Si tu me la donnes je te réduit le prix de la prochaine!

-Désolé mais non. Cette arme a beaucoup trop de valeur.

-Je vois… si c’est donc un vêtement que tu cherches… essai donc ça, ça fait partie de la dernière collection.

Sora saisit la paire de mitaine que lui tendait l’homme moustachu et les enfila. Immédiatement, une étrange sensation de légèreté s’empara du bushi.

-J’ai confectionné cette pièce à partir d’un cristal rare que l’on ne trouve que sur un diable des cieux. J’ai eu une chance incroyable de le trouver sur une de leur dépouille. Elle allégera ton corps.

-Merci c’est parfait!

-Par contre… elle n’est pas gratuite, c’est dix milles ryos.

Presque écoeuré, Sora retira en vitesse la paire de mitaine et les reposa sur le comptoir.

-Dix milles?! mais c’est énorme! Je suis pas le fils du Shogun!

-N’oubliez pas qu’il s’agit d’une pratique ancestrale, vous n’en trouverez pas ailleurs!

Un coup d’oeil rapide dans sa maigre bourse lui indiqua qu’il possédait un peu moins de trois cents ryos. Une larme de détresse coula sur sa joue.

-Oh la, revient me voir dans dix ans quand tu auras plus d’argent bonhomme.

-Mais j’en ai besoin maintenant! Kaya, t’aurai pas neuf milles cinq ans ryos qui traîne par hasard? Quémanda Sora en lui tendant la main.

-Biensur que je ne les ai pas! et même si je les avaient je les garderai.

-Tu ne penses donc qu’à toi? Se morfondit Sora comprenant qu’il ne mettrait pas la main sur ces mitaines.

Voyant son désespoir, le marchand lui proposa un arrangement.

-Je travaille sur un sabre révolutionnaire mais il me manque des matériaux, si tu peux m’en rapporter je fermerai les yeux sur les mitaines.

-Vous êtes génial! Qu’est-ce qu’il vous faut?

-Ramenez moi des griffes de Léopard des neiges. Il y en a peu par ici mais on les reconnaît facilement, leur rugissement est semblable au bruit de la foudre qui s'abat. Si vous le pouvez, entourez-vous de compagnons, c’est une traque qui s’annonce difficile.

Immédiatement, Kaya proposa à Sora d’en parler à Yukio et Fubuki. Ils quittèrent la tente déterminé à mener leur quête à bien.