Chapitre 7
Le mercredi suivant, je le rejoignis devant son appartement et il me proposa d'aller dans le bar qui était situé juste à côté de chez lui. C'était son bar préféré, et à juste titre. Dans l'arrière-cour, il y avait un lieu calme, avec tables et canapés, sur le mur courais des plantes grimpantes. Il se dégageait de cet endroit une douceur de vivre, une simplicité, ce qui ressemblait tellement à Paul au fond. Au-delà du personnage charmeur, un peu grande gueule (beaucoup même) et sûre de lui, je découvrais, peu à peu, quelqu'un de simple, doux et attentif à l'autre. Nos goûts étaient opposés et pourtant nos cœurs étaient étrangement similaires. Et encore une fois, je passais une soirée parfaite.
Les vacances d'été arrivaient et j'avais plus de temps le soir pour des sorties. Mais je n'étais jamais vraiment sorti après le travail, avec mes collègues, ni même des amis. Mes soirées avec Paul étaient l'exception qui confirme la règle. Mais cette liberté estivale, ne pouvait-elle pas être cette opportunité dont j'avais besoin. En tout cas, j'en avais terriblement envie. Et cela me permettrait peut-être de passer de nouveau des soirées avec Paul dans un cadre extra-professionnel ? Un groupe de collègues sortant chaque jeudi soir, pouvait être l'opportunité que je cherchais. Je pris mon courage à deux mains et je m'incrustais dans ce groupe, à la surprise générale. Malheureusement, ce soir-là, Paul ne fut pas disponible. À époque, je buvais rarement et mon manque d'habitude fut responsable d'un rapide état d'ébriété.
Bien que Paul ne fût pas là, j'en profitais quand même pour lui envoyer quelques sms, histoire de voir s'il n'y avait pas un moyen de le convaincre de venir nous rejoindre. Mais Paul n'était pas du genre à changer d'avis. La soirée fut quand même très agréable et j'appréciais cette sensation nouvelle de liberté.
Dans mon esprit embrouillé par l'alcool germa une idée. L'anniversaire de Paul arrivait à grand pas et l'envie de lui faire une surprise ou un cadeau était très tentante. Mais je cherchais quelque chose de spécial, quelque chose de surprenant, quelque chose à la hauteur de mon attachement pour lui. La partie la plus simple de mon idée était un joli sous-bock, pris dans un bar, car il les collectionnait pour décorer son appartement. Mais il aurait la particularité d'avoir à son dos, le numéro de portable de la belle Laura. Je l'aurai ainsi surpris et Laura restait un moyen pour moi de mettre une forme de protection entre lui et mon petit cœur fragile.
Malheureusement, je n'avais pas son numéro de téléphone, mais j'avais quand même la possibilité de la contacter grâce à Facebook. Et l'avantage de mon léger état d'ébriété, me permit d'oser un petit message.
« Salut Laura, dis-moi, te rappelles-tu de mon collègue, dont je t'ai parlé la dernière fois ? Je voulais savoir si tu avais réfléchi ? Je t'envoie sa photo, si tu veux savoir à quoi il ressemble. »
J'en trouvais une, avantageuse, sur le profil Facebook de Paul et l'ajoutais à mon message. Il était tard et donc, bien évidemment elle ne répondit pas tout de suite.
La soirée se terminait à deux heures du matin. Normal, il fallait que je « digère » les bières bues en début de soirée, avant de reprendre ma voiture.
En rentrant, je lui envoyais : « je crois que j'ai fait une bêtise... », avec les petits points de suspension, histoire d'éveiller sa curiosité et son imaginaire. Ensuite, j'allais me coucher.
Le matin, il me répondait « quoi ? » Mais pour le faire mariner, je lui disais un simple « Bonjour ».
Comme nous terminions tous les deux le vendredi midi, j'attendais de revenir chez moi, au calme pour relancer la discussion.
« Alors partant pour des explications ? », demandai-je.
« Oui !!! »
« J'aimerais savoir si tu pardonnes facilement ? »
« Ça dépend ! »
« Même si je fais un joli sourire ? ☺ »
« Ça dépend quand même ☺ »
« Ce n'est pas de ma faute j'avais trop bu » Laisser encore planer le doute...
« Allez, dis-moi. », insista-t-il.
« J'ai peut-être envoyé un message à Laura »
« Ah ! »
« Et une photo aussi. »
« Bon ça va alors ! »
« Sauf qu'elle a vu le message ce matin et qu'elle ne répond pas. »
« Ah :/ »
« Pas trop fâché ? »
« Non t'inquiètes »
« Mais, si je peux me permettre, en cherchant une photo de toi, j'ai vu sur Facebook que tu avais encore beaucoup de photo de ton ex. Et si une fille intéressée se renseignait, en se baladant sur ta page, ça pourrait la faire fuir. Ce sont des choses qui se font »
« Oui, je sais. »
« ☺ »
« Tu me dis si tu as des nouvelles ? », me dit-il.
« Pas de soucis. »
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