Chapitre 20
Notre discussion aussi sensuelle soit elle, n’avait pas changé notre relation professionnelle. Et c’est ce que je voulais avant tout. Je voulais avoir la certitude que nous pouvions faire la différence entre notre côté cœur et notre côté boulot.
Nous étions toujours des amis, mais petit à petit nous laissions parler nos corps. Mais il restait encore un doute. Car même si je ressentais bien plus qu’une simple attirance physique pour Paul, la réciprocité n’était pas sûre.
Je ne pouvais pas aller trop vite, ou je serais passée pour une chienne en chaleur. Même s’il était clair maintenant dans ma tête, que j’étais prête à le laisser me donner du plaisir. Je voulais qu’il m’embrasse, que ces mains me caressent, que ça langue lèche mes seins et surtout je voulais le sentir en moi.
Je continuais donc à lui envoyer des messages parfaitement amicaux : « Bon week-end » « ça va » saupoudrés d’un peu d’humour. Paul y répondait, mais ne relançait que rarement la discussion.
Donc comme à chaque fois je devais lancer un hameçon.
« N’empêche, tu es plus loquace quand la discussion se passe sous la ceinture. Ça ne va pas nous aider ça. ☺ »
« A toi de voir !! »
« Que veux-tu dire par là ? »
Silence
Paul restait compliqué, je n’arrivais jamais à comprendre ce qu’il voulait. Parfois il allait au-delà de mes attentes et d’autres fois il laissait en suspend un message, coupant ainsi court à notre discussion.
Et au boulot Paul continuait à volontairement ne pas respecter nos procédures, quand le travail était pour moi. Je dû même le convoquer à mon bureau, pour lui expliquer pourquoi certaines signatures étaient importantes.
« Tu as vu, au boulot je suis une vrai casse couille ! »
« Je vois ça »
« Et le pire c’est que j’essaye de me contrôler !
Mais je suis souvent impatiente et je craque »
« Trop impatiente de quoi ? ☺ »
« Dans mon cas c’est une généralité »
« Mmh pas si simple ☺ »
« Surtout que je suis sûre que tu adores jouer avec mes nerfs »
« Un peu ☺ »
C’était Paul qui lançait maintenant quelques hameçons, mais encore trop petit à mon goût. Mais je devais être patiente.
Il c’était passé presque une semaine depuis notre discussion sur mes envies libertines.
C’était l’heure de la pause-déjeuner.
« Paul va me chercher à manger, j’ai faim ☺ »
« Tout dépend de quoi tu as faim ? »
« Je ne suis pas difficile »
« Mmh »
« C’est quel type de Mmh ? »
« Un bon Mmh »
« Oui mais il ne remplit pas mon estomac ☺ »
« C’est sûr ! »
« Je crois que je vais devoir me débrouiller toute seule ☺ »
« Pour aller chercher à manger ? ☺ »
« Bien sûr, à quoi pouvais-tu penser ? »
« Autre chose »
« Sois plus précis »
« Impossible »
« Pourquoi tu as des tabous ? »
« Aucun ! »
« Apparemment si »
Paul comme d’habitude avait laissé notre discussion en suspens.
Le soir était arrivé et j’étais presque seule au bureau et je ne voulais pas terminer notre discussion.
« Qui ne dit rien consent ☺ »
« Oh non tu sais !
Justement »
« Justement quoi ? »
« Pas de tabous »
« Sauf que tu tournes toujours autour du pot, mais que tu ne dis pas ce que tu penses »
« Je te l’ai déjà dit »
« Que m’as-tu dit et quand ? »
« Chez moi »
« J’ai souvenir que tu as dit un truc du genre ‘ Si j’avais voulu j’aurais pu ‘ »
« Si j’avais voulu quoi ? »
« C’était tes mots donc je ne sais pas.
Mais j’aimerais bien savoir ☺ »
« Un jour peut-être !
Quand tu seras prête »
A quoi devais-je être prête. Et que m’avait-il déjà dit chez lui. Notre discussion tournait en boucle dans ma tête. J’essayais aussi de me remémorer notre dernière soirée chez Paul. Mais celle-ci avait tellement été intense et éprouvante, que tout se mélangeait dans ma tête. Je restais là devant mon ordi incapable de bouger.
« Je crois que mon cerveau vient de bugger, j’essaye de lancer l’application retour maison, mais ça rame »
« Ah !
Moi je viens de rentrer »
« Oui mais à quoi dois-je être prête »
Comme d’habitude Paul ne répondit pas.
Le bureau était silencieux. Tout le monde était parti maintenant.
Heureusement ma voiture eu la gentillesse de me raccompagner chez moi.
Le mercredi était une soirée calme à la maison. Pas d’activité pour les filles, les devoirs étaient terminés à mon arrivé et Florian avait souvent préparé le repas.
Donc après avoir mangé, je me suis mise devant la télé.
« Paul, je suis sûrement prête à plein de trucs, mais j’ai peur que mes limites ne soient pas compatibles avec tes envies. »
« Quelles sont tes limites »
« J’ai envie de toi et j’ai peur que tu n’aies envie que de sexe. »
« Mais tu as envie de moi dans quel sens alors ? »
« Il y a des choses qui se font mais ne se disent pas »
« Je ne peux même pas imaginer alors ! »
« Moi j’ai souvent imaginé. Mais j’ai toujours eu beaucoup d’imagination »
« Mmh Mmh »
« A chaque fois je dis ce que je pense et toi… non »
« Parce qu’on a pas la même situation »
« Situation familiale »
« Exactement »
« Et je ne te dirai jamais quelque chose comme ça par sms »
« La dernière fois que je t’ai proposé d’aller boire une bière, je me suis pris un râteau magistral. Donc il ne me reste plus que les sms »
« Non mais certaines fois je ne peux pas »
« C’est pas ce que tu m’avais dit ce jour-là »
« Bon allé, au lit »
« Bonne nuit ».
Cette discussion m’intriguait. Elle avait été légère et drôle au commencement, puis elle était devenue plus sérieuse. Paul attendait de moi quelque chose, mais quoi. Avait-il des envies un peu spéciales en matière de sexualité. Ou au contraire voulait-il une relation plus sérieuse.
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