Chapitre 25

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D'écrire un journal, m'aidait à remettre de l'ordre dans mes pensées, mais je prenais aussi conscience, qu'il fallait que je dise des choses a Paul, pas clairement tout ce que je pouvais dire à mon journal, surtout sur mes sentiments, car je savais qu'il n'était pas prête à l'entendre. Mais au moins lui parler de la peine qu'il avait pu me faire.

Depuis que nous nous étions disputés avec Paul, et que je lui avais demandé de me supprimer de ses contacts, je n'avais pas encore osé lui renvoyer un sms. Cela faisait trois semaines maintenant et il était temps que je brise le silence. Ma timidité était toujours là, mais j'osais de plus en plus me lancer. Il me sortait de ma zone de confort et m'obligeait à prendre plus de risque. Le risque d'être moi...

« Dit Paul, j'aimerais bien trouver le temps de discuter ? », lui envoyai-je alors qu'il venait sûrement de rentrer chez lui.

« Oui pas de soucis », répondit-il immédiatement.

« Quand es-tu disponible ? »

« Oh alors là ! Overbooké tu sais ☺ »

« Je me disais, c'était trop beau ! »

« Non mais ça peut se trouver »

« Avant ou après Noël ? », demandai-je.

« Avant, si tu veux »

« Cette semaine ou celle d'après »

« C'est bien ça ! »

Bon, j'aurai dû mettre un point d'interrogation sur ma question, mais il en profitait toujours pour brouiller les pistes.

« Ha ha ha »

« Non mais on va bien trouver si tu veux que l'on se voit »

« Ok alors j'attends que tu aies envie de proposer une date. », dis-je pour l'empêcher de continuer à m'embrouiller.

« Ce soir, si tu veux, mais jusque dix-neuf heures max »

« Ça peut se faire.

On se rejoint où ? »

« Chez moi, je t'attends »

Je venais pour lui dire qu'il m'avait fait beaucoup de peine en jouant avec mes sentiments. Et je voulais qu'il le comprenne. Mais je devrais trouver les mots justes, car Paul ne me devait rien. Nous n'étions pas un couple et je n'avais donc aucun pouvoir sur lui.

Comme la fois passée nous allions boire une bière sur son canapé. Paul laissait toujours tourner la télé, ce que je trouvais insupportable. Mais même si j'avais parfois fait quelques remarques à ce sujet, il la laissait tourner.

— Paul, dis-moi, tu es fâché contre moi pour ce qui s'est passé il y a trois semaines ?

— Non

— Tu sais, tu m'as fait beaucoup de peine, ce jour-là.

— Je m'en doute, mais qu'est-ce que tu voulais exactement.

— Je te voulais toi.

— Mais tu as conscience de ce que ça implique.

— En fait, je n'éprouve plus de désir pour Florian et c'est affreux de faire l'amour dans ces conditions. J'ai même parfois pleuré après que nous ayons fait l'amour.

— Et de toute façon entre nous, il ne pourrait rien y avoir de romantique.

Je crois que je m'en moquais, de toute façon, vu notre différence d'âge, j'étais convaincu que je n'aurais pas pu le rendre heureux, même si j'aurais adoré.

— Mais au boulot, tu cherches tout le temps ! reprit-il.

— Comment ça ?

— Tu mets toujours des décolletés et tu viens te mettre tout prêt de moi.

— J'ai toujours mis des décolletés et quand je viens te parler, je me mets toujours derrière ton meuble bas.

— Oui, c'est vrai, mais j'ai beaucoup de mal à résister à tes seins.

— Alors, laisse-toi faire, dis sur un ton humoristique.

— Non, il ne se passera jamais rien Elisa. En plus, s'il y avait quelque chose entre nous, après tu serais jalouse des autres femmes avec qui je couche.

— Premièrement, la jalousie ne fait pas partie de mon caractère et comment pourrais-je être jalouse, alors que j'ai un mari ?

Mais cet argument n'arriverait pas à convaincre Paul, qui était d'une nature jalouse. En couple, je n'en avais jamais eu la preuve, mais au travail, il était vexé s'il était le dernier au courant. Il ne supportait pas que d'autres que lui aient des privilèges. Il aimait être le centre de toutes les attentions.

— Et puis, si tu me sautais dessus, je n'arriverais pas à te résister, me lança-t-il.

Il devenait incompréhensible.

— D'ailleurs, si tu étais venu dormir chez moi, le soir où tu as dormi chez Nicolas, ça se serait sûrement mal finit, rajouta-t-il.

— Tu as conscience que tu es dure à suivre Paul ?

Paul ne répondit pas. Il avait toujours aimé jouer avec moi et semer le trouble, mais il faut avouer que ce soir-là, il était à son paroxysme. Comme par instinct, je regardais ma montre qui affichait 18h59.

— Ah, il est dix-neuf heures et tu m'as dit que je devrais partir avant.

— Non, mais tu peux rester encore un peu si tu veux.

Bien sûr que j'avais envie de rester encore, mais...

— De toute façon, ma famille va m'attendre, il faut que je rentre, dis-je à regret.

J'avais juste beaucoup de mal à me lever. J'étais beaucoup mieux là que chez moi. Le silence emplissait la pièce, alors que mon corps était figé dans le temps.

— Quand j'ai du mal à faire quelque chose, je compte jusqu'à trois, lui avouai-je. 1, 2, 3.

Et je me dirigeais vers la porte. Je récupérais mes chaussures, mon sac et mon manteau. Paul ouvrit la porte, je lui dis au revoir.

J'étais en train de m'éloigner, quand il me dit :

— Heureusement que tu pars, car sinon ça aurait mal fini.

Je faisais volteface.

— Pourquoi dis-tu ça ? Tu n'as pas le droit de me faire ça ! dis-je assomée.

Il est resté planté-là, contre la porte, ne sachant quoi dire.

— Paul, tu es compliqué, lui dis-je en souriant.

— Allez, rentre chez toi. M'a-t-il dit me rendant mon sourire.

J'ai traversé le couloir, ouvert la porte, arrivant dans la rue froide et sombre. Plongée dans mes pensées, mes jambes me portèrent jusqu'à ma voiture.

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