Chapitre 10
Quand Eva ouvrit les yeux le lendemain matin, elle se sentait désorientée et mis plusieurs minutes à réaliser qu’elle était chez elle. Elle tenta de se lever, mais eu la nette impression de se trouver dans un bateau en pleine tempête. Elle gémit. La porte s'entrebâilla et German passa la tête.
- Vous êtes réveillée.
- Oh là là, ne criez pas s'il vous plaît.
- Mais je ne crie pas Eva. Dit-il sur un sourire
Il s'approcha et lui tendit une main qu'elle accepta volontiers. Il l’emmena s’assoir sur le canapé, s’afféra dans la cuisine et revint en lui donnant un verre d’eau et deux cachets.
- Prenez, cela vous fera du bien.
Elle avala les deux cachets sans se faire prier et tendit le verre à German une fois vidé.
- Je vous prépare des œufs et du bacon. Il faut absolument manger dans votre état. Vous verrez, vous vous sentirez mieux après.
Elle renversa sa tête sur le dossier du fauteuil et ferma les yeux en signe d’acquiescement. Une fois le plat prêt et mangé, elle se sentit beaucoup mieux. Comme elle avait encore ses habits de la veille, elle décida de prendre une douche et de se changer. Elle mit un jean et un gros pull en laine.
- Vous avez meilleure mine. dit German appuyé au plan de travail et levant les yeux de son portable. Une petite promenade s’impose. Central Park ça vous dit ?
- D’accord, par contre, pour vous remercier, je vous invite à dîner ce soir.
- Oh pas la peine…
- Entre Marlon et ma soirée alcoolisée, je vous dois bien ça. Je tiens à vous remercier.
- Cela ne se fait pas.
- Qu’est-ce que vous êtes vieux jeu. Allez, c’est moi qui cuisine, maison.
- Oh alors là vous me tentez.
- Très bien alors promenade puis courses et vous m’aidez à cuisiner. »
La promenade et l’air frais revigorèrent Eva qui se trouva tout à fait disposée à nourrir son patron. Eva fit découvrir à German une petite boutique française où ils achetèrent les ingrédients nécessaires : ail, oignons, poivrons... Ils rentrèrent les bras chargés de victuailles. German n’avait aucune idée de ce qu’elle allait bien pouvoir cuisiner.
Elle lui demanda de couper finement tous ces condiments pendant qu’elle découpait les deux cuisses de poulet en quatre morceaux. Elle mit une poêle à chauffer avec de l’huile d’olive et une fois chaude y déposa la découpe de German. Une fois les aliments dorés, elle ajouta une bonne rasade de vin blanc et laissa mijoter le tout.
- Ça sent drôlement bon.
- Oui, maintenant, on va dorer la viande dans une autre poêle. Vous pouvez m’en donner une ? Juste là dans le placard sous vous.
- Tenez, dit German en s’exécutant.
- Maintenant M. l’assistant, je vous propose de cuire un peu de riz, disons 200 grammes.
- Très bien patronne et comment dois-je faire ? Répondit German entrant dans son jeu.
Elle rit, moqueuse.
- Ne me dites pas que vous n’avez jamais fait cuire de riz.
Gêné, German répondit :
- J’avoue, hormis les œufs brouillés…
- Bon, alors nous allons le faire pilaf se sera meilleur. Vous prenez un peu d’huile et en disant cela, elle lui mit la bouteille sous le nez. Vous savez ce que sais n’est-ce pas ? Railla-t-elle. Deux gousses d’ail. À décortiquer d’abord bien sûr ! Vous faites chauffer l’huile avec l’ail une fois chaude vous verser le riz sur l’huile. Lorsqu'il se colore vous pouvez le recouvrir d'eau et vous laissez mijoter à feu doux.
- J’aime le challenge, mais vous, visiblement vous aimez le risque. Dit-il en la poussant pour prendre place devant la plaque de cuisson.
Côte à côte, comme un couple, ils s’occupaient chacun d’une casserole. Eva mélangeant le poulet à la préparation aux poivrons et German très attentif à la cuisson de son riz.
Eva alluma son enceinte Bluetooth et une playlist de chansons françaises se mit à résonner.
- Là, je suis complètement dans l’ambiance. dit German en balançant sa tête au rythme de la musique de Christine and The Queens.
- Oui, j’ai l’impression d’être dans la cuisine de ma mère.
German tourna la tête vers Eva, son ton mélancolique lui rappela qu’elle lui avait dit ne plus avoir de famille.
- Elle est morte il y a longtemps ?
- Comment… ?
- Vous m’avez dit ne plus avoir de famille alors j’ai supposé…
- Cela va faire onze ans bientôt.
- Vous étiez très jeune alors ?
- Oui, dix-sept ans. Enfin, je n’ai pas trop envie d’y penser ce soir…Alors, ce riz faites voir ?
Elle prit une petite spatule en bois récolta quelques grains qu’elle vint positionner vers la bouche de German qui la regarda perplexe.
- Il faut toujours goûter pour s’assurer de la bonne cuisson.
German ouvrit la bouche et trouva fièrement son riz délicieux. Il coupa donc le feu pendant qu'Eva de son côté s’assurait de la cuisson de son poulet qu’elle jugea adéquate, car elle arrêta le gaz.
- Maintenant, la table. Dit-elle en ouvrant le placard du haut et en s’étirant sur la pointe des pieds pour récupérer deux assiettes. Tenez dit-elle en les posant à côté de la plaque de cuisson, prenez les couverts dans le tiroir à gauche. Moi, je remplis les assiettes et si vous pouvez vous occuper des verres et du vin ?
- À vos ordres madame.
La table mise, ils s’installèrent face à face.
Pendant que German servait un saint-joseph, Eva se leva brusquement.
- J’allais oublier ! Ce repas ne serait pas français s’il n’y avait pas le pain.
Elle récupéra la baguette achetée dans la boutique et la découpa en petites tranches qu’elle mit dans une jolie panière d’osier.
- Voilà dit-elle en la déposant sur la table et en s’installant de nouveau face à German.
- Et comment s’appelle ce plat qui sent terriblement bon.
- C’est un poulet basquaise.
- Hum délicieux. dit German après une première bouchée. Vous faites honneur à vos origines ma chère Eva.
Ils burent plusieurs verres et terminèrent leurs assiettes sans en laisser une miette. Eva avait préparé une salade de fruit frais aussi succulente que le plat principal. Une fois toute forme de nourriture disparue de la table, German se leva pour débarrasser et amena les couverts dans l’évier.
- Je n’ai pas de lave-vaisselle, mais laissez, je vais le faire. dit-elle en remplissant le bac de l’évier d’eau chaude.
- C’était une merveilleuse soirée Eva. Merci. Et une excellente journée également.
Eva, qui plongeait déjà ses mains dans l’eau, se tourna pour lui sourire. Un sourire qui pinça le coeur de German. Elle se sentait à l'aise en sa compagnie et il avait raison, cette journée avait été excellente. Elle ne se rappelait plus quand elle s’était sentie aussi bien avec un homme. Jamais, maintenant, qu’elle y songeait. À part Peter, mais lui, ne comptait pas vraiment.
Des coups sur la porte vinrent la sortir de sa rêverie éveillée silencieuse et Peter entra dans l'appartement.
- Alors comment va ma belle. Oh German toujours là ?
- Peter.
- Eva traîtresse, tu as fait ton poulet basquaise et tu ne m’as pas invité ! dit-il en plongeant un bout de pain dans la casserole pour saucer.
- Bon Eva, dit German en récupérant sa veste sur le canapé. Je dois y aller maintenant. Merci pour le repas et le cours de cuisine, c’était parfait.
- Tout le plaisir était pour moi dit-elle en le raccompagnant à l'entrée. J’ai passé une très bonne soirée. Elle ouvrit la porte et avant qu’elle ne réagisse, il se pencha et l’embrassa sur la joue.
- À lundi.
Et il sortit.
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