Réponse à Laklandestine
Chère étudiante en bonnet rose,
votre lettre m'emplit d'émoi à l'idée de vous savoir adepte de peintures biologiques sous mes coups de boutoir pinceau délicats. J'y pense sans cesse depuis que vous m'évoquez la face cachée de votre la lune, mais je ne suis qu'un humble professeur détaché sur la grande Bourse pour vous apporter mes lumières.
Notre monde va au devant de grands bouleversements, et je ne doute un instant, en mon âme à Douai, que des créatures vivantes d'autres planètes nous rencontrent un jour, sur anus où nous pétrirons de belles miches et glaçerons de jolis glands.
Je n'ai pas de contacts auprès de ce jeune Elon déguingandé qui a confondu son visage avec un presse-purée, mais il est d'une certitude inébranlable (elle), que ses ambitions sont le reflet d'une société humaine tout ce qu'il y a de plus traditionnelle. La fuite en avant technologique est inéluctable, et fait partie de notre structure émotionnelle, car elle répond à nos instincts reptiliens de conquête et de lutte pour la survie de notre espèce.
La croupe coupe est pleine, trouvons-en une autre, tel est l'adage séculaire qui nous sied si bien. Nous avons conquis le monde, touché la lune, et notre petite maison se fait étriquée, proliférants que nous sommes. Alors oui, je vous dis oui - n'y voyez aucune tentative abjecte de séduction autre que l'immense privilège qu'il m'est donné de vous parler ma chair chère -, une future Ophélie Meunier sera certainement une égérie de choix vantant l'engouement fulgurant de ces braguettes baguettes françaises dans le monde de deux mains demain, sur ces autres plats nets aux ânes hauts. Comment ? Que dites-vous ? Ma feuille se fait dure, elle aussi, je n'entends plus comme jadis.
Ah, en effet, merci chère étudiante. J'allais oublier le grand bas ceint (quelle délicieuse idée). Nos enfants, vous le savez, sont de joyeux drilles qui mélangent souvent le jeu et la recherche des limites, et le passé nous a prouvé que parfois, leurs enfantillages débouchaient sur une jambe dans le plâtre ou des dents en moins. Loin de nos éternelles remontrances et conseils avisés pour leur éviter de confondre un jouet dans le sable avec la déjection canine de la veille, ils s'en donnent à coeur joie jusqu'à s'apercevoir que ledit jouet fond dans leur main moite comme neige au soleil, non sans rappeler les effluves entêtants de l'appartement de papi Gaston. Cette fois, les enfants jouent à qui aura la plus grosse, quitte à écraser celle de son voisin, et sont tout à faits capables d'uriner de travers en voulant montrer qu'ils le font plus loin. Mais savez-vous, chère étudiante, qu'à une époque lointaine dans mes souvenirs anciens que la mémoire remonte des temps reculés, qu'enfant j'eusse tenté cette formidable expérience avec d'autres camarades, et que le vent nous a rappelé que rien ne sert d'uriner, il faut lui tourner le dos ? Si ces enfantillages débouchaient sur un exercice similaire, il me semble que le malheureux bambin ne saurait lutter à son tour et verrait une partie de ses ambitions lui éclabousser à la figure, car enfin, qui lutte contre le vent s'en prend plein la gueule tronche poire caboche face figure, à défaut d'un terme moins élogieux.
En définitive, si ce petit jeu de nos égos sans trique venait à déjeuner raie et tourner au désastre, je serais ravi que vous m'accompagniiez dans des astres plus cléments sans personne à nos trous, ceci cela vous tente un temps, soit peu, bien en tendu.
Sur ces beaux échanges, votre professeur vous souhaite une belle soirée sous l'essieu Suisse, qui comme chacun le sait, tourne comme un coucou.
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