Dès l’ouverture des portes l’enfant, trop heureux de quitter l’enceinte de la navette, se rue dans le sas, bousculant au passage un cybernétique un peu pataud mais suffisamment massif pour le faire rebondir sur le côté et manquer de le coincer contre la porte de l’écoutille par mégarde. Profitant du privilège de ses doigts gecko et de la précision de ses muscles hybrides, Ney se faufile avec grâce hors de l’appareil et constate que l’enfant a été arrêté par un homme en tenu de combat qui semble le réprimander.

Pas d’insigne officiel, ce doit être un mercenaire. Instinctivement, Ney balaie les alentours de ses yeux et surveille le réseau à la recherche de paquets excessivement cryptés. En vain : l’homme est probablement seul.

Flottant sous la très faible gravité artificielle, le soldat conduit le gamin, sans brusquerie, vers les hubs principaux et les grands anneaux. Ils sont rejoints par un petit groupe de voyageurs et Ney profite de cette foule pour emprunter le même ascenseur qu’eux. À mesure que l’ascenseur descend vers l’extérieur des anneaux, la gravité artificielle commence à se faire plus forte. L’intérieur de la cabine est couvert d’une abondante signalétique, notamment pour indiquer le haut et le bas : depuis le moyeu central l’accès à l’ascenseur se fait par le toit et le voyageur non averti aurait vite fait de se retrouver sur le dos avec une gravité d’un bon tiers de G à l’arrivée.

Une fois en bas, pas d’escalade pour en sortir : les portes latérales de l’ascenseur s’ouvrent sur une grande rue abondamment éclairée et le groupe se disperse rapidement vers les commerces et restaurants avoisinants.

Malgré la gravité, marcher peut se révéler un peu traître : la force de Coriolis ayant encore son mot à dire, le jeune terrien peine un peu à suivre le militaire visiblement bien plus à l’aise. Alors que Ney réfléchis à un itinéraire pour pouvoir les suivre sans se faire prendre, elle constate que le mercenaire et l’enfant se dirigent vers l’hôtel juste à droite. Vu que d’autres visiteurs entrent et sortent de l’établissement, Ney double les deux et effectue quelques requêtes pour y réserver une chambre.

Heureusement, Trend lui avait affecté quelques ressources. Des vacances aux frais des Wardners !