68 – Feyn : Par moins cent-quatre-vingt
La peur avait commencé à le saisir mais Idle vint le réconforter dès les premiers signes. Autour de lui, les nevians commencent à retaper des combinaisons spatiales pour Scrap, Nevi et Nightly. L’enceinte de l’installation avait été compromise par un robot de sécurité qui avait transformé la porte principale du hangar à véhicule en râpe à fromage géante. Par-dessus ça, les nevians avaient été un peu excessifs pour se débarrasser dudit robot et le faisceau de l’arme ne s’était pas vraiment arrêté dans l’installation…
Ney leur annonce que le réseau est à nouveau sûr. Et elle a une bonne nouvelle des renforts sont arrivés : l’équipe de Sanaë converge vers eux. Cara et Lift sont en train de gagner le vaisseau de la wardner et tous les membres de l’équipe de Ney sont invités à faire de même, dès qu’ils le pourront.
Quelques minutes plus tard quatre soldats en armure lourde débarquent le poing levé pour indiquer qu’ils n’ont pas envie de se faire tirer dessus. Derrière eux une vingtaine de robot ressemblant à des chiens métalliques d’un bon mètre au garrot, envahissent la salle et partent dans les coursives attenantes. S’il reste une présence hostile, elle ferait sans doute bien de se cacher.
Une voix féminine provenant de l’intérieur d’une des armures lourdes leur explique : « Bonjour, je m’appelle Cyntia. On fait partie de l’équipe de Sanaë. Dès que vous serez prêts, on vous escorte au Meteora. Vous y serez en sécurité. Nodeus est en train de récupérer ce qu’il peut dans les serveurs alors vous en faites pas : les idiots qui sont responsables de tout ça vont mal finir. »
Quelques minutes plus tard, l’équipe de Ney a terminé la dernière armure. Feyn aide les nevians à en habiller l’enfant, puis étant l’un des seuls non armé, il la porte dans ses bras. Le groupe s’éloigne ensuite vers l’entrée, retraversant les couloirs parsemés d’une bonne centaine de robots androïdes. Plus jamais Feyn ne regardera les nevians de la même façon.
Le Meteora est positionné à plus de sept-cent mètres de l’entrée. Il repose sur six gigantesques trains d’atterrissage, les tuyères orientées vers le bas, comme une fusée, ce qui est en fait plutôt juste. Les dissipateurs thermiques des canons de l’engin rayonnent d’un léger rouge sombre.
Traverser la plaine ne se révèle pas particulièrement difficile : la faible gravité est devenue une habitude et sa combinaison fait partie des dernières générations. Des débris, ceux de la navette, parsèment tout l’espace entre la base et le vaisseau. La plate-forme d’atterrissage n’existe tout simplement plus.
Les voici enfin aux pieds de l’appareil. Un petit ascenseur les attend. Et l’énorme masse du vaisseau au-dessus d’eux impose une ombre qui rend les lieux encore plus sombres. Même en plein jour, la lumière sur Titan n’est pas plus forte qu’un crépuscule nuageux sur Terre et leurs propres lampes sont d’une grande utilité.
L’ascenseur les remonte lentement dans le ventre du monstre et une fois arrivé dans la grande antichambre, il se range au plafond. Les derniers dogbots, remontant la colonne à l’aide de leurs propulseurs, arrivent. Le dernier passé, de lourdes portes horizontales se referment sur le passage.
L’atmosphère entièrement changée pour celle de bord, ils sont invités à se débarrasser de leurs combinaisons. Nightly est dépouillée de la sienne par Francklin et Garreth tandis que les deux femmes, sans doute des sœurs jumelles, les conduisent plus haut, vers l’espace passager.
On leur conseille de s’attacher correctement. « Il risque d’y avoir des turbulences. », leur explique la femme nommée Cyntia. Dans la salle, tous les nevians à l’exception de Nevi et Zut, sont présents. La guerrière a été conduite à l’infirmerie pour ses très inquiétantes brûlures.
Heureusement, ils sont tous entre de bonnes mains désormais. Feyn se laisse aller et tente de se reposer un peu.
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