69 – Sanaë : Going orbital
La poussée des moteurs fait trembler tout le vaisseau. Elle pourrait presque entendre le sable et les galets projetés par le souffle des réacteurs. Mais son attention est portée sur les appareils en approche : deux indiquent clairement leur appartenance et semblent poursuivre les cinq autres. Évidemment toute la formation semble converger vers eux.
Grâce à la très froide et très dense atmosphère, les railguns ont eu le temps de refroidir. Dans une vingtaine de secondes ils seront chargés, il ne leur manquera plus que des cibles. La puissance de ces armes est telle que les projectiles, même tirés depuis là, continueront leur chemin vers l’espace interstellaire sans s’être véritablement aperçu qu’ils ont traversé des vaisseaux au passage.
La poussée commence à s’accentuer : bientôt deux G, et on pourra parler. La wardner surveille ses écrans tandis que Nodeus commence à marquer les cibles. Une communication depuis l’orbite leur indique le modèle des appareils et donne le feu vert pour les abattre. La signature : Liandri lui-même. Quelqu’un l’a visiblement « fait chier ».
Les appareils en approche larguent leurs torpilles. Visiblement dépassées, elles sont détruites par les pointes de défense du Meteroa, une à une. Mais leur nombre les font se rapprocher dangereusement et la dernière explose si prêt que le souffle et les débris ont touché le vaisseau. Un des six réacteurs perd toute sa puissance. Nodeus doit couper celui en symétrique pour compenser. Il leur restera assez de poussée pour atteindre l’orbite, mais ils ont quand même perdu un tiers des capacités de propulsion.
« Les assaillants sont à portée de tir. Ils tentent des manœuvres d’esquives, mais je peux les abattre, indique l’IA.
– Fais donc Nodeus, confirme Sanaë. Ne me demande pas l’autorisation quand tu as celle des corporations.
– Compris. », notifie l’IA qui ouvre le feu.
Une nouvelle fois, les tirs des quatre railguns du vaisseau le décalent avec violence secouant les passagers. Sur son écran Sanaë constate que trois des poursuivants n’iront pas plus loin. Derrière, les vaisseaux de Liandri ont gagné beaucoup de terrain.
« Dommage, j’en ai raté un et je n’avais que quatre tirs possibles sur cinq, déplore Nodeus.
– Ne t’en fais pas, leurs vaisseaux sont obsolètes et visiblement leurs pilotes sont des merdes, commente la wardner.
– Des souvenirs de l’ancien temps ? demande l’IA.
– Ouais, confirme Sanaë. Je n’ai plus piloté en condition réelle depuis la fin de la guerre des colonies.
– Serions-nous meilleurs ? ironise Nodeus.
– Vous avez l’avantage, c’est sûr. », s’amuse Sanaë.
Sur ses écrans les deux chasseurs de Liandri ont déployé leurs propres armes. Un modèle bien plus récent. La volée qu’ils ont déployée mettrait à mal les défenses du Meteora lui-même. Les missiles effectuent de complexes manœuvres d’évitement tandis que les mitrailleuses de défenses des bombardiers tentent désespérément de les suivre. Plusieurs explosions s’ensuivent et les deux chasseurs de Suan doivent éviter le nuage de débris de leurs proies.
« Ici Aegis-1 à Meteora : les poursuivants ont été anéantis. Liandri vous attend à Sympan. Bonne journée à vous, nous rentrons à Thatsit.
– Merci à vous Aegis-1, bon retour et fly safe. », remercie l’IA avant de couper la communication.
Les voici hors de portée, bientôt : les implications politiques.
Annotations
Versions