70 – Francklin : Restauration
L’enfant devant lui avait été intégrée de force à un système automatisé qui avait essayé de se servir de son implant psi. Les dégâts sur le cerveau doivent être désastreux. D’autres se seraient demandé s’il n’est pas plus sage de la déclarer morte et d’attendre sa résurrection auprès de son service de sauvegarde. Mais Francklin n’est pas de cette catégorie : aucun des patients qu’il a eu sur sa table d’opération n’y est décédé et ça ne se reproduira pas. Pour arriver à ce résultat, il a sa botte secrète : il est psion, un de ceux qui peuvent « voler » les pouvoirs des autres, les copier serait plus exact et l’un de ceux qu’il possède lui permet le miracle.
Sur bien des aspects Francklin est un scientifique dans son expression la plus froide. Certes, il entoure toujours son discours d’un enrobage bienveillant et agréable, mais il reste profondément athée. Même quand il effectue ce genre de miracle, il se convainc avec le même espoir : « Un jour la science comprendra. »
Prenant la main de l’enfant délicatement, il se concentre sur ses sensations exotiques et l’état de l’enfant s’améliore. Lentement au début, quelques cellules par-ci, d’autres par-là. Puis, ça s’accélère et les implants ressortent, rejetés par le corps, les tissus se reforment et même la plus dégradée des cervelles reprends sa forme, son réseau, son motif, son être.
L’enfant s’éveille, le regard figé dans l’horreur. Le médecin la prend dans ses bras lui murmurant des mots réconfortants et elle se calme lentement.
« Que s’est-il passé ? Où sont les autres ? », demande Eve.
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