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Une minute de lecture

Quatre ans, une gravure «24/10/2018 - Laurence » dévoilée sous la plaque de son bracelet, un confinement, un diplôme d’orthophoniste, des kilos de livres abandonnés, un emménagement sur l’ile de Ré, une embauche dans un pôle médical à Royan, une démission du phare, une création d’entreprise de plomberie, des fêtes de famille, un mini-nous qui pousse dans mon ventre, des moments d’amitié, du soleil et du vent et des milliers de câlins plus tard.

Cela fait un an que Papymile s’est éteint et repose dans le caveau du cimetière de Saint-Martin. Il est parti serein dans son sommeil, avec l’assurance d’avoir aimé et d’avoir été aimé. Aimé par sa mère, par son père, par ses enfants et petits-enfants, par sa famille, par ses amis. Serein d’avoir tracé le bilan de sa vie, d’avoir confirmé ses bases, d’avoir découvert un non-dit qui voilait son histoire mais qui ne l’empêchait pas de se sentir complet. Ce mystère dévoilé ne l’a pas bouleversé, c’est comme si c’était déjà intégré à sa construction. Pour imager ce qu’il ressentait, il utilisait la métaphore d’une maison sur pilotis.Les piliers ne sont pas apparents, on ignore leur présence mais ils sont tout de même là et ils assurent la stabilité du bâtiment.

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