5 - Évasion, pt. 1
Lorsque le quatrième jour se leva, les quatre prisonniers d'HYDRA avaient tous repris conscience. Si les trois derniers jours avaient été durs pour eux (pour certains plus que d'autres d'ailleurs), ce qui les attendait s'annonçait encore pire. Les choses sérieuses allaient commencer.
Leur cellule était vraisemblablement située sous terre, de telle sorte que la lumière du soleil n'atteignait jamais ni la cellule elle-même, ni la large pièce qui l'entourait. La seule chose qui témoignait des jours passants était l'éclairage qui diminuait le soir venu, ne laissant que quelques veilleuses, et la relève des gardes dont les tenues changeaient selon qu'ils appartenaient à la ronde de jour ou de nuit. Les prisonniers basaient donc leurs estimations du temps écoulé sur les commentaires des uns et des autres – puisqu'ils ne s'étaient pas tous éveillés au même moment – ainsi que sur les dires des jeunes femmes venues les visiter.
Officiellement, ils n'avaient reçu ni eau ni nourriture, mais seul Stark en aurait réellement souffert puisque les autres avaient dormi au moins deux jours sur les trois passés dans la petite pièce. Officieusement, Alexie avait profité de ramener le corps abimé de Brock dans la cellule pour y déposer de quoi survivre : pas grand-chose, juste une ou deux petites bouteilles d'eau et quelques barres de céréales.
Sur les assurances des mystérieuses filles (qui n'étaient plus si mystérieuses après des explications de Brock et Bucky qui méritaient approfondissement), ils avaient pu se permettre quelques libertés une fois la nuit tombée. D'après elles, ils pouvaient se mouvoir et parler librement, les micros étant coupés et les caméras de surveillances diffusant des boucles de la première nuit où l'on pouvait les voir dormir.
L'HYDRA surveillait ses agents comme le lait sur le feu, mais faisait encore et toujours l'erreur d'avoir une confiance absolue en leurs créations. Comme si ce n'était pas un fait connu, que la créature se retourne toujours contre son créateur.
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Ainsi, lorsque les lumières de la pièce-entrepôt s'allumèrent (éblouissant les héros au passage), et que les agents de l'HYDRA arrivèrent en masse, les quatre Avengers (ou alliés) n'étaient pas aussi faibles qu'ils auraient du l'être. Ils étaient tous assis, appuyés contre le mur faisant face à la grande baie-vitrée, et paraissaient aussi sereins qu'ils pouvaient l'être dans de telles circonstances.
Contre le mur leur faisant face, derrière cette même baie-vitrée, en partie cachés par le personnel de l'hydre, se trouvaient toujours leurs armes et équipement. Intacts, de ce qu'ils pouvaient en dire. De tout le temps qu'ils avaient passés éveillés ils n'avaient pas vu une seule personne y toucher, et Stark qui avait, entre autres choses, une mémoire photographique était prêt à jurer que rien n'avait bougé depuis la première fois qu'il avait ouvert les yeux dans cet endroit.
« Bien le bonjour messieurs ! » Ils eurent bien du mal à distinguer, dans la foule, le propriétaire de cette voix moqueuse. « J'ose espérer que le séjour vous plait. Après tout, nous nous sommes donnés beaucoup de mal pour vous satisfaire... » Un homme d'apparence quelconque se détacha du groupe pour s'avancer vers eux. Il arbora un sourire dédaigneux, et sa voix suintait de sarcasme. Dans son état normal, Tony bouffait des hommes comme lui tous les matins au petit dej'.
« Quoi ? Ne faites pas ces têtes-là. On sait qu'on n'est pas encore au point sur l'accueil, mais c'est pas comme si vous aviez été maltraités non-plus, si ? (Penche la tête sur le côté avec un air faussement ingénu.) Ah bah si en fait ! M'enfin, c'est pas comme si vous étiez des invités de marque non plus, (se tourne vers le foule) n'est-ce pas les amis ? »
Les rugissements poussés par les hommes d'HYDRA le firent sourire. Il s'approcha un peu plus de la cellule, ouvrit la bouche dans l'optique de cracher une autre saloperie n'ayant pour seul but que d'énerver les hommes enfermés, puis... S'effondra au sol avec un grand bruit sourd.
...
Le silence choqué s'étirait encore. Et encore. Et–
« La vache, mais il est génial ce truc ! Dis, Morgan, fais-moi penser à en demander un à Megalia ! »
Tony laissa échapper un rire nerveux qui sonnait presque comme un sanglot alors que six autres corps s'effondraient au sol. À droite de la grande pièce se trouvaient Morgan, froide et impassible, dans l'attitude parfaite d'une tueuse professionnelle. À ses côtés, Selena s'extasiait sur le bouclier de vibranium du Captain qui venait de lui revenir entre les mains après avoir assommé les hommes de l'organisation criminelle.
« Concentres-toi un peu, Sélie. On n'est pas là pour jouer, et on a peu de temps avant qu'ils ne lâchent l'artillerie lourde sur nous. »
Morgan n'avait pas lâché des yeux ses ennemis, et après ce rappel à l'ordre à destination de sa compagne d'arme, elle fit basculer dans ses mains l'un des semi-automatiques attachés dans son dos. Elle s'avança de quelque pas, tenant toujours en joug le troupeau d'hommes qui sortaient leurs propres armes. Un sourire dangereux rehaussa le coin de ses lèvres, ses yeux semblaient s'être illuminés comme si elle partait en chasse.
« Allons, allons les enfants. Je vous assure que vous ne voulez pas faire ça, alors posez-moi vos petits joujoux par terre avant de blesser quelqu'un. »
L'un de ses opposant sortit du rang pour se jeter sur elle, n'ayant visiblement pas apprécié ses insinuations. Il n'eut, malheureusement pour lui, pas le temps de la toucher qu'elle fit un pas sur le côté et lui mit un coup de crosse dans la tempe. Il s'effondra au sol et Morgan le poussa un peu du bout de sa botte pour s'assurer qu'il était toujours en vie.
« Et de un. (Se tourne vers le reste du troupeau.) Je me sens d'humeur charitable pour le moment, les prochains n'auront pas sa chance (désigne le corps au sol). Après tout, ne dit-on pas qu'un bon ennemi est un ennemi mort ? »
Avant même que qui que ce soit ne puisse réagir, la pièce fut plongée entièrement dans le noir. Cela ne dura que quelques secondes, une minute tout au plus, avant que le générateur de secours ne prenne le relais, illuminant le tout d'un rouge angoissant. C'était le signal.
Profitant de cette minute d'obscurité, Morgan abattit autant d'homme qu'elle le put, sans même cligner des yeux, sans trembler, sans accroc dans la respiration. Elle tira dans le tas, à hauteur d'homme, dans le but avoué de tuer, comme elle aurait balayé de la main quelques mouches ennuyantes.
Dans le même temps, Selena utilisa le bouclier qu'elle tenait toujours entre ses mains pour détruire la vitre de la cellule qui retenait toujours les ennemis d'HYDRA. Maintenant qu'elle n'était plus alimentée en énergie, la vitre explosa comme du cristal. Heureusement pour eux, trois des quatre hommes s'étaient relevés pendant le petit show des filles, et ils purent donc éviter de se faire blesser par des bouts de verres.
Quand les lumières se rallumèrent, rouges, Tony fut le premier à sortir de la cellule et à se jeter sur son armure. Il n'en pouvait plus de se sentir impuissant. Il enfila ses gantelets à la va-vite et se tourna vers quelques chiens d'HYDRA qui couraient vers lui arme au poing. 3. 2. 1. Un coup de répulseur bien placé et Tony se sentit revivre. Avant même que ses victimes n'aient touché le sol, deux silhouettes débarquèrent dans la pièce, attirant l'attention et faisant cesser les tirs des deux côtés.
« Oh, merde... (Pose les mains sur ses genoux et halète, essayant de reprendre son souffle.) Je vous ai déjà dit que j'avais pas votre endurance, bande de connes.
— Meg' est un peu frustrée d'avoir du lâcher ses jouets informatiques pour faire un petit footing dans les couloirs (sourire sarcastique).
— Ta gueule Alexie ! (Se redresse, les yeux presque fous, et tape du doigt sur le thorax d'Alexie.) Je te rappelle que c'est grâce à mes "jouets informatiques", comme tu dis, qu'on en est là aujourd'hui et qu'on va peut-être pouvoir se casser de cette base de merde, et pourquoi pas faire cramer cette association de merde avec ! »
Megalia semblait au bord de la crise de nerfs et sa dernière phrase, hurlée avec une voix frôlant l'hystérie, paralysa tous les êtres présents dans la pièce qui la regardaient avec les yeux ronds, passablement surpris. Et puis, d'un coup, ajoutant à la surprise générale, Selena éclata d'un rire clair et incontrôlable comme si elle venait d'assister à quelque chose de particulièrement hilarant. Et comme s'ils n'attendaient que ça, qu'un signal de départ, les hommes d'HYDRA reprirent leur course et les combats recommencèrent.
Steve et Bucky se précipitèrent en dehors de la cellule pour récupérer leurs armes et équipements, tandis que Tony revêtait l'intégralité de son armure et se reconnectait à son fidèle Jarvis*. Qu'est-ce qu'il lui avait manqué ces derniers jours. Sitôt fait, il enchaina les instructions tout en se lançant dans le combat à coup de répulseurs et autres rayons à particules : les localiser, contacter le reste de l'équipe, envoyer un jet, s'infiltrer et vicier tous les systèmes informatiques de la base et... Impossible ? Comment ça, impossible ? Bah, il y penserait plus tard, pour l'instant Tony était aux prises avec les hommes de main d'HYDRA, et ils étaient tellement coriaces qu'il n'osait même pas imaginer ce que ça donnerait lorsque les soldats surentrainés de l'organisation arriveraient.
Une fois équipés, Steve et Bucky se lancèrent également dans la bataille, accompagnés de Morgan qui avait déjà recommencé à trancher dans le tas. Alors que l'Ironman ne faisait que repousser leurs assaillants (bien que les rayons sortants de son armure ne fassent pas du bien), et que le Captain ne faisait que défendre et protéger ses coéquipiers, Bucky et Morgan étaient passés en mode machine de guerre. Ils avaient été entrainés pour ça, pendant longtemps, et ce n'était pas la première fois qu'ils avaient l'occasion de danser ensemble. Leurs semi-automatiques en main, ils tirèrent, et tirèrent encore, évitant les coups avec une facilité déconcertante et ne semblant pas perturbés outre mesure de tuer autant de personnes. Mais il n'y avait là rien de surprenant, après tout Morgan avait été très claire : un bon ennemi, c'est un ennemi mort.
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Pendant que ces quatre là faisaient du ménage, Alexie s'était agenouillée près de Brock, toujours assis dans la cellule, et vérifiait rapidement que les pansements de fortune tiendraient jusqu'à la sortie de la base. Puis, elle se releva, aida Brock à se remettre sur ses pieds, et fit signe à Selena d'approcher avant de lui passer le relais. La blonde passa le bras sous les aisselles de Brock avant de mettre le bras de l'homme sur ses propres épaules de façon à l'aider à supporter son poids et à avancer durant leur fuite. Elle ne pourrait pas beaucoup se défendre ainsi, mais elle comptait sur ses sœurs d'armes pour assurer sa sécurité et celle de sa charge.
« Dès que le zone sera propre, partez par le couloir et remontez par les escaliers de l'aile ouest. Megalia doit être en train de prendre le contrôle de tous les systèmes informatiques et les armes électroniques du bâtiment, et il n'y a que deux patrouilles de gardes dans cette aile. Ne vous retournez pas, et éloignez-vous le plus possible. Meg' devrait vous ouvrir la voie et je m'occuperais des hommes de guerres qui viendront en renfort. »
Oubliée la légèreté encore présente quelques minutes auparavant. Sa voix était stricte et ne souffrait aucune contradiction, c'était celle d'une guerrière, d'une commandante. Selena se contenta de hocher la tête, glissant son Glock armé dans sa main libre. Elle aussi affichait une mine sérieuse, bien loin de l'air léger et jovial qu'elle montrait habituellement.
Des quatre filles, seule Megalia détonnait. Bien que les quatre aient reçu un entrainement de tir basique, et portent en permanence une arme de poing et un balisong, Megalia était celle qui répugnait le plus à se servir d'armes directes. Elle préférait mille fois diriger des drones, des droïdes ou des missiles, et l'HYDRA l'avait volontiers laissé faire lorsqu'il fût révélé que le génie des Stark était sans aucun doute héréditaire. Après tout, si le frère avait été si longtemps surnommé le "Marchand de Mort", il n'y avait aucune raison pour que la sœur ne soit pas au moins aussi létale sans avoir besoin d'appuyer physiquement sur une gâchette.
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Megalia, donc, isolée dans un coin, une tablette dans la main, qui reprenait le contrôle de tout le système électrique, électronique et informatique du bâtiment. Elle s'apprêtait à finir lorsqu'une balle siffla dans sa direction. Relevant les yeux légèrement écarquillés, elle jura entre ses dents : c'était trop tôt, mais elle n'avait plus le choix. Alors que la balle allait s'enfoncer dans son crâne, un mur si sombre qu'il semblait absorber la lumière alentour se forma à quelques centimètres de son visage et la balle se désintégra sitôt qu'elle le percuta. Puis, sous les yeux médusés de Tony qui s'apprêtait à venir lui prêter main forte, le "mur" se rapprocha du corps de Megalia jusqu'à épouser parfaitement ses formes. La jeune femme tourna son visage vers celui de son demi-frère et lui lança un sourire malicieux.
« Micro-robots et nanites en anti-métal*. Impressionnant, non ? »
Et sur cette dernière phrase, les nanites la recouvrirent entièrement, visage compris, jusqu'à former une armure qui rappela grandement à Tony celle de la Black Panther.
À ce moment-là, Morgan siffla deux fois, attirant l'attention sur elle. Elle échangea un regard avec Alexie, et il ne fit aucun doute pour les Vengeurs que ces deux là étaient les dominantes du groupe. Megalia tapota encore deux-trois fois sur sa tablette avant que celle-ci ne se dématérialise en centaines de micro-robots qui s'enfuirent comme des fourmis. Puis, elle s'approcha de Tony, lui mit une tape amicale sur l'épaule et lui fit un signe de la tête.
« Suis-moi. (Se tourne vers les autres.) On se retrouve au deuxième sous-sol de l'aile ouest. »
Puis elle attrapa le poignet de Tony pour le pousser à la suivre et sortit de la salle-entrepôt sans un bruit. Après quelques virages elle le lâcha et il la suivit docilement à travers des dizaines de couloirs, dans la lumière vacillante des lampes de secours qui offrait au bâtiment sous-terrain une atmosphère plus oppressante encore. Parfois, Megalia l'arrêtait et le poussait dans les ombres le temps que quelques hommes d'HYDRA les dépassent, puis ils reprenaient tous les deux leurs routes, Tony toujours un peu plus perdu. Il avait profité du trajet (faisant confiance à la jeune fille pour ne pas les faire tuer) pour réessayer d'infiltrer le réseau informatique du bâtiment sans succès. D'après JARVIS, une autre entité occupait déjà l'espace et elle n'était pas prête de le laisser entrer. Il s'attelait donc, autant que faire se pouvait puisque son armure n'avait rien d'un ordinateur hyper performant, à contourner les pièges et sécurités dressés tantôt méthodiquement, tantôt aléatoirement par cette autre intelligence artificielle qui lui donnait beaucoup de fil à retordre.
Finalement, Megalia les conduisit dans une pièce... Une pièce. Assez indescriptible. Un mélange entre son atelier à la tour, le labo de Banner, un carrossier et une recyclerie spécialisée dans les appareils électro-informatiques. En bref, un bordel. Mais organisé, le bordel !
« Tu peux calmer ton IA trente secondes s'teu plait ? »
Tony sursauta légèrement, l'intervention de la brunette l'aillant complètement sorti de sa contemplation. Quand ses mots firent sens dans son crâne, il se mit automatiquement sur la défensive, préparant une série de questions qui n'eurent même pas l'occasion de quitter sa bouche.
« Pandore j'ai besoin que tu te calmes un peu, on manque de temps et je veux que tu te concentres sur le verrouillage de l'aile sud, de tous les entrepôts et des étages-prisons. On a travaillé dur dessus, alors fais en sorte que ce bâtiment soit un putain de dédale pour l'hydre et ses hommes !
— Bien madame. Aile sud scellée. Démarrage protocole Dédale. Démarrage protocole Thésée. Plan Chaos, phase 1 activée. »
Tony était bouche bée. Meg' avait découvert sa tête pendant qu'elle tapait sur plusieurs claviers et jouait avec plusieurs écrans holographiques, et il avait eu le loisir de voir un regard joueur et jubilatoire (presque effrayant) illuminer son visage sérieux pendant qu'elle donnait ses instructions. Mais c'était la voix mécanique sortant des enceintes qui l'avait vraiment surpris. Une IA. Pandore était une IA, et plus probablement l'IA qui empêchait JARVIS d'accéder aux serveurs de l'organisation. D'ailleurs :
« Ta Pandore nous a fait perdre du temps. JARVIS doit infiltrer les serveurs, on a besoin des informations qu'ils contiennent. »
Sa voix était ferme, et après avoir passé trois jours dans le brouillard, Tony se sentait fier de lui. Il avait retrouvé une partie de sa verve. En même temps, il avait survécu à l'Afghanistan, ce n'était surement pas l'HYDRA qui allait lui faire peur ! N'est-ce pas...
Des yeux vairons surpris se relevèrent sur lui. Megalia sembla comprendre, enfin, l'irrégularité qui était apparu plus tôt sur son écran. Elle hocha sèchement la tête avant de se remettre à taper furieusement sur un clavier, un parmi les dizaines présentes, qui ne semblait relié à aucun écran, ni aucune machine en particulier.
« Donnes-moi ta main s'il te plait. (Tend le bras vers lui sans le regarder) J'ai besoin d'introduire JARVIS directement dans le système pour ne pas créer de brèche dans les protections créées par Pandore. Sinon, c'est toute cette foutue mission qui tombe à l'eau, et j'ai pas trop envie de crever maintenant tu vois. »
Bien que réticent, Tony lui donna sa main. Il ne bougea même pas lorsque les capteurs de son armure lui apprirent qu'un nanorobot s'était infiltré jusqu'au cœur de l'armure, là où se trouvaient les serveurs miniatures de JARVIS. À la guerre comme à la guerre disait-on. L'opération sembla prendre un temps fou, et Tony devenait de plus en plus nerveux, alors qu'il observait sur les écrans alentours des images de vidéo-surveillances à faire froid dans le dos. S'il n'avait pas été l'ennemi d'HYDRA. Les portes se verrouillaient devant des escadrons entiers armés jusqu'aux dents qui devaient alors faire demi-tour pour espérer trouver un nouvel itinéraire viable jusqu'à leurs cibles, ses coéquipiers, qui avançaient aussi vite que possible guidées par les jolies petites loupiotes sans aucun doute contrôlées par Pandore.
Sa nervosité disparut lorsque JARVIS pu enfin prendre possession des données de l'organisation criminelle. Du peu qu'il en voyait, les dirigeants avaient été trop sûrs d'eux, et beaucoup trop d'information sensibles (pour HYDRA) et importantes (pour les Vengeurs) étaient stockées dans le coin. Puis Tony se souvint que sans la coopération de la jeune femme, il aurait mis un temps fou à mettre la main sur ces mêmes-données. Il la regarda d'un œil nouveau, respectueusement.
« C'est un programme très intelligent que tu as là, Megalia. HYDRA devait être très confiante avec une telle IA pour défendre ses secrets. »
La jeune femme lui adressa un sourire taquin qui valait mille réponses et lui tourna le dos pour aller ouvrir un meuble que le milliardaire n'avait même pas remarqué. Elle en sortit plusieurs boîtes qu'elle vint poser sur un établi préalablement vidé de tout le bordel qui y traînait. Lorsqu'elle les ouvrit, Tony se demanda sincèrement à quoi tout cela pourrait bien leur servir.
« Ce sont des drones et des droïdes, » lui expliqua la petite brune comme si cette simple phrase pouvait tout expliquer. Puis elle lui montra une série d'écrans : « Comme tu peux le voir, tes coéquipiers, Morgan et Selena se déplacent dans l'aile ouest et on va devoir les retrouver avant qu'ils n'atteignent le deuxième sous-sol. Pandore est en train de les guider pour ne pas qu'ils se jettent dans des culs-de-sacs ou entre les griffes des escadrons d'HYDRA : c'est le protocole Thésée. Là (montre d'autres écrans) c'est l'aile nord, où on est actuellement, et l'aile est. Pandore verrouille les portes et les couloirs pour perdre les agents d'HYDRA et les empêcher de remonter à la surface : c'est le protocole Dédale. Et ça (revient aux boîtes sur l'établi) ce sont mes boîtes de Pandore personnelles, finit-elle dans un sourire fier.
— Et à quoi ils vont nous servir ?
— Les droïdes ont une autonomie limitée, leurs programmes sont verrouillés de sorte qu'ils ne puissent pas évoluer ou échapper à mon contrôle ou celui de Pandore. On va les lâcher dans l'aile nord et est, ils iront dans les étages aériens et empêcheront tous les employés et soldats de l'organisation de sortir de cette base puisque je ne peux pas barricader ces parties là de la base.
— Pourquoi ? (Une demande curieuse et surprise.)
— Parce que (relève les yeux vers Tony avant de reprendre son travail sur les droïdes) nous sommes dans l'aile nord et la verrouiller avec nous dedans serait clairement contre-productif. Et puis... (s'occupe des drones) et puis Alexie est enfoncée dans l'aile sud. D'ailleurs les drones sont pour elles. Ce sont des bombes, si tu te demandes, certains resteront ici, les autres avec Alexie qui les placera au plus profond de la base – 18 sous-sols – pour la faire s'effondrer sur elle-même.
— Tu veux les enterrer... »
Megalia releva les yeux vers le milliardaire. Elle était déterminée et semblait prête à en découdre avec n'importe qui essaierait de l'arrêter.
« C'est un problème, peut-être ? »
Tony la regarda droit dans les yeux, toujours un peu ébranlé. Il comprenait mieux, bien mieux. C'était évident, maintenant, elles n'avaient pas menti. Elles se préparaient depuis longtemps, leur plan était trop pointilleux, trop précis. Tout était fait pour détruire un maximum des forces de l'hydre. Alors, était-ce un problème que d'ensevelir les données, les armes, les créations et les soldats d'HYDRA, que de se débarrasser d'autant d'ennemis, de faire exactement ce que les Avengers s'attachaient à faire depuis près d'un an : détruire les bases de l'organisation.
Après réflexion, Anthony Edward Stark fut pris d'une nouvelle résolution : HYDRA avait fait trop de dégâts, trop longtemps. Ça ne pouvait plus continuer.
« Non. Tant qu'il n'y a pas de victimes civiles, alors ce n'est pas un problème. »
Les deux Stark échangèrent un sourire, incertain pour Tony, ravi pour Megalia, un échange qui scella leur décision commune, puis chacun remit son casque et ils quittèrent la pièce précédés de droïdes de la taille d'un chat et de drones explosifs.
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« Son fidèle JARVIS » : Oui, je sais, légèrement anachronique si on considère que Avengers : Age of Ultron est déjà passé, ainsi que Captain America : Civil War. Seulement, voilà, JARVIS reste l'IA la plus emblématique de Tony et il me paraissait inconcevable d'en écrire une autre qui manquerait de son autonomie, de son sarcasme et de sa personnalité.
« Micro-robots et nanites en anti-métal. » : Applaudissez-moi parce que j'ai fais la masse de recherches, et que j'étais à ça d'inventer un composant similaire au vibranium (une version alternative). En fait, l'Anti-métal n'est ni plus ni moins que du vibranium qui se trouve en Antarctique. Pourquoi ? Comment ? Ne posez pas la question parce que je n'en ai pas la moindre idée... Juste petite précision pour que vous compreniez comment fonctionne l'armure de Megalia : l'anti-métal au lieu d'absorber les vibration (comme le vibranium), en émet de telle sorte qu'elles détruisent tous les métaux.
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