La fiche personnage

Elle peut intervenir dès les prémices de l'histoire. Un personnage se crée rarement au hasard, pas quand il est protagoniste. Et établir une fiche pour un personnage secondaire, peut lui donner du relief tout en s'en servant pour nourrir la trame principale. Ainsi, le lecteur peut très bien ignorer que le héros hait la tarte à la tomate et porte un prénom dont l'étymologie signifie le « porteur de lance ».

Prendre le temps d'y penser, c'est pour moi construire une image plus précise de mon personnage, de son tempérament, ses attitudes et l'occasion de  placer plus tard des petites bribes de commentaires qui le rendront plus vivant. Qu'importe que le lecteur devine que le prénom du héros a une signification qui raconte quelque chose sur lui. Pour moi, l'autrice, cela guide ma perception de mon personnage et le choix des actions que je vais lui faire prendre. Réfléchir à des défauts, des tics, c'est aussi l'occasion de donner de la vie, de la crédibilité et de l'intérêt à un personnage qui aurait pu être fade. Voire  donner des idées de péripéties ou d’enjeu ! Dans mon premier roman, une sorcière qui devait être une personne-ressource à un moment donné était d'abord sage dans mon idée. J’ai fait sa fiche de personnage et, prenant ce temps, eus une idée qui m'a plu davantage à son sujet. J'ai aussitôt changé sa fiche, de sage et contrôlée elle est devenue fantasque et autocentrée, ne gardant que son nom, son titre et son expertise. Ce faisant, son rôle plus dynamique a évolué pour accompagner les protagonistes dans une mission.

Je finis en insistant sur le fait que certains aspects de la personnalité de mes personnages apparaissent en écrivant. Lorsque je décris les réactions, je dois réfléchir à celles que chaque personnage va adopter et ils doivent en avoir une distincte. Certaines tendances se construisent alors au fur et à mesure. Dans ma première œuvre, je n'avais jamais pensé à faire un personnage un peu plus croyant que les autres et c'est un trait qui a fini par se coller à une de mes protagonistes.

Synopsis ou trame

Ce deuxième outil, je l'utilise à divers moments  ; soit après le premier jet pour éviter de me perdre, soit quand j'ai un blanc sur les actions à venir, soit quand je me suis égarée pour raccorder mes différents bouts. Je réfléchis à ce que je veux faire, j'essaie de tracer les grandes lignes, les événements que je pense importants, les développements possibles pour mes personnages. Globalement, je ne le suis jamais ou presque, l'oublie dès lors que je repars à ma rédaction et y revient après coup en me disant « ah, oui, j'avais eu cette idée aussi. » Je suis incapable de suivre une trame. En tout cas, une figée ailleurs que dans mon esprit. Ce sont mes personnages et l'idée globale qui me guident vers leur avancée.

À quoi bon, alors, m'astreindre à cet outil ? Premièrement, je ne l'achève jamais. Deuxièmement, car il fait un excellent pendant à l'imagination qui survient au fil de l'écriture. Un de mes personnages phare est apparu en écrivant  : tout en avançant la scène j'ai fait apparaître un personnage qui apostrophe le héros et l'ai repris par la suite, jusqu'à ce qu'il prenne un rôle primordial dans l'œuvre finale. Cependant, cette avancée par inspiration laisse des blancs, ceux qui sont à l'origine de cette présentation d'outils. Or, un outil, qu'est-ce ? Une béquille ? Une baguette magique ? Une panacée ? Dans le cas de ces aides à l'écriture, c'est un canalisateur de pensées. En me forçant à réfléchir, me projeter, cela m'oblige à penser la cohérence des actions, de l'univers et de la chronologie. C’est également un aide-mémoire pour des actions ou décisions prises sur un chapitre qui doivent être référencées plus tard.

Aller me balader

Ok, je triche sur cet outil qui n’en est pas tant un qu’un moyen de se libérer de la tension et de s’offrir un temps libre où les idées se baladent, se construisent, s’associent. Cela m’a aidé plus d’une fois à débloquer des idées.

Recherche d’informations

Je sais, cette partie devrait prendre place plutôt en genèse, sauf que moi, j’y arrive pas. Je pars sur ma première idée et je creuse ensuite quand le besoin s’en fait ressentir. Sachant que je raconte surtout des univers inventés, je ne recherche donc pas la cohérence historique ce qui rend cette étape dispensable. Mais, du coup, à quoi me sert-elle ? A deux choses : la première rendre plus crédible lorsque je m’appuie sur une époque donnée ou sur un phénomène naturel (météorologique, physiques, etc.) que je ne maîtrise pas. La seconde est pour enrichir mon imaginaire et étoffer mon environnement.

Par exemple, j’ai écrit un ensemble de nouvelles merveilleuses dans un monde pseudo-celte, non seulement me suis-je appuyée sur les connaissances vestimentaires spécifiques, mais j’ai voulu utiliser des termes pour les points cardinaux proches de ceux qu’auraient pu utiliser les Celtes. Cela donne une coloration à la narration.

Comment utiliser cet outil. Vous ouvrez votre moteur de recherche et… j’admets être peu douée en recherche d’information. Certes je me sers de moteurs de recherche, mais on y trouve tout et son contraire. J’essaie de trier en fonction des sites sur lesquels je tombe. Par ailleurs, je m’appuie surtout sur les documentaires que je regarde ou sur les magazines. Généralement je tombe sur ces informations par pure curiosité et quand je m’interroge en écrivant j’essaie de me rappeler ou d’exploiter ce que j’ai retenu. Bref, nourrir sa culture générale et sa curiosité est un bon terreau pour raconter des histoires, d’ailleurs cela me donne parfois des idées pour ma genèse.

Sinon, les bons élèves iront directement sur les sites pertinents (INRA par exemple) voire contacter les experts du secteur.