2-1 Transmission vers l’Académie

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Enregistrement audio – Strask Breil’lya, étudiant chercheur, second degré, spécialité Ère de l’Ancienne République

Coruscant 8H15 matin – heure locale – Airspeeder Koro-2, en compagnie d’une pilote exécrable

- Hey ! Je te permets pas.

- Reja, n’est-il pas impoli d’écouter une personne en train de s’enregistrer ?

- Pas dans mon speeder Strask ! Et certainement pas pour me manquer de respect !

Strask éteignit son comlink. Sa tête lui faisait moins mal depuis que ses wookies étaient partis se coucher. Instinctivement il mettait les mains devant les yeux pour éviter de crier à Reja Maad de faire attention et de lui demander d’arrêter de se plaindre des chauffards ; car pour la peine, elle conduisait comme la plupart des faces glabres, sans élégance ni savoir faire. Et si ce n’était pour lui faire plaisir, Strask n’aurait jamais accepté de monter avec elle. Pour sa défense le trafic défavorable et la pollution tant sonore que visuel restaient une constante qui s’éteindra avec cette singulière civilisation. Tout comme l’idée brillante de disperser l’académie de Coruscant sur différents bâtiments éloignés eux mêmes de plusieurs kilomètres.

- La prochaine fois, tu n’auras qu’à te trouver un taxi.

- Allons, stagiaire Maad, un peu de tenue... Je suis désolé de m’être exprimé de façon si virulente sur ton style de conduite si original.

Reja Maad roula des yeux et Strask ricana. Les feux passaient au vert et il fallait manœuvrer avec dextérité pour passer d’un étage de fil de speeder à un autre sans risquer la collision. Le speeder de Reja Maad s’écoulait hors du quadrant J-12, derrière eux, à la faveur du rétroviseur, Strask observa le district fédéral s’éloigner de plus en plus.

- Comment s’est passé ton séjour ?

- Bien.

- Et ton grand-père ?

- Toujours la forme.

- Tant mieux !

Reja Maad était orpheline. Elle avait été élevée par son grand-père sur Naboo qui l’avait formée au maniement des armes à laser et lui avait donnée son goût pour l’étude de l’histoire en général. Tout cela et bien plus encore, ils l’avaient échangé durant leurs soirées dans les bars de CoCo Town à boire du bon brandy corellien sec et sucré aux papilles. Strask sortit de sa poche le mystérieux artefact de sa poche, et y détailla son reflet.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Ce que je présenterai à la conférence.

- Un bracelet ?

- C'est un torre. Affirma-t-il avec fierté

- On dirait un bracelet

- J'ai dit que c'était un torre stagiaire.

- Très bien très bien professeur, je reconnais que j'ai tort.

Strask imita un bruit de succion désapprobateur.

- Plus précisément il s’agit d’un holocron.

- Un holocron, ça ne devrait pas être un triangle ou un cube de Jedi.

- Cet holocron est en effet particulier, et à plus d’un titre. Tout d’abord sa date, je ne pense pas en avoir trouvé plus ancien, mais la datation à la carbonite est formelle : l’ère de l’ancienne république, vers sa fin. La surface de l’holocron parait plus lisse qu’une étoile à protons. Appartient-elle à un sith ou à un jedi ? Le temple où il a été récupéré suggère une origine Sith. Ensuite sa forme. Si tu fais bien attention, il se termine par deux embouts distincts, une sorte d’embout femelle et l’autre mâle.

- C’est-à-dire ?

- Je ne tiens qu’une seule partie de l’holocron, l’autre partie a disparu.

- Disparu ?

- Pour être plus exacte, il a été volé. Le docteur Adawi la possédait.

- Comment se fait-il que tu l’as alors ?

- Parce qu’il me l’a remis, peu avant son assassinat.

- Et pourquoi me racontes-tu tout ça maintenant ?

L’étonnement de Reja était justifiée. Les recherches de l’équipe étaient tenus secrètes y compris au sein de l’équipe. Ce n’était pas une simple stagiaire qui pouvait être au courant des tenants et aboutissants de ces recherches. Strask ne savait pas pourquoi il lui disait tout cela. Il avait toujours gardé le secret jusque là. Depuis les six mois qu'il avait rejoint l'équipe de recherche. Mais les temps changent et avec eux les nécessités. Reja Maad avait toute sa confiance il pouvait se livrer à de tels confidences même à une stagiaire, et même si ses collègues professeurs et docteurs l’auraient fermement désapprouvé.

- Je crois que c’est ce que recherchent les autorités ou plutôt ce qu’ils croient rechercher.

- Pourquoi l’as tu gardé alors ? Pourquoi ne pas leur avoir remis justement ?

- Je ne vais tout de même pas faire plaisir aux individus qui ont décidé de trouver le moindre indice pour m’accuser. Et certainement juste parce qu’après avoir caché cette partie d’holocron j’ai eu la mauvaise idée de revenir voir le docteur Adawi pour le trouver décédé au moment même où les autorités arrivaient.

- Mais c’est pire !

- Allons, laisse moi terminer par le meilleur. J’ai tout d’abord cru à un canular. Tu imagines ! Cette forme si particulière suggère une valeur Relerienne de 0, en d’autres termes – ajouta-t-il satisfait de la figure décomposée de Reja – il s’agit d’une maille sans la moindre trace de singularité, ce qui suggère que la quantité de savoir inclus dans ce dispositif est potentiellement infini.

- Infini ?

- J’exagère mais l’idée y est. De ce que j’ai pu traduire. L’holocron aborde des questions en rapport avec le temps.

- Le temps ?

- Le temps et l’espace comme d’une dimension, probablement pour voir dans l'avenir, en somme un délire bien spirituel. Mais comme je n’ai pas de lien avec la Force, impossible de l’ouvrir sans risquer de l’abîmer. Je dois trouver une solution. Si c’est possible je demanderai une dérogation pour me rendre au temple Jedi.

- Tu veux dire le district Fédéral ?

- Tout à fait, dans leurs locaux, ils doivent conserver des vestiges. Peut-être y trouverai-je des témoignages sur comment ouvrir un tel dispositif sans disposer de pouvoirs magiques.

Dans leur file, les speeders semblaient gagner en vitesse autour d'eux. Reja Maad conduisait avec plus de prudence. Elle n’avait pas cessé de fixer la circulation ne lançant que de brèves coups d’œil au cours des explications de Strask. Ses doigts gantés tapotaient le volant. Elle avait retiré son voile et mangeait sa lèvre inférieure. Strask devinait qu’elle réfléchissait, qu’elle pensait à toute vitesse. Mais à quoi ? Quelle question, elle devait être inquiète pour lui. Une fois arrivé à l’académie il contacterait d’abord son père puis ensemble ils contacteraient le sénateur. Il ferait une demande, et il ne serait plus inquiété par cet officier zélé qui l’avait pris pour cible. Il n'y avait donc plus de raisons de s’alarmer. Jamais ils ne trouveraient le torre, ou pour être plus exacte, il sera en sécurité au moment même où ils le découvriraient et s'en serviraient comme une preuve pour le faire arrêter et juger. A ce moment là, ils seraient bien obligés de faire correctement leur travail et de rechercher le vrai coupable.

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