Deux-mille-vingt ans après le sixième jour

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Le réveil

Je me réveille d'un long sommeil, les yeux collés et une trace d'oreiller sur la joue. Je n'ose pas imaginer l'état de ma coiffure.

  • La vache, j'ai bien dormi. Quelle heure il est ?

Je regarde la pendule cosmique.

  • Bon moi ! Sept-cent-trente-sept-mille-trois-cents jours ! Mazette ! C'était pas une sieste, j'ai fait ma nuit. Bon, quel temps il fait en bas ?

Je me redresse et je prends quelques secondes sur le rebord de mon nimbostratus. Il me faut quelques jours pour reprendre mes esprits. J'ai la tête qui tourne. J'arrive enfin à me mettre debout. Oups, j'ai oublié ma toge, je ne peux pas sortir comme ça. Je l'enfile. Je m'avance et je me penche au bord du cumulonimbus qui me sert d'habitat céleste. Je regarde ma création avec la hauteur du Tout-Puissant, normal, c'est moi.

  • Bordel ! Mais... qu'est-ce qu'ils ont foutu ? C'est quoi ce foutoir ?

Je vois à peine à travers l'atmosphère jaunie, je suis obligé d'utiliser mon omniscience pour essayer de comprendre ce qu'il se passe en bas. Ce que je vois me terrifie.

  • Comment j'ai pu dormir si longtemps ? Personne n'a prié ? Comment ça se passe ?

Je regarde si le réseau est toujours en ligne. Non. aucune connexion.

  • Ah ben c'est sûr, ils pouvaient toujours m'implorer... qui est-ce qui m'a foutu un machin pareil ? Moi ? Ouais, pas faux.

Intérieurement, je me questionne pour comprendre comment ils ont pu se débrouiller pour arriver à un tel résultat en si peu de temps.

  • Pourtant, avant, il se démerdaient pas trop mal. Je comprends pas, j'ai dû oublier un truc, c'est pas possible.

Je vérifie les données implémentées pour l'humanité sur mon transpondeur temporel. Je suis stupéfait de ce qui s'affiche sous mes yeux.

  • Mais c'est ça ! J'ai oublié de leur refiler le gêne de l'intelligence innée... Je l'ai pourtant mis à toutes les autres créatures. Je me souviens pas avoir voulu expérimenter ça. J'ai dû me planter. Bon, je peux pas laisser ça comme ça, ils vont tout bousiller ces imbéciles.

Mise à jour

J'utilise mon omnipotence pour diminuer la température de trois degrés. Je modifie la composition de l'atmosphère pour retirer les gaz à effet de serre. Ensuite, je continue en faisant croitre la glace sur les pôles. Après cela, je reverdis les forêts primaires. Il faut également que je réimplante un grand nombre d'espèces qui, curieusement, ont disparu.

  • Ça m'a l'air déjà un peu mieux. Mais bon, c'est pas top non plus. Tiens , c'est quoi ça ? Mais pourquoi le taux de radiation est aussi élevé ?

Je comprends en omniscientisant les modes d'énergie et les armements des Hommes.

  • Mais qui leur a donné ces informations ? J'avais dit qu'il fallait pas leur faire connaître ça. Regardez-moi ça, ils en ont foutu partout ! Allez hop, ça, on vire.

Pouf ! D'un claquement de doigt, plus d'arsenal nucléaire, plus de centrales atomiques. D'un autre, je réduis la radiation à son taux initial. C'est beaucoup mieux. En observant la situation de plus près, je prends connaissance de la misère, de la pauvreté et je vois certains se gaver alors que d'autresmeurent de faim.

  • Mais ils ont absolument rien compris au concept... c'est désespérant. Il faut vraiment tout faire soi-même. Allez, ça aussi ça dégage.

Une pensée me suffit à faire disparaitre les bourses et la haute finance. Je crée la nourriture manquante et j'égalise le tout pour que chacun ait de quoi vivre. Il va me falloir encore un petit moment pour gérer tout ce capharnaüm. Je dois faire plus attention.

Épilogue

Je descends d'un étage pour retrouver les archanges et mon fiston. Je les regarde, ils sont tranquillement installés devant un cirrostratus à faire une partie de Populous. Mon sang divin ne fait qu'un tour.

  • Mais sérieusement, vous vous moquez de qui ? Vous avez vu le boxon qu'ils ont foutu en bas ? Personne n'a rien remarqué ?

Aucun ne répond, ils n'aiment pas quand je suis en colère. Tout le cumulonimbus se charge d'électricité et tonne. Je fais des gros yeux au petit Jésus.

  • Dis-donc toi ! J'en ai marre. T'es une vraie plaie. Heureusement que ta mère est pas là pour voir ça. Un adolescent qui passe son temps à jouer au stratus et qui sort même pas vider les poubelles.
  • Mais ! Papa ! C'est Uriel et Michel qui m'ont lancé un défi...
  • Tu as toujours des excuses de toute façon. Quand c'est pas Judas, c'est un autre. C'est jamais toi. Allez, hop, debout, t'as du pain sur la planche.
  • Quoi ?
  • Tu y retournes !
  • Ah non pas question. La dernière fois, je me suis fait torturé.
  • Nan mais cette fois-ci, ce sera différent. Promis.
  • Mouais... non, mais non ! J'irai pas !
  • Tu vas obéir oui ? Je suis ton père !

Il va quand même pas continuer à me casser les pieds longtemps ce petit insolent. Depuis qu'ils l'ont messifié, il a pris la grosse tête. Je jette un regard mauvais aux archanges, histoire de leur faire comprendre qu'ils doivent se remettre au travail. Voilà, c'est comme ça qu'on remet de l'ordre. bon, maintenant, il faut que je m'occupe des autres univers...

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