Ma chère enfant,

Aujourd’hui tu fêtes tes dix-huit ans. La dernière fois que je t’ai vue, tu n’avais que quelques heures. Tu étais si jolie avec tes grands yeux, ta chevelure couleur de feu et tes petites mains potelées.Malheureusement, pour toi, pour moi, pour nous, je n’ai pas pu rester à vos côtés…

Je le regrette chaque jour, chaque heure, chaque minute passée loin de ta mère et du fruit de notre amour : toi, ma tendre Alyana. Vous avez été la plus belle chose qu’un Titan puisse avoir dans sa vie.

Je t’écris ces quelques mots depuis le manoir qui aujourd’hui est tien. Il se situe en Écosse, dans une forêt centenaire. Vous pourrez y élire domicile ou alors le vendre pour subvenir à vos besoins à ta mère et à toi, peu m’importe. Je ne pouvais pas le faire auparavant, Méliane ne me l’aurait pas permis : elle disait m’aimer pour ce que je suis et non pour ce que je possède.

Aujourd’hui, tu es majeure, la décision te revient. Je suis sûr que tu es assez mature pour prendre une décision réfléchie. Afin de te rendre dans ta nouvelle demeure, tu n’as qu’à contacter Me Alphonse, mon avocat : il t’indiquera la marche à suivre. Ne t’en fais pas : toutes les démarches ont été effectuées au préalable. Vous n’aurez rien à débourser : excuse-moi auprès de ta mère je te prie. Elle va sûrement m’en vouloir au point de tout refuser en bloc. J’espère que tu sauras la convaincre. Après tout, si tu as hérité de sa force de caractère, je ne crains rien. Tu trouveras les mots justes.

Ma chère enfant, il ne me reste que quelques heures à vivre. Cette lettre et ce présent seront les seuls que tu auras de moi.

Je te souhaite le meilleur et prie pour que tu puisses un jour éprouver l’amour que j’ai pu ressentir pour vous.

A jamais dans mon cœur,

Ton père,

Klaüs Ravilya Atsurui