L'abandon
La sonnerie de mon réveil me fait sortir de mon sommeil, j'ouvre les yeux et regarde le cadran de mon réveil : six heures, il est temps de me lever. Je sors de mon lit avec peine, j'ai passé une très mauvaise nuit.
Je me rends dans ma salle de bain personnelle pour prendre une douche. Une fois que je suis lavée et séchée, je retourne dans ma chambre à coucher pour m'habiller. Je prends mon uniforme scolaire dans ma penderie et l'enfile. Il est composé d'une chemise blanche, d'une cravate noire, d'une jupe et d'une veste grises. Je peigne ensuite mes longs cheveux roses et les laisse tomber jusqu'au bas de mon dos. Je mets aussi des chaussettes blanches.
Ensuite, je me rends dans ma pièce à vivre, qui constitue la troisième et dernière salle de mon appartement, se trouvant lui même au sein d'un hôtel particulier entouré de jardins.
Là, j'ouvre les tiroirs de mon bureau pour récupérer les livres et cahiers dont j'ai besoin et les mettre dans mon sac.
Ce n'est qu'après que je descends dans la petite salle à manger pour prendre mon petit-déjeuner. Il est d'ailleurs déjà servi sur la table basse, comme d'habitude. Je mange seule, mes parents ne se réveillant qu'à sept heure quand ils n'ont rien de prévu. Je n'ai pas beaucoup d'appétit mais je me force tout de même à finir mon bol de riz, mon omelette, mes tsukemono et ma tasse de thé vert car laisser la moindre miette serait une immense marque d'irrespect.
Je ne me lève donc qu'après avoir fini mon repas et me dirige vers la porte d'entrée. En enfilant mes chaussures noires, je dis au chauffeur, qui se dirige vers le garage, que j'irai à l'école à pied. Il me souhaite une bonne journée en refermant le portail de la propriété derrière moi.
Une bonne demi-heure plus tard, j'arrive devant le grand et prestigieux collège Kunugigaoka. Je pénètre dans le bâtiment principal en me disant que l'an prochain, je n'aurai plus cette chance.
En me dirigeant vers les casiers, je vois Gakushû, qui referme justement le sien. Je l'appelle pour lui signaler ma présence. Il tourne la tête vers moi mais, dès que nos regards se croisent, il s'empresse de tourner les talons et de s'éloigner sans un mot.
Je reste immobile, bouche bée, ne comprenant pas pourquoi il vient de partir aussi précipitamment en me voyant. C'est la sonnerie indiquant le début des cours qui me sort de cet état de transe. Je me dépêche de rejoindre ma classe de 4ème D avant l'arrivée du professeur.
*
La matinée n'a pas été bonne du tout ! Je n'arrivais pas à me concentrer en cours, ce qui m'a valu les réprimandes du professeur.
Lors de la pause déjeuner, Nagisa vient me voir. Il s'assied près de moi sur le banc de la cour et me demande :
- Est-ce que ça va, Sakura ?
- Pourquoi me poses-tu cette question ?
- Tu étais ailleurs en classe et, surtout, tu m'as l'air bien triste. Quelque chose ne va pas ?
Je baisse la tête et lui déclare :
- Je vais être reléguée en classe E l'an prochain.
- Ah ! Toi aussi ?
Je relève la tête vers lui avec une surprise que je ne lui montre cependant pas :
- Tu veux dire que toi aussi . . .
- Oui.
Nous restons silencieux pendant le reste de la pause.
*
En rentrant, je suis passée par le parc. Je suis montée sur la colline et je me suis assise sous les branches du cerisier. J'ai attendu longtemps, mais il n'est pas venu. J'ai dû rentrer au bout d'une heure, pour ne pas rater mon cours de musique.
Durant ce cours, je n'ai pu jouer que des notes tristes.
Le soir, j'envoie un nouveau message à Gakushû :
- Bonsoir. Est-ce que tout va bien ?
Aucune réponse.
- Pourquoi m'as-tu évitée aujourd'hui ?
Aucune réponse
- Gakushû, as-tu quelque chose à me dire ?
Aucune réponse.
- S'il te plait, j'ai besoin d'explications !
Aucune réponse. Pourtant, il est indiqué qu'il est en ligne et qu'il a vu mes messages.
Une boule se forme dans ma gorge et des larmes que je ne peux retenir coulent le long de mon visage. Je me laisse tomber sur mon lit pour pleurer.
Je réalise ce qu'il se passe, mais c'est trop dur à accepter : Gakushû m'abandonne !
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