Corps perdus

Une minute de lecture

Te souviens-tu de l’été aux saveurs brunes, quand la musique dansait sur la mer où nous dormions baignés de clairs obscurs ? La nuit y brillait de nos rires. A deux aussi solides qu’un roc. Un dans la volonté de nos corps. Étrange vertige dans le choc de nos étreintes, de nos lèvres surprises des délices offerts. Nos regards l’un dans l’autre se perdaient, l’un dans l’autre répétés jusqu’à l’usure.

La saveur brune d’une éternité que nous nous partagions quand la musique frissonnait à fleur de mer… éternité où nous dormons immobiles. La vie brillait dans nos rires. Deux aussi beaux qu’une rime où des mots embrassent des mots, étranges vestiges de nos violentes étreintes.

La saveur nocturne où nous nous endormions couverts de nos promesses d’une éternité que nous nous partagions. Deux aussi hauts qu’une cime qui brille dans les étoiles. L’étrange douceur de nos corps vierges des caresses que la vie appelle, à l’heure où l’enfant s’ouvre sur l’homme qu’il deviendra.

Nos rires scintillaient et nous étions fiers de nos caresses encore inhabiles où se glissait la fébrilité d’une étreinte ignorant toute blessure.

Des mots qui prolongent le mouvement des corps, à l’infini.

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