La Caravane

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Lady Seraphine fut la première à poser le pied sur le sol rocheux en bas, bientôt suivie d’Elsa, d’Alistair, et enfin de Finn.

« La structure est ancienne, mais elle tient bon, » observa Alistair en jetant un coup d’œil autour de lui.

Bien que recouverts de mousses et de gravures érodées par le temps, les parois creusées dans la roche de la montagne. La lumière des torches faisait danser les ombres sur les hautes voutes naturelles. Les spéléologues du jour avancèrent prudemment. Le sol sous leurs pieds était irrégulier, parsemé de débris et de fragments de ce qui semblait être des statues brisées ou des colonnes effondrées. A quoi avait pu servir ce lieu ? Les gravures sur les murs étaient de plus en plus difficiles à discerner, mais Lady Seraphine ne pouvait s’empêcher de les effleurer du bout des doigts, essayant de déchiffrer leur signification.

Ils progressaient dans ce dédale de tunnel, leurs pas résonnaient dans l’obscurité environnante. Le silence était rompu par le souffle régulier de leurs respirations et le crépitement des torches. Après ce qui leur sembla une éternité à marcher dans les ombres, ils aperçurent une faible lumière au loin. Alistair leva la main. Ils approchèrent lentement, et la lumière devint plus vive, révélant ainsi l’ouverture vers une autre salle.

Ils débouchèrent dans une vaste caverne naturelle, ses hautes parois recouvertes de cristaux reflétaient la lumière des torches avec une étonnante intensité. Au centre de la caverne se dressait un grand autel, semblable à celui qu’ils avaient vu à la surface. Ici, aucune inscription.

« Cet espace est assez grand pour abriter des dragons, murmura Alistair, observant l’endroit avec un mélange de respect et d’appréhension.

— Vous pensez vraiment que ces monstres ailés ont réellement existés ? »

Tous les regards se tournèrent alors vers Finn. Si d’autres c’étaient déjà posé la question, personne n’avait osé la dire à voix haute. Alors qu’ils commençaient à débattre de la réalité ou de la fiction de cet animal, un écho attira leur attention.

Ils occultèrent légèrement la lumière de leurs torches et attendirent, mais rien ne se passa. Alistair avança prudemment de quelques pas. Derrière un énorme pilier, il découvrit les restes d’une occupation récente. Quelques couvertures disséminées autour de braises éteintes depuis longtemps. Plusieurs tentures colorées avaient été suspendues pour effacés le côté austère de la grotte. Qui pouvait bien vivre ici ?

Une ouverture permettait d’afficher sur le pilier la lumière du soleil. Quelques gravures permettaient de connaitre l’heure solaire. Le bruit de sabot emprunta le même chemin.

***

Sous le soleil brûlant, la caravane continuait son chemin, ignorant encore l’arrivée du groupe. Elle s’approchait de la grotte. L’atmosphère était lourde de ce côté-ci, la chaleur atteignait déjà des sommets alors même que la matinée n’était qu’à ses débuts. Les héros avancèrent prudemment, délaissé par Finn, qui se glissa en éclaireur derrière les rochers., ses mouvements presque imperceptibles dans les ombres projetées par les dunes. Les nomades étaient rares. Pour beaucoup, ils n’existaient plus que dans les histoires pour enfants.

Le groupe s'approcha lentement de la caravane composée de quelques chariots rudimentaires tirés par des bêtes de somme robustes et endurantes, s'était arrêtée. Les marchands, alertés par la présence du groupe, s'étaient regroupés près de leurs chariots, leurs regards méfiants mais non hostiles. Ces nomades fixaient le groupe, surpris de croiser des gens dans cette contrée, leurs visages marqués par le vent et le sable, leurs vêtements en tissu grossier usés par le temps. Ils observaient les héros avec une curiosité teintée de prudence, se demandant sans doute qui étaient ces étrangers et ce qu'ils voulaient. Lady Seraphine, toujours élégante et sereine malgré l'environnement rude, prit l'initiative. En tant que diplomate du groupe, elle savait que la première impression serait cruciale.

S'avançant avec assurance, Seraphine adressa un sourire poli au chef de la caravane, un homme d’âge mûr au regard perçant, qui se tenait légèrement en avant des autres. Son nom, apprit-elle plus tard, était Marek. D'un geste mesuré, elle inclina la tête en signe de respect avant de prendre la parole.

« Bien le bonjour, voyageurs, » dit-elle d'une voix douce mais autoritaire. « Nous sommes des explorateurs venus de loin, en quête de connaissances et de ressources. Notre chemin nous a menés ici, dans ces terres mystérieuses, et il semble que le destin ait voulu que nous croisions votre route. »

Marek, toujours méfiant, jaugea un instant le groupe du regard avant de répondre.

« Explorateurs, dites-vous ? Ces terres ne sont pas accueillantes pour ceux qui cherchent autre chose que la survie. Que venez-vous vraiment chercher ici ? »

Sa voix était rauque, comme celle d’un homme habitué à se méfier des étrangers. Seraphine ne se laissa pas démonter.

« Nous cherchons à comprendre les secrets de cette région, » répondit-elle avec une sincérité maîtrisée. « Peut-être pourriez-vous nous éclairer sur ce qui nous attend plus loin ? »

Elle fit un signe discret à Elsa, qui sortit de son sac quelques petites fioles de potions aux couleurs vives.

« En échange de votre aide, nous serions heureux de vous offrir ces potions, ainsi qu'une compensation financière pour les informations que vous pourriez partager. »

Marek jeta un coup d'œil aux fioles, son regard s'adoucissant légèrement. Il fit un signe de tête à ses compagnons, qui échangèrent quelques murmures avant de hocher la tête à leur tour.

« Nous acceptons votre offre, » répondit-il finalement, son ton plus amical. « Mais sachez que ce que nous savons pourrait ne pas être ce que vous espérez entendre. Ces terres sont pleines de mystères et de dangers.

»

Seraphine acquiesça avec gratitude.

« Nous en sommes bien conscients, Marek. Toute information sera précieuse pour nous. »

Avec cet accord, les barrières de méfiance commencèrent à tomber, et les marchands s'ouvrirent davantage, prêts à partager ce qu'ils savaient de la région. Le premier pas vers une alliance avait été franchi, et les héros étaient désormais un peu plus proches de découvrir les secrets de ces terres inexplorées.

Alors que la conversation se poursuivait autour du feu de camp improvisé, Marek, le chef de la caravane, se mit à parler des dangers qui hantaient cette région inhospitalière. Sa voix, grave et empreinte de sérieux, renforçait la gravité de ses propos. Il raconta que ces terres étaient loin d'être désertes, malgré les apparences trompeuses. Elles étaient peuplées de créatures mystérieuses, souvent invisibles, mais dont la présence se faisait ressentir à travers des phénomènes inexplicables : des ombres mouvantes dans la nuit, des cris inhumains portés par le vent, et des tremblements de terre sans cause apparente.

Marek poursuivit en décrivant des zones où les ruines d'une ancienne civilisation se dressaient encore, émettant une étrange lumière bleutée une fois la nuit tombée.

« Ces ruines, » dit-il en baissant la voix, « sont des lieux que même les plus audacieux d'entre nous évitent. On raconte que ceux qui s'en approchent trop près ne reviennent jamais. »

Il désigna d'un geste une montagne noire qui se profilait à l'horizon, visible même dans la lumière mourante du crépuscule.

« Cette montagne, » continua-t-il, « est le cœur de tous les mystères. Aucun homme sain d'esprit n'ose s'en approcher. Certains disent que c'est là que reposent les plus grands secrets de cette terre, gardés par des forces que nous ne pouvons comprendre. »

Les héros écoutaient en silence, absorbant chaque mot. Leurs visages étaient illuminés par le feu, les flammes dansant dans leurs yeux tandis qu'ils réalisaient l'ampleur des dangers qui les attendaient.

Puis, d'une voix plus basse, presque conspiratrice, Marek mentionna les rumeurs qui couraient depuis des générations sur la Draconis. Il expliqua que, malgré l'épuisement apparent des ressources, certains croyaient que cette substance précieuse existait encore, cachée dans les profondeurs de la terre.

« Les légendes parlent de mines oubliées, » murmura-t-il, « des lieux anciens où les dragons eux-mêmes auraient déposé des trésors de Draconis, protégés par des gardiens immortels. Il y a aussi une vieille route commerciale, autrefois empruntée par les caravanes les plus riches, mais aujourd'hui abandonnée à cause des créatures qui y rôdent et des histoires terrifiantes qui l'entourent. »

Ces révélations éveillèrent un intérêt palpable parmi les héros. Si les légendes de Marek étaient vraies, alors leur mission venait de devenir encore plus périlleuse, mais aussi plus prometteuse. Les ruines, la montagne noire, et les mines oubliées semblaient autant d'obstacles que d'opportunités pour découvrir les secrets de la Draconis.

Voyant l'inquiétude et l'intérêt mêlés sur les visages de ses interlocuteurs, Marek proposa une offre inattendue.

« Nous pouvons vous guider à travers une partie de cette région, » déclara-t-il. « Mais en échange, nous demandons votre protection. Ces terres sont dangereuses, et nous ne sommes pas assez nombreux pour les traverser seuls. Avec votre aide, nous pourrions atteindre des lieux que nous n'aurions jamais osé explorer par nous-mêmes. »

Le groupe se retira un instant pour délibérer. Alistair et Finn étaient méfiants, redoutant une embuscade ou des intentions cachées. Mais Seraphine et Evelyn voyaient là une chance unique d'en apprendre plus sur la région tout en bénéficiant de guides connaissant les lieux. Elsa, toujours pragmatique, souligna que les marchands pourraient leur être utiles non seulement comme guides, mais aussi pour renforcer leurs propres rangs en cas de danger.

Après avoir pesé le pour et le contre, le groupe accepta l'offre de Marek. Les marchands et les héros scellèrent leur accord avec une poignée de main, un pacte fragile mais nécessaire dans ces terres où chaque allié potentiel pouvait faire la différence entre la vie et la mort.

Après les révélations de Marek sur les dangers et les mystères de la région, le groupe se retira un instant pour discuter à l’écart. La décision de suivre la caravane n'était pas à prendre à la légère, surtout dans une région aussi hostile et pleine d'inconnues.

Alistair fut le premier à exprimer ses réserves.

« Nous ne savons rien de ces marchands, » dit-il, le regard sombre. « Ils pourraient nous tendre un piège, ou pire, nous entraîner dans des situations que nous ne pourrons pas contrôler. »

Finn, toujours méfiant et prudent, hocha la tête en signe d'accord.

« Je n'aime pas l'idée de dépendre de gens que nous venons à peine de rencontrer. On pourrait se retrouver piégés avant même de comprendre ce qui nous arrive. »

Lady Seraphine, cependant, voyait les choses différemment.

« Ces terres sont dangereuses, oui, mais aussi remplies de secrets. Si ces marchands connaissent des légendes locales ou des chemins cachés, cela pourrait nous être d'une aide précieuse. Nous avons besoin de toute l’information possible si nous voulons réussir cette mission. »

Evelyn, quant à elle, ajouta avec calme : « Les instruments ne peuvent nous guider que jusqu’à un certain point. Avoir des guides qui connaissent le terrain pourrait nous éviter bien des problèmes. »

Elsa, pragmatique comme toujours, apporta une perspective équilibrée.

« La région est trop vaste et trop dangereuse pour que nous l’explorions seuls avec efficacité. Si ces marchands peuvent nous aider à naviguer dans ces terres hostiles, alors il est logique de les accompagner. De plus, notre protection peut leur être aussi utile qu’eux peuvent l’être pour nous. C’est un échange équitable. »

Après quelques moments de réflexion supplémentaire, pesant les risques et les avantages, le groupe parvint à un consensus. Ils décidèrent qu'il valait mieux accepter l'offre de Marek et suivre la caravane. Non seulement cela augmenterait leurs chances de succès, mais cela leur permettrait aussi de mieux comprendre les mystères de la région.

Une fois la décision prise, le groupe retourna auprès de Marek et de ses compagnons. Seraphine, en tant que porte-parole, conclut l'accord.

« Nous acceptons votre offre, Marek. Nous vous offrirons notre protection en échange de votre connaissance des lieux. »

Marek acquiesça, un sourire de satisfaction se dessinant sur son visage buriné.

Avec cet accord scellé, les héros retournèrent à L'Aigle de Fer pour organiser leur voyage. Ils préparaient maintenant leur expédition non seulement avec la force de leur groupe, mais aussi avec l'aide précieuse des marchands, prêts à s'aventurer ensemble dans ces terres pleines de dangers et de promesses.

Avec l'accord scellé entre les héros et les marchands, il était temps de coordonner les préparatifs pour le voyage à venir. Les deux groupes, désormais alliés, se réunirent autour du campement pour planifier leur expédition. Marek et ses compagnons partageaient leurs connaissances des routes les plus sûres, tandis qu'Evelyn et Elsa expliquaient comment L'Aigle de Fer suivrait la caravane depuis les airs, prêt à intervenir en cas de danger ou de besoin urgent.

Le plan était clair : le dirigeable survolerait la caravane à une distance prudente, évitant ainsi de devenir une cible facile tout en restant à portée pour offrir un soutien rapide. Evelyn s'assurerait que les systèmes du dirigeable restent opérationnels en permanence, tandis qu'Elsa veillerait sur les réserves de Draconis et préparerait les potions et autres ressources médicales nécessaires pour le voyage. Elles avaient également convenu de rester en contact avec Alistair et Finn via des dispositifs de communication, afin de pouvoir réagir rapidement en cas d'urgence.

Alistair et Finn, quant à eux, se chargeraient de la sécurité au sol. Alistair, avec son expérience militaire, prendrait la tête de la sécurité de la caravane, tandis que Finn, avec sa discrétion et son agilité, patrouillerait en périphérie, veillant à détecter toute menace avant qu’elle ne devienne un problème. Ils seraient les yeux et les oreilles du groupe, s'assurant que la caravane reste hors de danger.

Seraphine, de son côté, assumerait le rôle d'intermédiaire principal entre les héros et les marchands. Son expérience diplomatique et son calme naturel en faisaient la candidate idéale pour maintenir une communication fluide avec Marek et ses hommes, tout en veillant à ce que l'alliance reste solide et mutuellement bénéfique.

Une fois les rôles clairement définis, le groupe se mit à finaliser les préparatifs. Les chariots de la caravane furent réorganisés pour s'adapter à la présence du dirigeable, et des signaux visuels et sonores furent convenus pour coordonner les mouvements entre les deux groupes. Les animaux de trait furent nourris et abreuvés, et les héros s'assurèrent que leurs armes et équipements étaient prêts pour toute éventualité.

Le moment du départ arriva enfin. La caravane, menée par Marek, se mit en route, avançant prudemment à travers les terres désolées. L'Aigle de Fer prit son envol peu après, s'élevant dans le ciel, ses hélices coupant silencieusement l'air tandis qu'il suivait de loin, veillant sur les alliés au sol. Les deux groupes, désormais liés par un objectif commun, se dirigeaient vers l'inconnu, chaque membre prêt à affronter les mystères et les dangers que la région avait à offrir.

La scène se termina sur une note de suspense, l'horizon devant eux semblant à la fois prometteur et menaçant. Le désert s'étendait à perte de vue, ponctué de montagnes sombres et de ruines anciennes, témoins silencieux des secrets enfouis sous ces terres hostiles. Ensemble, les héros et les marchands étaient prêts à affronter ce que l'inconnu leur réservait, déterminés à percer les mystères de cette région redoutée.

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