Marcus Ferner était un homme de 80 ans passés tout a fait banal. Il était adorable et semblait sans histoire. Ce qui fait de lui un profil de sérial killer des plus banal, un type insoupçonnable qui met des années avant d'être démasqué parce qu'on accusera l'intégralité de la ville avant lui. Le Halsen Journal qui comme son nom l'indique était l'unique journal de la ville avait publié, le lendemain de son arrestation, un large article en Une qui nous en apprenait en réalité bien peu sur l'homme et la raison de ses actes. Il avait vécu toute son existance dans la même maison au cœur du centre historique, employé modeste de l'ancienne scierie Stephens. Il était retraité depuis des années et passait l'intégralité de son temps à flâner dans les rayons poussiéreux des librairies. Les agents de la police n'avaient réussi à le relier au douze jeunes filles décédée ces cinquante dernières années que grâce à une erreur , pourtant simple à éviter. Il y a deux ans de cela une nouvelle jeune fille, une certaine Ophélie Ruisseaux vingt- deux ans, disparaît pendant quelques heures puis réapparaît, assassinée.

Il n'y a aucun autre lien avec les victimes précédentes que son genre et son jeune âge. Ce qui est, vous en conviendrez, très limité pour l'identification d'un coupable. L'arme n’a encore jamais utilisé dans cette affaire et elle est retrouvée dans un parc comme deux autres victimes. C'est tout.

Jamais aucun ADN , aucune empreinte ni de pneu , ni de pas et encore moins de résidu de tissu étranger. Apparemment quelques semaines avant le meurtre de la victime, la mairie avait fait installer des caméras de surveillance dans certains parcs. Le projet étant encore en test, rien n'avait été annoncée. Marcus Ferner avait tout simplement été filmer déposant le corps d'Ophélie depuis sa voiture à trois heures du matin un 22 novembre.

- Athénaïs ?

Je sursautais

C'était Logan qui venait d'entrer dans le petit cagibi qui nous servait de bureau. J'avais beau lui avoir donné les clefs. Il faut vraiment que je m’habitue à sa présence ici si je ne fais des bons à chaque fois qu’il entre.

- Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ?

- Pas plus que ce que l’on savait déjà, il s'est fait attraper grâce à une lenteur de communication de la mairie sur la mise en place de caméras. En même temps c'est le journal officiel, ce n'est pas comme si on avait accès aux fichiers de la police et rien n'explique les raisons de ces meurtres.

- Peut-être qu'on n'aura pas les documents officiels, mais il y a des gens qui ont vécu toute leurs vies avec cette histoire, des gens qui ont côtoyé Marcus Ferner.

- Où tu veux en venir ?

- Peut-être qu'en posant quelques questions on apprendra plus de détails…

- C'est très probable, mais qui voudra accepter de parler à des lycéens des détails de cette histoire maudite, surtout en ce moment avec l’affaire Nina ?

- Suis- moi je dois te présenter quelqu’un.