Le pêre Mario
Je ne suis pas née dans un joli quartier, ce n'est un secret pour personne, comme une vingtaine d'autres élèves ici, je viens d'Halsen Ouest.
Le quartier derrière la colline. C'est vieux, à moitié abandonné, mal entretenu et surtout ça leur fait peur. Après une longue période de prospérité industrielle de la ville, la pauvreté et la crise ont frappé jusque dans notre contrée forestière pourtant loin de tout. Et les premiers touchés furent les petits ouvriers, ceux qui gagnaient juste de quoi nourrir leurs familles sans folies, ni prétentions. De braves gens qui avec la crise ont quitté leurs campagnes pour chercher de l'emploi ailleurs, dans les grandes citées principalement. Je ne sais pas s'ils ont réussi, ni même ce qu'ils sont devenus, tout ce que je sais c'est que je suis né d'une des dernières familles à être resté. Les Lawson ont toujours été têtus, ma famille possède un des plus vieux bars de la ville et ne lt quitté pour rien au monde. Résultat je vis dans un quartier quasi fantôme, assez pauvre, dans lequel les autres n'osent pas se balader. Je ne peux pas les blâmer c'est moins beau que la banlieue riche à l'Est et si tu ne connais pas le coin tu risques de vite le sentir.
Alors, au lycée ça se voit, un peu en clan malgré nous on se connaît tous et les premières années ont à besoin de semblables pour survivre.
C'est comme ça, je ne saurais pas l'expliquer mais depuis presque un siècle alors ça ne risque pas de changer demain la veille.
Toujours étant que si Athénaïs n'a jamais entendu des histoires du père Mario c'est bien parce qu'elle y est née, elle, dans la Banlieue Est. Au milieu des belles maisons géométriques et alignées. Le père Mario comme tout le monde l'appelle est le concierge du lycée, il habite une petite maison à côté des logements de fonctions.
Il a une longue barbe poivre et sel avec laquelle il passe son temps à jouer.
Il a quitté le quartier Ouest pour s’installer ici, mais deux fois par semaine il revient au Dark Wolf, le bar familial tenu par ma mère. Il s'installe près du bar et depuis aussi long que je me souvienne il est adossé au mur à gauche de la cible de fléchettes presque aussi vieille que lui. Il sait tout sur tout le monde, sûrement parce qu’ils nous a tous vue naître et qui nous enterrera tout un de ces jours. C'est comme ça, le Père Mario il fait partie des meubles dans le quartier.
Je frappais trois coups francs à la vitre de la petite demeure et il me fit signe d'entrer depuis le salon.
Nous lui expliquons la raison de notre venu et je vis Athénaïs observée de son regard perçant ce petit bout d'homme fort impressionnant il faut le dire. Elle était en train de déterminer s'il était digne de confiance, elle fait toujours ça. Apparemment elle conclut qu'il l'était, car elle commença à lui poser quelques questions.
- Bien sûr que je connais Marcus. Une sale affaire, ce n'était pas un mauvais gars, le genre auquel tu ne confirais pas t'es clef, mais pas méchants. Vous savez il n'était pas très loyal, plus jeune il préférait les filles et les parie aux amitiés solides, mais qui pourrait lui reprocher ?
- Vous étiez surpris de son arrestation alors ?
- Non, mais de cette histoire de demoiselles clairement. Ces dernières années on le voyait moins souvent, certains pensaient qu'il vieillissait simplement et puis qui fait vraiment attention à un vieux bougre si ce n'est un autre vieux bougre ?
- Pas grand monde
- Exactement, en réalité Lawson, elle à des trous leurs histoires aux flics. Ça fait cinquante ans qu’elles se font tuer ces gamines alors c'était l’opportunité du siècle, un coupable qui se fait prendre en flagrant délit ! Sauf que Margaret Lin, la gamine de l'épicier, décédée il y a dix ans au 1er étage avec ces parents en bas. Tu vois un vieux de soixante-dix ans escalader une façade toi ? Moi non.
- Quelqu'un la sûrement aidé... souffla Athénaïs
- Ou Marcus a seulement tuée Ophélie Ruisseau proposais-je
il y a eu un silence, mais je vis le regard d'Athénaïs s'illuminer.
Nous remercions et quittons le père Mario. Une fois dehors je l'arrêtais dans son élan.
- Qu'elle est ton idée ?
- Tu le dis toi-même, ils ont vécu toutes leurs vies avec cette histoire de demoiselles assassinées, tous connaissent le mode opératoire, simple à reproduire puisque jamais le même.
- S'il n'y a pas de caméra...
- Les policiers cherchent ce coupable depuis des décennies et tous les éléments pointes vers lui, mais s'il n'y a ne serait ce qu'un seul élément qui différencie Ophélie des autres alors ça remet tout en question !
- Et ça donne une nouvelle piste pour la mort de Nina Stephens...
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