On dit parfois que tout ce qui se passe derrière les portes closes est fort intéressant, les secrets, les mystères et les amours ne le seraient pas autant s'ils n'était cachés des yeux de tous.

La nuit était tombée depuis plusieurs minutes alors que Clio jouait avec eux, les secrets. Ceux qu'elle aime tant, les mystères qu'elle étudie et les amours qu'elle se plaît parfois à vivre en cachette.

Passionnée de tout ce qui est étrange cette jeune fille n'a pas l'air de grand-chose derrière les grands carreaux qui lui servent de lunettes. Mais appuyée, dos à une froide armoire métallique dans un des labos, elle se laisse aller à une de ses faiblesses préférer. Mélissa. Celle dont tout le monde admire les courbes, dont le déhancher rythmes les cœurs de la moitié de la ville et dont les lèvres envoûtent tout personne susceptible de s'en approcher. Mais ce soir et depuis plusieurs jours en vérité, c'est dans une robe rouge et les escarpins au sol qu'elle embrasse chaque centimètre du buste d'une Clio sans carreau qui ne distingue que les contours flous de sa partenaire.

-Pourquoi moi ? Glisse-t-elle en reprenant son souffle, je veux dire, tu pourrais avoir qui tu veux, mais tu m'as choisi moi, pourquoi ?

-Tu avais un truc de plus. Elle s'écarte pour se recoiffer dans le reflet d'une vitre, tu es... Brillante. une des personnes les plus intelligentes que j'ai rencontrées ici, on va dire que tu as attiré mon attention.

Clio ramasse ses lunettes au sol, pour mieux distinguer ses traits.

-Et toi ?Tu veux savoir pourquoi tu m'intéresses ?

-Parce que je suis un mystère de beauté répondit Mélissa en passant du baume sur ses lèvres toutes roses, tu aimes beaucoup trop les mystères

-C'est vrai, mais tu es surtout envoûtante, parfois, tu aurais presque l'air dangereuse comme si un papillon trop tactile pourrait s'y briser les ailes.

-Tu as raison, les papillons se brisent les ailes sur ma peau, tous, sans exceptions.

Elle se retourna alors dévoilant des lèvres d'une teinte bleu glacier et des pupilles d'une couleur nouvelle, dévastatrice.

-Mélissa ?

-Tous les papillons sont attirés par la lumière, mais les plus brillants, les plus beaux seront les premiers à en mourir car ils sont aussi les plus sensibles.

Elle attrape le petit visage effrayé de la jeune fille pour lui déposer un ultime baiser, un baiser-glacée. Dans un dernier souffle terrorisée Clio s'effondra au sol son corps gelé trembla quelques instants avant de ralentir et lentement, son cœur ralenti à son tour.

Escarpin couleur de sang a la main Mélissa quitta la pièce