Interlude: Les copains de la fac

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Depuis ce jour de Février où j’avais reçu le soutien de Caroline, je m'étais, petit à petit, intégré à cette bande d’amis, sept copains qui s’étaient connus ici, sur les bancs des amphis, au début de l’année.

En y pensant maintenant, c’est vrai que je devais paraître un peu bizarre, triste et solitaire, toujours les yeux rivés sur mes chaussures ou dans le vide, traînant à la BU tous les samedis lorsque je n’avais pas de cours de soutien à donner à quelques collégiens pour gagner un peu d’argent de poche.

Caroline, Claire, David, Fred, Emily, Christophe et Amy, une belle brochette…

Caroline, c’est un peu la meneuse, celle qui propose toujours un plan pour passer un bon moment. Pas très grande, un peu ronde, une tignasse blonde frisée et de grands yeux bleus. Native de l’hyper-centre d’Avignon, elle connaît les meilleurs restaurants, les meilleurs bars de la ville, ses plus jolies façades, tout comme son histoire, et a toujours une anecdote à raconter sur tel lieu ou bâtiment. Elle est aussi la plus jeune de nous tous, avec son année d’avance glanée à l’école primaire, mais peut être aussi la plus mature. Son intervention à la BU a fait que c’est d’elle dont je me sens le plus proche, au début, même si chacun dans cette bande a su trouver une place bien à lui.

Claire est l’exact opposéde Caroline, et aurait pu devenir mannequin, en tout cas elle a le physique pour, grande, élancée sans pour autant être maigre, ses longs cheveux bruns et raides, sa peau mate, ses yeux noisette en amandes, laissent percevoir ses origines métissées. Un corps parfait, une tête bien pleine, elle est très charmante et le sait, sans pour autant en jouer avec les mecs, méfiante envers la plupart de ceux qui ne la jugent que pour son physique. Née d'une mère algérienne et d’un père français, elle a su joliment adopter les codes et traditions des deux pays. Elle vient d’arriver dans la région, pour ses études, depuis la Bretagne, ses parents envisageant de la rejoindre, en véritable globe-trotters.

David est celui avec qui je m’entends le mieux parmi les garçons, nous avons la même carrure, la même passion pour le sport et la littérature. Sa peau d'ébène, ses longues tresses, et ses yeux rieurs sont un aimant à filles, il en joue sans jamais leur promettre plus qu’un simple flirt et, si les conditions sont réunies, une nuit de folie. C’est là notre grande différence et nous en rions souvent tous les deux, même si sous mes plaisanteries, il comprend que je n’approuve pas vraiment sa relation avec le sexe opposé. Originaire de Martinique, il est arrivé très jeune en métropole avec ses parents et se considère comme avignonnais avant tout, sans pour autant renier ses racines lointaines.

Fred et Emily sont nos jumeaux adorés, nos Fred et George Weasley, même tignasse rousse flamboyante, mêmes yeux marrons, rieurs et espiègles, toujours souriants. Heureusement que Fred a les cheveux courts et Emily quelques jolies formes bien placées, sinon, il nous serait impossible de les différencier lorsqu'ils décident d’accorder leurs tenues. De taille moyenne, fins et gracieux, ils sont inséparables et très bavards, trop bavards à mon goût, mais tellement sympathiques et serviables que l’on ne peut rien leur reprocher. Ce sont eux qui nous traînent au cinéma régulièrement, et grâce à eux j'ai appris à apprécier les films indépendants, d’art et d'essai, les documentaires, qui m’ont tant servi pendant mes études. Ils assument pleinement leurs lointaines origines irlandaises, en descendant les bières comme personne, ce qui nous fait un point commun.

Christophe c’est un peu le solitaire de la bande, bourru, taiseux, casanier, sérieux en toutes circonstances, nous ne le voyons quasiment jamais en-dehors de l’université, pourtant, sa participation pour mon cadeau d’anniversaire ne m’a pas étonné. Physiquement il me fait penser à François, mais du point de vue du caractère plutôt à moi, même si lorsque je suis en bonne compagnie, je sais mettre de côté mes soucis et ma tristesse.

Amy-Lee, Amy comme elle préfére se faire appeler, à la française, elle est la plus âgée d'entre nous avec ses dix-huit ans, étudiante américaine en échange universitaire, look emo: tatouages, piercings, cheveux noirs jusqu’aux fesses et un corps musclé, parfaitement sculpté. Son accent, ses manières, ses tenues, son regard d’un bleu profond, tout en elle la rend craquante à mes yeux, je crois qu'elle s'en est vite rendu compte et en joue souvent avec moi, n’hésitant pas à se montrer très tactile parfois, ce qui peut être perturbant au début, mais que j’ai vite appris à apprécier.

Au final, une bande de potes très éclectique, où chacun trouve sa place, où règnent la solidarité, l’entraide, l’amitié, dans laquelle j’ai rapidement su me faire accepter, faire accepter mon histoire et trouver des oreilles attentives quand j’en ressent le besoin.

Après ce weekend d’anniversaire, nous prenons l’habitude de partager une partie de notre temps libre. Souvent le soir après les cours, nous nous autorisons un verre au pub, le samedi matin je conserve ma séance à la BU, accompagné par ceux qui le veulent, souvent Amy, Caro et Claire. L’après-midi, nous en profitons pour zoner dans le centre ville, aller au cinéma et je termine la journée par mes cours de soutien.

Le dimanche matin, avec David, nous partons souvent courir, soit à la Barthelasse, le long du Rhône et jusqu'à la Motte, soit au stade Gillardeaux, soit nous quittons la cité des papes pour parcourir campagnes et collines environnantes.

Petit à petit, je me rends compte, grâce à eux, à leur compagnie, à nos activités, que Clems me manque beaucoup moins, que j’arrive à faire passer ma tristesse au second plan, même si une fois seul, elle reprend souvent le dessus.

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