Pâques 2013

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Pour ce week-end Pascal, je décide coûte que coûte de passer trois jours à Montpellier malgré l’emploi du temps chargé de Clémence, en stage samedi et plongée dans ses révisions dimanche et lundi. J’ai prévu de quoi m'occuper moi aussi, mes premiers partiels approchent, et même si nous révisons tous les samedi matin, si les évaluations et commentaires de mes profs sont très positif, je ne veux pas me reposer sur mes lauriers, pour Clems, c’est plus compliqué à priori.

- Ma puce? Ça va pas?

- Si, si … Je suis juste déçue parce qu’on ne va pas beaucoup profiter de notre temps ensemble…

- Et alors? On va passer trois nuits ensemble, ça te suffit pas?

- Franchement? Non! Si t’es pas là, c’est pas grave, parce que même si tu me manques, t’es pas là et je peux pas y faire grand chose. Alors que là, je sais que t’es là, mais j’ai du boulot par dessus la tête et on peux pas vraiment profiter… Tu fais l’effort de venir et je te laisse tout seul…

- Clemsou… Je le savais avant de venir et je suis venu quand même… J’ai du boulot moi aussi… Alors demain, je vais en profiter pour aller balader un peu au centre ville, faire quelques courses parce que vu ta tronche et ce qu’il y a dans tes placards, je suis pas sûr que tu te nourrisses correctement et demain soir quand tu rentres, t’auras qu’à te glisser dans un bon bain chaud, t’enrouler dans ton peignoir tiède et mettre les pieds sous la table…

- Je marche… Merci mon coeur…

- Et dimanche et lundi, j’ai des notes à mettre au propre et des partiels à réviser, une traduction à faire pour mon cours d’Anglais, des cours de soutien à préparer et de la cuisine pour les jours à venir… Si tu me laisses un peu de place.

- Ça devrait pouvoir se faire… T’es vraiment un amour…

- Ce qui compte, c’est qu'on se voit, qu’on soit ensemble mon coeur, pas forcément qu’on soit collé tout le temps l’un à l’autre dans un lit…

- Mais pour une fois qu’on peut se voir… Ça fait chier!

- Oui, mais c’est pas grave… Pour l’instant, le plus important c’est pas nous deux… C’est nos cours et nos partiels… Je dis pas que nous deux ça compte pas, mais on doit laisser ça au second plan pour l’instant.

- Juss… Merci…

Je l’ai prise dans mes bras et serrée contre moi pour la rassurer, même si je pense la même chose qu’elle, même si je ressens la même chose qu’elle, j’arrive avec le temps à me faire une raison et à apprécier chacune des minutes passées ensemble.

Ainsi, après avoir rejoint ses potes au resto, bu une bière ensemble et partagé un bon repas, nous regagnons son appartement et profitons enfin de nos retrouvailles sous les draps.

Autant je pouvais supporter son absence à mes côtés, celle de sa voix, autant le contact de sa peau et de son corps, ces longs moments que nous passons, nus, dans les bras l’un de l’autre me manquent vraiment et chacune de nos retrouvailles s’en ressentent.

Même après avoir joui tous les deux, je passe encore de longues minutes à parcourir son corps, à m'imprégner de la douceur de sa peau, me rappeler ses formes et j’aime qu'elle en fasse de même.

Le lendemain, je retrouve Fabien et Léa devant le CHU où j'accompagne Clémence, tenant la promesse de profiter de chacune des minutes que nous pourrions passer ensemble. La veille ils avaient proposé de me faire visiter le centre ville, j’avais accepté immédiatement, Montpellier n’est pas Avignon, et leur compagnie ne serait pas de trop pour me guider dans cette grande ville.

il me font visiter la ville tout au long de la journée, la Cathédrale Saint Pierre, l’arc de Triomphe, l'aqueduc Saint Clément, les rues et ruelles du centre ville, l’esplanade Charles-de-Gaulle où nous nous installons pour avaler un sandwich, la Place de la Comédie, pour terminer notre journée au Jardin des Plantes.

- Vous la trouvez comment Clems en ce moment?

- Je crois que tu lui manques vraiment. Même si elle ne veut pas le dire, elle souffre à cause de la distance. C’est pour ça qu’elle s’enferme dans ses devoirs, ses révisions, mais ça n’a pas l’air vraiment efficace comme méthode.

- Fab a raison, elle a beau bosser comme une dingue, ses notes ne bougent pas, comme si elle mémorisait pas ce qu’elle apprend. C’est même pire, elle se fatigue pour rien, prends plus le temps de faire du sport, de manger correctement. Je crois que tu dois lui parler sérieusement.

- C’est ce que j’essaie de faire, mais elle me dit toujours que c’est juste de la fatigue, à cause des cours et des stages.

- Justin, elle culpabilise parce qu’elle croit qu’elle te fait souffrir, mais t’as pas l'air d'être si mal que ça…

- Non! Bien sûr ça a été difficile au début, mais depuis que je me suis fait des potes, ça va un peu mieux, c’est vrai qu’elle me manque, que je voudrais la retrouver tous les soirs, tous les week-ends, mais je me suis fait une raison. Je sais qu’elle refuse de montrer ses faiblesses, même avec moi, elle a vécu des choses difficiles et j’ai dû attendre plusieurs mois avant qu’elle m’en parle.

- C’est ce qu’on lui dit tout le temps, hein Léa?

- Oui… J’ai envie de la prendre par les épaules et de la secouer parfois, pour qu’elle se réveille…

- Ce serait une solution… Je vais lui en parler… Merci en tout cas, pour cette super journée, pour prendre soin de Clémence et pour m’avoir parlé de tout ça.

- T’as besoin d’aide pour les courses? On a encore un peu de temps.

- Avec plaisir…

Après un détour par le petit supermarché près de la résidence, mes deux compagnons ne sont pas de trop pour m’aider à transporter les provisions. Je veux les remercier en leur proposant une boisson chaude, mais ils refusent poliment, me laissant à mes préparatifs.

Je pousse donc le son de la petite chaîne hi-fi et me lance dans la préparation du repas: tartelettes thon et tomates séchées en entrée, accompagnées de salade verte, gratin dauphinois et blancs de poulet à la crème et pour le dessert, une mousse au café.

Il est plus de dix-neuf heures lorsqu'elle franchit la porte de l’appartement, immédiatement je me précipite auprès d’elle, l’embrasse et la débarrasse de ses affaires.

- Ça sent trop bon mon coeur! Ça me donne faim…

- C’est une bonne chose, mais d’abord, tu viens avec moi.

Je la conduis dans sa chambre, lui tends son peignoir que j’avais pris soin de faire tiédir près du radiateur.

- C’est tout chaud… Merci…

- Allez, un bon bain après une grosse journée à la mine…

Je profite qu’elle se déshabille pour me glisser dans la salle de bain, vérifier la température de l’eau et de la pièce, allumer quelques bougies et lancer de la musique douce.

Voilà mademoiselle, tout est en place, vous pouvez venir vous détendre.

- T’es fou… Tout ça juste pour moi?

- Ma puce, je sais que tu vas pas fort en ce moment, malgré ce que tu veux laisser paraître, alors, profites-en, détends-toi, pose-toi, je m'occupe de tout…

Je la laisse profiter de son bain, termine le dressage de la table et passe un coup de téléphone à mes parents pour leur donner des nouvelles. Elle vient me rejoindre sur le canapé une fois détendue, roulée dans son peignoir et s’installe sur mes genoux.

- Ça va mieux?

- Oh que oui! Merci. J’en avais vraiment besoin après une journée entière à faire des points de sutures aux urgences…

- On ne parle pas boulot ce soir!

- D’accord. Et toi ta journée?

- Très bien… On a visité le centre ville, on a bien discuté, bien rigolé aussi, ils m’ont aidé à faire les courses…

- Ouais, Léa et Fabien sont au top pour ça. C'est avec eux que je m'entends le mieux. Vous avez parlé de quoi?

- De tout et de rien, de nos vies, de nous.

- Et de moi?

- Peut-être mais c’est pas le sujet ce soir…

- On parle de quoi alors?

- De tout, sauf de nos problèmes…

Finalement nous passons le repas à discuter du programme de nos études, de nos amis, des visites de la journée et elle m’avoue que je connais mieux Montpellier qu’elle maintenant.

Ensuite nous nous installons sur le canapé, devant un film, puis, après une délicieuse étreinte, nous sombrons dans un profond sommeil réparateur, pour passer les deux journées suivantes entre révisions, cuisine et petits moments calins.

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