Décembre 2015 (1/2)

6 minutes de lecture

“ Amy…

J'espère qu'on se reverra,

Mais si ce n'est pas le cas,

Et que tu lis ça,

Sache que,

Tu as certainement été l'un de mes plus belles rencontres au cours de ces dernières années,

Ton âme a touché la mienne,

Et je crois qu'on se lève tous les matins,

En espérant vivre un jour ce genre de connexion avec quelqu'un,

Alors,

Je t'en remercie.

Justin”

“Dear Justin…

Thank you for these little poems that you send me, they put a little sunshine in my life.

I also hope to see you again one day, and… Why not...

You were, you too, one of my most beautiful encounters, the last of this kind by the way… Amy Sweetie.”

"Cher Justin...

Merci pour ces petits poèmes que tu m'envoies, ils mettent un peu de soleil dans ma vie.

J'espère aussi te revoir un jour, et ... Pourquoi pas....

Tu as été, toi aussi, l'une de mes plus belles rencontres, la dernière de ce genre d'ailleurs... Amy Sweetie."

Je suis en train de passer la serpillière en chantant, à tue-tête, lorsque trois coups résonnent sur la baie vitrée qui s’ouvre dans la foulée.

- Entre Gab, j’en ai pour trois minutes.

- Non, je vais tout pourrir… Je t'attends sur la terrasse.

- Déchausse-toi et entre t’installer sur le canapé, il fait moins douze dehors, je veux pas que tu sois malade!

- Et les traces?

- ZUT!!!

- Okay…

- Avec les copains qui viennent demain, ça risque pas de rester propre longtemps de toute façon.

- C’est pas une raison…

Je termine rapidement pour venir la saluer d’un baiser au coin des lèvres, comme à notre habitude, mais elle m'arrête immédiatement.

- Justin, j’en ai marre de jouer aux enfants timides… Embrasse-moi pour de vrai. Si tu ne l'fais pas, j'vais être obligée de me lancer et j’pourrais pas m'arrêter. Embrasse-moi toi, car si c'est moi qui l'fais, je vais te dévorer. J'ai peur de regretter. Regretter de ne pas l'avoir fait. Regretter de craquer avant toi. Et vivre dans les regrets, j'ai horreur de ça, alors embrasse-moi. Mais dépêche-toi. Fais-le avant moi. Fais-le doucement mais sans hésiter. Parce que si c'est moi qui l'fais, je ne vais pas m'arrêter.

Ça paraît improbable que ton sourire puisse effleurer le mien, le temps d'un baiser… Vivons l'improbable. Embrasse-moi vraiment, juste pour voir c'que ça fait… S’il te plait.

-…

Je reste sans voix face à cette si touchante déclaration, passe mes bras autour de ses hanches et trouve ses lèvres toutes fraîches lorsque j’y dépose tendrement les miennes. Petit à petit, nos bouches s’entrouvrent pour laisser nos langues se découvrir, se goûter, se caresser, pour finalement s'emmêler en frissonnant. La sensation est délicieuse, bienfaisante et réconfortante, son corps musclé contre le mien, cette connexion qui semble s’être établie entre nos esprits.

- Merci Justin…

Le temps est froid, gris, humide et tout ce dont j’ai envie, c’est de passer la soirée ici, devant mon poêle qui irradie d’une chaleur bienfaisante, Gaby, blottie au creux de mes bras, partageant ma bière.

- Gaby?

- Oui?

- Je crois que je me suis trompé pendant des semaines. J’ai cherché à combler le manque avec la première personne venue. Je m'imaginais que ça amoindrirait la douleur. Mais faire face au vide, rester avec soi-même est nécessaire. Même si c'est difficile. Même si on pense qu'on va en crever.

Puis t’as débarqué, t’as percuté ma vie, envoyé valser mes certitudes, bouleversé mon avenir…

- Tu me fais quoi là?

- Rien, j'essaie juste de te dire ce que je ressens pour toi…

- Tu crois que je m’en rends pas compte? A la façon que tu as eu de m’embrasser toute à l’heure, à la façon que tu as de me serrer tendrement contre toi, de me regarder? Tes gestes parlent pour toi Juss…

- A ce point?

- Et plus encore… Mais c’est génial de l’entendre…

- Tu passes la nuit ici?

- T’es sur de toi?

- Ça fait bientôt deux mois qu’on sort ensemble, j’ai pris mon temps, mais je veux pas que tu te lasses. Puis rester, ça veut pas dire coucher ensemble, non?

- Bien renvoyé… J’accepte avec plaisir.

- T’as besoin de retourner chez toi prendre quelques affaires? Je t'emmène si tu veux.

- T’inquiètes, j’ai prévu un sac au cas où…

- Merci Gab’...

Nous passons une grande partie de la soirée enlacés sur le canapé à nous embrasser, la sentir ici, tout contre moi, me réconforte tellement après le vide des derniers mois.

Le lendemain, nous nous imposons un réveil matinal, un petit déjeuner consistant et une bonne séance de sport autour de l'aqueduc de Roquefavour et le long du canal de Marseille, avant de rentrer.

Cette sortie me confirme une chose: j’ai retrouvé quelqu’un avec qui partager mes séances de sport et ça me rend d’autant plus heureux.

Contrairement à ce que pouvait laisser croire son attitude et ses origines, Gabrielle est une fille simple et proche de la nature, elle aime vraiment ce genre de sorties le week-end.

J’ai tout juste le temps de prendre une douche, que Claire, Caro et Dav débarquent pour des retrouvailles bruyantes.

- Vous m’avez manqué les copines… Toi aussi Coach…

- Tu nous manques aussi…

- Alors Dav? Le boulot?

- Pas mal, on a toujours quelques clients qui trainent dans la librairie, qui ont besoin de conseils, puis ça me permet de rencontrer du monde…

- Des gonzesses tu veux dire?

- Obligé Claire, puisque tu veux pas de moi, faut que je compense…

- Connard!

- T’as des nouvelles d’Amy?

- On s’envoie des petits messages de temps en temps… A priori ça se passe bien pour elle aussi, même si on lui manque…

- Surtout toi!

- Je sais pas… J’ai pas vraiment l’impression… Ah voilà les Héraultais!!! Installez vous, je reviens.

Alors que je sors pour les accueillir, Clems débarque seule, ce qui me surprend.

- T’es toute seule? Il est où Nico?

- Loin… J’espère…

- Tu m'expliques?

- Il m’a gonflé… Trop collant, tout le temps à me couver, à surveiller ce que je faisais, avec qui... J’étouffais sur la fin, je l’ai dégagé… Ça fait deux semaines…

- Et?

- Je vais bien, ne t'inquiètes pas… Je suis même soulagée, si tu savais! C’est à qui les deux bagnoles là?

- Caro, Dav’ et Claire… Et… Merde… Je suis désolé… J'aurais dû te prévenir…

- Juss… Ne recommence pas, ça me gène pas, tu le sais très bien. C’est Gaby?

- Ouais…

- Je suis super contente pour toi. Et vous en êtes où?

- On avance pas à pas, tu me connais…

- C’est normal Juss, t’as besoin de temps… J’espère qu’elle l’a compris.

- Si je te dis qu’on a eu notre vrai premier baiser seulement hier soir et qu’on vient de passer notre première nuit ensemble, ça te rassure?

- Ah oui, quand même… Je t’ai connu plus pressé…

- Il s’est rien passé de plus, je te le jure… Allez, viens à l'intérieur.

- Ouais… On se les gèle dans ton pays…

- Gab!

- J’arrive!!!

- Gab? Tu nous cache des choses?

- Un peu.

- J’aurai jamais ma chance avec toi, c’est ça?

- Laisse tomber Caro… Je suis pas fait pour toi…

- Bonjour à tous…

- Gaby, je te présente Clémence, Caroline, David et Clairette.

- Tu fais chier Justin!!!

- Je sais… Les amis, je vous présente Gabrielle...

- Enchantée de vous rencontrer enfin, Juss me parle tout le temps de vous et de vos années fac.

La journée est fabuleuse, nous retrouver après ces trois mois de séparation est une grosse bouffée d’oxygène pour nous tous, même si je me fais du souci pour Clem et passe ma journée à la couvrir du regard.

Gaby semble bien s’intégrer à la bande, bien aidée il est vrai par Caro qui la prend sous son aile tout au long de la journée et son attitude vis à vis de Clémence me réconforte. Je connais la difficulté d’accepter la présence du partenaire de son ex-petit-ami ou de l’ex-partenaire de son petit-ami et l’une comme l'autre, ont l’air d’assez bien s’en accommoder.

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