Avril-Juin 2016

7 minutes de lecture

Je débute Avril avec les épreuves blanches organisées par l’ESPE qui me sont d’une très grande aide, je mets le doigt sur quelques points à retravailler et m’y attelle immédiatement, avant d'enchaîner avec les épreuves d'admissibilité au CRPE dans le courant du mois. Deux demi-journées d’épreuves écrites, qui ne sont qu’une formalité, grâce à ma bonne préparation, et mon travail sérieux depuis le début de l’année.

Deux semaines plus tard, j’apprends que je suis reçu aux épreuves d’admissions du mois de juin, avec trois oraux à préparer, pour lesquels j’opte pour une certaine facilité, en choisissant, lorsque celà est permis, des sujets déjà maîtrisés.

Le premier, sur une matière d’enseignement de mon choix, j’opte pour l’histoire avec une présentation sur l’histoire des Papes en Avignon, sujet que je maîtrise parfaitement après mes trois années passées là-bas, ma passion pour cette matière et surtout le livre offert par mes amis il y a quelques années.

Le second porte, pour la première partie, sur les activités sportives ou artistiques, et même si je ne maîtrise pas une grande diversité de sujet, l’aide de Gaby sur les pratiques du sport avec les enfants et ma curiosité artistique jusqu’au mois de juin feront l’affaire. Pour la seconde partie, ce sera analyse et gestion d’une situation professionnelle, c’est un sujet assez vague, mais je pense pouvoir gérer.

Le troisième oral, facultatif, porte sur la maîtrise d’une langue étrangère et à ce niveau là, Amy et mon anglais devraient m’aider à faire des merveilles et à gagner un bon nombre de points de bonus..

Ainsi, j’optimise mon temps libre pour me concentrer sur le second oral, celui qui risque de me poser le plus de difficultés. Je trouve quelques livres sur les différents sujets à aborder, comment mettre en place un travail sportif ou artistique en fonction de l'âge des élèves, adapter les exercices, motiver les troupes. L’étude de plusieurs dizaines de cas de situations me permet d’envisager sereinement la seconde partie partie de cet oral.

Au mois de mai je suis de retour dans la classe de CP pour trois nouvelles semaines et je peux constater les progrès de chacun, tant en lecture qu’en écriture ou en maths.

Ils ont aussi beaucoup avancé sur le projet artistique et je suis heureux de constater que les autres instituteurs ont choisi d’adopter le même projet dans leurs classes. Ainsi, en plus de mes CP, je peux aussi partager quelques heures par semaine avec les plus grands, je me sens déjà intégré et accepté alors que je ne suis même pas encore diplômé, ce qui me motive d’autant plus.

Je discute aussi du concours avec l’équipe éducative et notamment de ce second oral qui me stresse plus que le reste. Ils me rassurent en me disant que le plus important c’est de faire preuve d’adaptabilité, de montrer que je connais les solutions existantes, même si je ne les maîtrise pas encore.

Après un weekend à Lézan pour fêter l’anniversaire de Clems et la validation de ma première année de master. Nous faisons une halte en Avignon sur le chemin du retour, pour voir Claire et Caro. Une dernière salve d’encouragement pour nos épreuves à venir, quelques échanges sur les sujets de nos oraux, une bonne bière au Red et nous voilà fin prêts à affronter les jurys.

Claire est la première des trois à plonger dans le grand bain et immédiatement après son dernier oral, elle prend le temps de m’appeler pour me rassurer. D’une part ses épreuves se sont très bien passées et d'autre part elle n’a rencontré aucune difficulté sur l’étude de cas, il faut juste faire preuve de calme et de bon sens selon elle.

- Gab, et si je me plantais?

- Ferme là! Comment veux-tu te planter? Tu maitrise parfaitement ton sujet d’histoire, pour le sport, je vois pas ce qui pourrait te poser de problème, je t'ai donné toutes les ficelles, on a bossé le sujet à fond. Si tu tombes sur un sujet d’art, ce que tu as mis en place à l’accueil de loisirs et en stage devrait faire l’affaire, et vu ton niveau d’anglais, tu vas les asseoir tout net. Y’a que l'étude de cas qui peux te poser un petit problème mais pense à ce que t’ont dit Claire et tes collègues de l'école, tu dois juste être logique, faire preuve de calme, de maîtrise et de bon sens. Être toi en quelque sorte.

- Je sais, mais le stress…

- Le stress de quoi? T’as aucune raison de stresser, tu vas tout déchirer, j’en suis sûre.

- Merci ma petite puce… A ce soir… Je t’aime

- A ce soir… Je t’aime.

Ses “Je t’aime”... Nos “Je t’aime”... Même s’ils sont rares, nous font un bien fou, sans que nous n’ayons besoin de nous le dire, le sourire qu’ils font s’afficher sur nos visages, l’étincelle qu’ils allument dans nos yeux suffisent à le montrer.

Celui-là a un double effet, il provoque une vague de bien-être et me colle une immense coup de pied au cul. J’ai beau savoir que je suis prêt, être conscient de mes capacités, j’ai toujours traîné un immense manque de confiance en moi depuis mon enfance.

Je repense à son visage, à ses yeux pendant le trajet, à ses mots au moment d’entrer dans la salle d’examen. Mon oral d’histoire est une grande réussite, le jury est très intéressé par le contenu de mon exposé, de mes recherches et par la méthode pédagogique choisie, j’ai même droit à leur félicitations à la fin de l'entretien.

Cette première réussite achève de me donner la confiance nécessaire pour la suite et la seconde épreuve. Le sujet d’EPS n’est pas mon préféré, mais la pratique de la natation en école primaire est assez simple à mettre en place. L’approche basique que je propose dans mon exposé, avec un travail progressif sur l'appréhension du milieu aquatique par des jeux en équipe, a l'air de leur convenir. Pendant l’entretien qui suit, nous revenons sur ma pratique de l’athlétisme et du cyclisme, sur le contenu de mes séances et sur l’approche ludique que je pourrai en proposer dans le cadre scolaire, même avec les plus jeunes. Pour la mise en situation professionnelle, je tombe sur l'étude du cas d’un élève en grande difficultés, dues à son manque de confiance en lui et à la pression mise par ses parents. J’aborde le sujet en me servant de ma propre expérience, trouvant des méthodes d'apprentissage différentes mais inclusives et collectives, utilisant l’appui de la psychologue scolaire, proposant des rendez-vous réguliers avec les parents pour leur montrer les progrès de leur enfant et les rassurer sur ses capacités.

Je suis assez content de moi à la fin de cette première journée, j’estime m’en être bien sorti malgré les visages impassibles du second jury.

- Alors mon coeur?

- Je pense que je m’en suis bien sorti, ils ont été bluffés par mon exposé d’histoire, et pour la deuxième épreuve, l’EPS s’est bien passée, l’étude de cas je sais pas trop, mais j’ai fait de mon mieux.

- Quels sujets?

- Natation et élève en difficultés à cause du manque de confiance et de la pression des parents…

- Pas cool pour toi, ça doit etre le cas le plus difficile à gérer, le gamin d’un côté et les parents de l’autre, toi au milieu qui essaye de mettre tout le monde d’accord… Mais je suis sûre que t’as tout déchiré…

- Il me reste l’anglais vendredi, pour finir sur une bonne note…

- Là, je crois que t’as aucun doute sur le résultat…

- Pas vraiment!

L’épreuve d’anglais est une formalité, la fiche de cours fournie sur l’apprentissage du vocabulaire de l’école est très bien réalisée, ma présentation de la séance pédagogique que j'imagine mettre en place avec les élèves les enchante. Ils ont compris à mon aisance, tant à l'écrit qu'à l'oral, que ma pratique était régulière, mais plutôt américanisée et je leur explique que j’ai vécu plus d’un an et demi avec une Américaine. Je leur parle de ma visite à New-York, notamment du MET, pendant les dix minutes que dure l'entretien.

- Hey mister Sweetheart! What a pleasure to hear from you! (Hey monsieur Sweetheart ! Quel plaisir d'avoir de tes nouvelles !)

- Hello Sweetie, how are you?

- So Fine! What’s going on?

- I just got out of my English test, and I wanted to thank you. (Je viens de terminer mon examen d'anglais et je voulais te remercier.)

- I took it all went well. (Je suppose que tout s'est bien passé.)

- Just because of you. Thanks a lot Amy. (Seulement grâce à toi. Merci beaucoup Amy. )

- What did you tell them about? (De quoi leur as-tu parlé ?)

- Of you, of New York and the MET. They seemed delighted. (De toi, de New York et du MET. Ils semblaient ravis.)

- And the other tests?

- Doesn't look too bad, I can't wait to get the results now. ( Ça n'a pas l'air trop mal, j'ai hâte d'avoir les résultats.)

- Congratulations Justin, I'm sure you're going to have your contest. ( Félicitations Justin, je suis sûre que tu vas avoir ton concours.)

- Thanks Sweetie… See you soon?

- Maybe on summer…

- Génial!!! Tu me tiens au courant?

- Bien sûr mon chou… Appelle vite Gaby pour la rassurer et Clems aussi…

- I miss you Sweetie… Bye.

- I miss you too Darling, bye.

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